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Exploitation des migrants : La Laddh demande l’ouverture d’une enquête

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La Laddh, Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, tire la sonnette d’alarme sur les «insoutenables» conditions dans lesquelles travaillent des réfugiés subsahariens en Algérie. L’Organisation, qui plaide pour le respect de la dimension humaine, appelle à l’ouverture d’une enquête sur l’exploitation de ces migrants.
Dans un communiqué rendu public, hier, la Ligue fait même état d’un cas de décès survenu, jeudi soir, lors d’un effondrement d’une partie d’une bâtisse qui était en cours de construction à Sidi-Yahia dans la commune de Hydra. Selon le secrétaire général chargé des dossiers spécialisés auprès de la Ligue, la victime ne serait qu’un migrant qui travaillait dans le chantier d’un «particulier». Suite à ce tragique décès, Houari Kaddour s’est interrogé si la victime était déclarée à la Sécurité sociale, et si les autorités avaient donné leur accord à cette entreprise privée d’embaucher un travailleur migrant. Dans le même communiqué, Houari Kaddour souligne que la Ligue avait déjà établi un rapport, le 16 janvier 2016, sur la situation des réfugiés et des migrants en Algérie, et qui avait été présenté aux autorités concernées, toutefois, regrette-t-il, aucune suite n’a été donnée et aucun changement n’a été enregistré dans la problématique de l’exploitation de ces personnes.
Dans ce cadre d’idées, le secrétaire général chargé des dossiers specialisés auprès de la Laddh a appelé à l’ouverture rapide d’une enquête afin de mettre un terme à cette exploitation «inhumaine». Il a également lancé un appel aux inspections du travail afin de renforcer les contrôles sur tout le territoire national, notamment dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics. Houari Kaddour a souligné, à ce propos, que les droits des travailleurs est une partie intégrante des droits de l’homme qu’il ne faut absolument pas piétiner «quels que soient les justificatifs». Aussi, il a appelé au nom de la Laddh au respect des droits des travailleurs migrants, dont le nombre aurait atteint les 10 mille, qui sont, dit-il, avant tout «des êtres humains», sachant que ces personnes acceptent de faire le travail que les Algériens ont rejeté. «C’est une main-d’œuvre qui peut être très bénéfique pour les projets de construction, d’irrigation, d’agriculture …», estime la même source. Pour conclure, le représentant de la Laddh souligne que l’Organisation aurait tenté de s’approprier le nombre de licences accordées aux entrepreneurs en 2015 par la direction de l’emploi des Africains, afin d’effectuer une étude de comparaison sur le terrain, mais cette tentative s’est révélé vaine. Cette situation a poussé la Ligue, explique Kaddour, à se référer aux chiffres avancés par le ministre du Travail de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, en juin 2014 et qui faisait état de 140 000 travailleurs étrangers présents en Algérie, issus de 125 nationalités différentes.
Ania Nch-Nb

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