Accueil ACTUALITÉ EXPULSION DES PALESTINIENS DE GHAZA : Le « plan Trump » mondialement rejeté

EXPULSION DES PALESTINIENS DE GHAZA : Le « plan Trump » mondialement rejeté

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Les habitants de Ghaza ont vivement condamné la proposition du président américain Donald Trump visant à les expulser de leur territoire, dénonçant une atteinte flagrante à leur droit de vivre sur leur propre terre au profit de l’occupant sioniste.
Cette initiative a suscité une large indignation au sein de la classe politique et du peuple palestiniens, qui la perçoivent comme une nouvelle tentative de déracinement et une ignorance totale de leur lutte historique. Malgré les souffrances engendrées par la guerre, les déplacements forcés et la destruction massive des habitations, les Palestiniens réaffirment leur détermination à rester sur leur terre. Jamal Abdel Hay, un habitant de Ghaza d’une cinquantaine d’années qui n’a jamais quitté son territoire, illustre cette résilience. Bien qu’il vive dans une maison endommagée par les bombardements et ait déjà connu plusieurs déplacements internes, il exclut totalement l’idée de partir : «Malgré les épreuves, je reste. Quitter Ghaza n’a jamais été une option». Même chez les jeunes générations, cette conviction demeure forte. Abdel Rahman Saleh, étudiant en gestion, refuse catégoriquement l’idée d’un exil forcé : « Je pourrais voyager temporairement, mais jamais abandonner ma terre. Ghaza, c’est chez moi, auprès de ma famille». Le représentant permanent de la Palestine auprès des Nations unies, Ryad Mansour, a dénoncé ces tentatives, appelant la communauté internationale à respecter la volonté du peuple palestinien de reconstruire Ghaza et d’y vivre dignement. Il rappelle que des centaines de milliers de déplacés sont déjà retournés dans le nord du territoire, malgré les destructions massives causées par l’agression sioniste. Le président palestinien Mahmoud Abbas et la direction palestinienne ont catégoriquement rejeté toute tentative d’expulsion de la population de Ghaza ou d’annexion du territoire. Abbas a fermement condamné ces projets, affirmant qu’ils constituent une violation grave du droit international et qu’aucune paix durable ne pourra être obtenue sans la création d’un État palestinien indépendant avec El-Qods comme capitale, dans les frontières de 1967.

« Nous sommes nés ici, avons grandi ici et nous y resterons»
Dans le même sillage, Hussein Al-Sheïkh, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a réitéré le rejet total de tout plan de déplacement : « Nous sommes nés ici, nous avons grandi ici et nous y resterons». Il a également salué les pays arabes qui se sont opposés à ces tentatives. De son côté, Mustafa Barghouti, secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne, a dénoncé les déclarations de Trump comme une incitation au nettoyage ethnique, qualifiant ces propos de crime de guerre et de tentative de nouvelle Nakba. Il a exhorté les pays arabes et musulmans à condamner ces déclarations et à intensifier leur soutien au peuple palestinien. La résistance palestinienne a également dénoncé les propos de Trump. Le Hamas a rappelé que Ghaza «n’est pas une terre sans maître sur laquelle n’importe quelle puissance peut imposer son contrôle». Izzat al-Rishq a qualifié ces déclarations de « fantasmes dangereux », tandis que Sami Abou Zuhri a estimé qu’elles relèvent de « divagations absurdes » qui ne pourront jamais changer la réalité du terrain. Face à cette menace, plusieurs pays ont exprimé leur opposition. L’Égypte, par la voix du responsable du bureau médiatique des Comités de la résistance populaire, Abou Moujahid, a affirmé qu’elle ne permettrait jamais l’établissement d’une patrie alternative pour les Palestiniens. La Jordanie a également rejeté catégoriquement ce projet. La Chine et d’autres États ont rappelé l’importance du respect des résolutions internationales garantissant le droit des Palestiniens à l’autodétermination. Pendant ce temps, sur le terrain, les habitants de Ghaza poursuivent leur mobilisation contre tout projet de déplacement. Des manifestations ont eu lieu à travers la bande de Ghaza, avec des banderoles affichées sur les ruines des bâtiments détruits affirmant leur détermination à rester sur leur terre. Le peuple palestinien, soutenu par ses forces vives et la solidarité internationale, reste ferme : ni la guerre, ni les pressions politiques, ni les tentatives de colonisation ne réussiront à l’arracher à sa terre.

