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FACE À LA CRISE ALIMENTAIRE ENGENDRÉE PAR LA GUERRE EN UKRAINE : L’UA appelle l’Occident à «exclure le secteur alimentaire des sanctions» contre la Russie

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Le président sénégalais Macky Sall, qui assure la présidence de l’Union africaine (UA) , a été reçu hier, par le locataire du Kremlin, le président russe, Vladimir Poutine, à Sotchi pour évoquer un renforcement de la coopération économique, sur fond de la crise alimentaire mondiale aux conséquences gravissimes sur notre continent.

Lors de sa rencontre avec le chef d’État russe, le dirigeant africain Macky Sall a d’abord «salué le rôle de la Russie pour l’indépendance des pays africains», estimant que «ce rôle ne [pouvait] pas être oublié». Indiquant que «nous venons avec beaucoup d’espoir et nous souhaitons bien sûr non seulement renforcer les relations de coopération bilatérale entre la Russie et l’Afrique » il déclare que son déplacement en Russie est « aussi pour parler de la crise alimentaire et de ses conséquences sur nos pays», a-t-il ajouté. Macky Sall a aussi abordé le vote à l’Assemblée générale de l’ONU début mars, il affirme que «malgré d’énormes pressions » sans citer les pays occidentaux en guerre, par procuration, en Ukraine contre la Russie, il a souligné que « la majorité des pays africains ont évité de condamner la Russie ».
Alertant sur les sanctions économiques des occidentaux contre Moscou, en raison de la guerre en Ukraine, le président sénégalais a affirmé que ses sanctions créent «une sérieuse menace sur la sécurité alimentaire du continent», lequel souffrant déjà d’une crise alimentaire, en raison de la pauvreté, la sècheresse, la désertification. Le président sénégalais a dans ses déclarations, invité son homologue russe Vladimir Poutine à «prendre conscience» que les pays africains, «même s’ils sont éloignés du théâtre [des hostilités]», étaient «des victimes de cette crise [sur] le plan économique». Soulignant plus loin que les sanctions occidentales contre la Russie avaient «entraîné plus de gravité puisque nous n’avons plus accès aux céréales venant de Russie [et] aux engrais […] » situation difficile qui crée, a-t-il poursuivi « une sérieuse menace sur la sécurité alimentaire du continent», appelant également à ce que le secteur alimentaire soit «hors des sanctions» imposées par les Occidentaux. La visite du responsable africain s’inscrit, faut-il le noter, dans le cadre des efforts que mène l’Union africaine, dont son président en exercice, Macky Sall pour contribuer à l’accalmie dans le conflit en Ukraine, et à la libération des stocks de céréales et de fertilisants « dont le blocage affecte particulièrement les pays africains», avaient au préalable précisé les services de la présidence sénégalaise, à l’occasion du déplacement de Macky Sall à Moscou, accompagné du président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat. De son côté, dans un communiqué, le Kremlin a fait savoir que la discussion entre les deux présidents, Vladimir Poutine et Macky Sall ont porté sur «l’engagement de la Russie auprès de l’Union africaine », notamment poursuit la même source, sur « l’élargissement du dialogue politique et de la coopération économique et humanitaire» entre la Russie et l’UA, ainsi qu’un «échange de point de vue sur l’agenda international actuel» est-il précisé. Il est à rappeler que le cours du blé est repassé, pour la première fois en trois semaines, sous la barre de 400 euros la tonne sur Euronext le 31 mai dernier. Le président russe, qui son pays et l’Ukraine sont les plus grands exportateurs de blé dans le monde, filière touchée fortement par les sanctions occidentales contre Moscou et la guerre en Ukraine, s’est dit « prêt à travailler avec la Turquie à la libre circulation des marchandises en mer Noire », y compris «des céréales provenant des ports ukrainiens ». Sur le blocage de l’exportation de tonnes de blé ukrainiens des ports en question Moscou a affirmé qu’ «il n’est pas de son fait mais qu’il est le résultat du minage des ports ukrainiens par Kiev » et que Le Kremlin «a réclamé leur déminage pour éviter une crise alimentaire mondiale », une demande qualifiée de «chantage» par l’Ukraine.
K. B.

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