Le Makhzen aura beau se vanter d’organiser conjointement la Coupe du monde 2030 avec deux pays alliés à sa cause dans le dossier du Sahara occidental, jusqu’à preuve du contraire, cette alliance n’aura aucun impact sur la légitimité des revendications du peuple sahraoui, plus que jamais déterminé à poursuivre la lutte pour sa liberté.
Et pour preuve, alors qu’il reste encore sept longues années avant le coup d’envoi de cette compétition sportive « universelle », la première instance du football international n’a pas caché son respect inconditionnel aux principes du droit international. Et en publiant la carte du Mondial 2030, en excluant les territoires occupés par le Maroc, la FIFA vise ainsi à unifier le monde à travers le football. Et de surcroît, le stade du complexe Cheikh Laghdaf à El Ayoun, une ville occupée du Sahara occidental, n’a même pas été retenu par la Confédération africaine de football (CAF). Un désaveu flagrant qui éclate ainsi au grand jour, à même de calmer les ardeurs de M6 et de ses disciples, à leur tête le président de la Fédération marocaine de football, un certain Fouzi Lekjaa. Car le sport en lui-même, de prime abord, ne reconnaît pas les conflits et les luttes des classes, un sport roi qui se veut multiculturel et pacifique. De ce fait, ces manœuvres absurdes du Makhzen en prévision du rendez-vous de 2030, n’ont rien à voir avec le beau jeu.
La thèse marocaine ne tient plus la route…
Une preuve parmi tant d’autres de l’échec du Maroc à obtenir une crédibilité à plus grande échelle, ce que la discipline sportive ne lui procurera jamais. Une propagande marocaine prétentieuse, digne des âmes faibles, qui ne se gêne pas de profiter d’un événement sportif et de l’utiliser comme bouclier. On se rappelle que lors de l’inauguration du stade Nelson Mandela, le petit-fils du défunt activiste sud-africain avait appelé à la libération du Sahara, en présence du président de la FIFA et de la CAF, sans que ces derniers ne montrent aucune réticence à aucun moment. C’est dire que la thèse marocaine ne tient plus la route. Au même titre de cette non-reconnaissance de la marocanité du Sahara, le journal espagnol Marca, pour sa part, a adopté la même approche, en publiant une carte du Mondial 2030 qui exclut les territoires occupés. Par ailleurs, il est utile de souligner que dans la dernière mise à jour des cartes par continent qu’elle publie sur son site web, l’ONU rappelle les frontières réelles de la République arabe sahraouie démocratique, qui apparaît clairement comme un territoire distinct et séparé du Maroc.
La « complicité » de l’Espagne à l’ONU dénoncée
Intervenant en marge de la 4ème Commission de la 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, tenue ces derniers jours à New York, de nombreux pétitionnaires espagnols partisans du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, ont exigé à l’unisson le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, dénonçant au passage « la complicité » du Gouvernement avec le Maroc et ses forces d’occupation, qui empêchent l’organisation d’un référendum depuis 1992. Ils ont sommé la Quatrième Commission de veiller au respect du droit international et de ses résolutions pertinentes sur cette question, de mettre fin aux violations des droits humains du peuple sahraoui, appelant le Maroc à arrêter de piller les ressources naturelles du Sahara occidental. Outre l’Espagne, plusieurs pétitionnaires venus de nombreux pays à travers le monde, ont réaffirmé leur soutien au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à mettre fin à l’occupation marocaine au Sahara Occidental.
Israël et Maroc, deux colonisateurs qui se « soutiennent »
Nul besoin d’être un saint ou un abrégé de physique pour dresser un parallèle entre les revendications marocaines sur la RASD et l’occupation sioniste en Palestine. En effet, force est d’admettre que la décision prise par l’entité sioniste de reconnaître l’occupation marocaine du Sahara occidental, n’est pas étonnante de la part d’un pays qui occupe les territoires palestiniens et une partie du territoire syrien. Ce qui explique entre autres que les sionistes sont les seuls à afficher des cartes géographiques incluant le Sahara occidental, ce qui n’est nullement une surprise. Une colonisation qui reconnaît une autre colonisation, tout simplement. Mais pourquoi cette alliance, qui s’empresse de publier ce genre de carte, n’a pas été aussi réactive après le séisme meurtrier au Maroc, survenu le 8 septembre dernier ? Notamment le silence et la réaction tardive de Mohamed 6, face à la pire catastrophe naturelle de son règne, lui qui était présent à Paris au moment de la catastrophe, il est resté silencieux pendant au moins 18 heures. Durant les premiers jours du drame, la presse internationale avait décrit un pays pourtant meurtri, qui a boudé l’aide internationale. Le journal espagnol El Mundo, avait carrément accusé le Maroc de ne pas avoir agi et d’avoir ainsi privé les victimes d’assistance, alors que l’aide parvenait au compte-goutte aux endroits les plus touchés.
Hamid Si Ahmed