L’Australie et l’Arabie saoudite réaffirment leur soutien aux droits des Palestiniens
L’Australie et l’Arabie saoudite ont réaffirmé leurs positions en faveur des droits du peuple palestinien, notamment sur la question d’un État indépendant et des conséquences des déclarations controversées de Donald Trump sur Ghaza. Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a rappelé que son gouvernement restait engagé en faveur d’une solution à deux États au Moyen-Orient. « La position de l’Australie est inchangée », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, soulignant que le soutien australien à cette solution reposait sur un consensus bipartisan. Ses propos interviennent alors que le nouveau président américain, Donald Trump a suggéré de déplacer les habitants de Ghaza, une proposition qui a provoqué une large condamnation, notamment de la part du Hamas, dont le responsable Sami Abou Zuhri a dénoncé une tentative d’expulsion du peuple palestinien. Dans le même temps, l’Arabie saoudite a fermement réitéré son rejet de toute normalisation avec l’entité sioniste en l’absence d’un État palestinien souverain basé sur les frontières de 1967. Un communiqué du ministère saoudien des Affaires étrangères a rappelé la position « ferme et inébranlable » du royaume, soulignant que Mohammed ben Salmane, prince héritier et Premier ministre, avait déjà exprimé cette exigence lors de son discours devant le Conseil de la Choura en septembre 2024. Le ministère a également rappelé que cette position avait été confirmée lors du sommet arabo-islamique de novembre dernier à Ryadh, où l’Arabie saoudite avait insisté sur la nécessité d’un État palestinien avec El-Qods-Est pour capitale et la fin de l’occupation sioniste. Le communiqué saoudien a précisé que cette position « n’est ni négociable ni sujette à marchandage », affirmant que seule la reconnaissance pleine et entière des droits du peuple palestinien permettra d’établir une paix juste et durable dans la région.

« L’Amérique est plus grande pour accueillir les Israéliens »
Réagissant aux propos de Trump, ce jeune étudiant a souligné l’absurdité de la proposition américaine : « Si Trump veut vraiment offrir plus de confort à Israël, il ferait mieux de transférer les Israéliens aux États-Unis. Ce serait plus simple et plus réalisable que de nous expulser de notre propre terre ». D’autres habitants dénoncent également le caractère scandaleux de cette proposition. « Quelle personne saine d’esprit peut proposer d’expulser un peuple de son pays et d’y maintenir l’occupant ? » s’indigne Ayman Mohsen. Selon lui, si les États-Unis souhaitaient réellement aider les Palestiniens, ils feraient pression sur l’entité sioniste pour appliquer les résolutions de l’ONU garantissant la création d’un État palestinien indépendant avec El-Qods-Est comme capitale.

Les Palestiniens très attachés à leur terre
Dans le nord de Ghaza, des habitants déplacés par la guerre reviennent malgré l’ampleur des destructions. Abou Khaled Hamdan, qui a quitté Khan Younès pour regagner sa maison gravement endommagée, refuse l’idée d’un exil forcé : « Je n’ai pas supporté de vivre loin de chez moi pendant quelques semaines, alors comment pourraient-ils nous forcer à quitter définitivement Ghaza ? » Toutefois, cet homme sexagénaire craint que les États-Unis et l’entité sioniste ne cherchent à imposer un « exode forcé par la famine » en maintenant un blocus économique et en retardant la reconstruction du territoire. « Ils savent que la guerre et les destructions n’ont pas suffi à nous faire partir. Maintenant, ils pourraient chercher à nous affamer et nous priver de tout espoir de reconstruction », redoute-t-il.

Des craintes sur la mise en œuvre du plan de déplacement
Le politologue Ahed Farwana estime que les déclarations de Trump et de son conseiller Steve Witkoff ne sont pas anodines et témoignent d’un plan américain en cours d’exécution. « Pendant des années, Israël a cherché à isoler Ghaza du reste des territoires palestiniens. Après le 7 octobre 2023, son objectif s’est transformé en une tentative de déplacement total de la population », explique-t-il. Face à ces menaces, la population palestinienne se mobilise. Des manifestations massives ont eu lieu dans toute la bande de Ghaza, où des banderoles géantes accrochées sur des bâtiments en ruines réaffirment le refus du déplacement et dénoncent les déclarations de Trump. Les tribus palestiniennes ont également rejeté ce plan. Akef Al-Masri, commissaire général des tribus de Ghaza, a dénoncé « une poursuite des politiques coloniales visant à liquider la cause palestinienne et à effacer les droits légitimes de notre peuple. » Il a réaffirmé que les Palestiniens ne quitteront jamais leur terre, quels que soient les obstacles ou les pressions exercées contre eux. Les habitants de Ghaza restent déterminés : malgré la guerre, les destructions et les souffrances, ils refusent catégoriquement tout projet d’exil forcé et réaffirment leur droit inaliénable à vivre sur leur terre, celle de la Palestine.
M. Seghilani

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