L’intérêt porté par le président Abdelmadjid Tebboune à l’accroissement des exportations de produits algériens vers les pays africains a été réaffirmé ce mardi dans son allocution d’ouverture de la première édition de la « Médaille d’honneur de l’exportation », placée sous le thème : « Engagement, réalisations et perspectives ».
En annonçant l’ouverture de nouvelles lignes aériennes desservant les principales capitales africaines, le président Tebboune a insisté sur l’importance de « lier directement l’Algérie et le continent africain » pour que « l’Algérie ne tourne pas son dos à l’Afrique ». Le président de la République s’est étonné de « l’absence de lignes directes reliant l’Algérie et les capitales africaines Addis-Abeba, Dakar, ainsi que la Côte d’Ivoire ». Il a appelé le ministre du Commerce à accélérer le processus d’ouverture de zones franches au niveau de nombre de wilayas limitrophes de la Mauritanie, du Mali et du Niger. Ces pays « partagent avec l’Algérie, depuis 1962, des traditions dans le libre-échange de produits agricoles », a rappelé le président Tebboune qui a évoqué les mesures prises précédemment pour l’ouverture de lignes maritimes avec la Mauritanie et le Sénégal, afin de soutenir les échanges commerciaux continentaux et les exportations nationales, ainsi que l’ouverture prévue de banques nationales dans nombre de capitales africaines. Il s’agit d’une démarche globale qui découle de la dynamique engagée pour diversifier l’économie et sortir de la dépendance des recettes extérieures tirées de la vente du pétrole et du gaz. L’élément essentiel de cette démarche, visant à garantir la souveraineté nationale en mettant le pays à l’abri du recours à l’endettement extérieur, est l’accroissement des exportations hors-hydrocarbures. C’est le but de la diversification de l’économie nationale, qui constitue en même temps un facteur favorable à l’adhésion de l’Algérie aux Brics. Dans ce sens, le président de la République a affirmé que l’Algérie « est entrée dans une nouvelle phase marquée par une politique d’innovation, loin de la logique de l’économie rentière qui tue l’esprit d’initiative et repose sur la dépendance au baril de pétrole ». Le président de la République a affirmé que l’Algérie avait accompli « d’importantes réalisations économiques » ces dernières années dans le cadre d’une nouvelle approche qui promeut l’esprit d’initiative et l’exportation.
Les chiffres donnés par le président Tebboune attestent de ce changement : « les exportations de l’Algérie hors hydrocarbures atteignent les 11%, et pourraient aller de 16% à 22% fin 2023, début 2024 » alors qu’elles n’ont pas dépassé les 3 % du volume total d’exportation en 2018 et 2019. « Nos exportations vont crescendo, à la faveur de la nouvelle politique économique », a poursuivi le président Tebboune, ajoutant que « ce que nous avons réalisé relève du miracle, le volume des exportations ayant quintuplé par rapport à celui enregistré il y a 40 ans ». Le président Tebboune a salué « la dynamique positive » que connaît l’activité de l’export dans notre pays, soulignant que cela devrait donner une impulsion à l’investissement et à l’industrialisation, en permettant de « créer de la richesse et des postes d’emploi et d’augmenter le PIB du pays ». L’objectif tracé pour cette année, à savoir 13 mds USD d’exportations hors hydrocarbures, est « sur le point d’être atteint », a affirmé le président de la République. Le président Tebboune s’est dit optimiste quant aux potentialités des entreprises algériennes dans le domaine de l’export, mettant en exergue le rôle des start-up en la matière. La création, « dans les plus brefs délais », d’un Conseil supérieur des exportateurs, ordonnée par le président Tebboune, permettra de prendre en charge toutes les préoccupations des exportateurs.
« Ces grandes réalisations en matière d’exportation, d’investissement et d’économie de la connaissance sont basées sur une approche globale intégrée pour le développement de l’économie et l’amélioration du climat des affaires », a-t-il mis en avant. En outre, le président Tebboune a souligné que « l’Algérie n’est pas endettée et, de ce fait, elle est libre dans ces décisions politiques et économiques ».
M’hamed Rebah
