Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont adopté, mardi à l’unanimité, le projet d’un communiqué de presse présenté par l’Algérie portant sur la nécessité d’élargir le flux des aides humanitaires à Ghaza face à la détérioration de la situation dans cette enclave palestinienne suite à l’agression israélienne, et ce, dans le cadre de ses efforts de soutien pour la Palestine.
Les membres du CS ont exprimé, à l’occasion, leur inquiétude face à la situation humanitaire qui ne cesse de se détériorer dans la bande de Ghaza, soulignant la « nécessité urgente d’élargir le flux d’aide humanitaire » vers l’enclave palestinienne, théâtre d’agressions sionistes barbares depuis près de quatre mois.
Ils ont, également, appelé toutes les parties à coopérer avec la Coordonnatrice principale de l’action humanitaire et de la reconstruction pour Ghaza, Sigrid Kaag et de faciliter l’accomplissement de ses missions conformément à la résolution 2720, tout en saluant sa nomination à ce poste qui pourrait, selon eux, accélérer l’arrivée des aides humanitaires à Ghaza.
La diplomate et femme politique néerlandaise, Sigrid Kaag avait souligné, devant les membres du Conseil de sécurité, qu’aucune organisation ne pouvait « remplacer » l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui aide la population de la bande de Ghaza.
L’ambassadrice Nathalie Broadhurst-Estival de la Mission permanente de la France auprès des Nations unies, qui assure la présidence tournante du Conseil, a déclaré: « les membres du Conseil soulignent le besoin urgent d’élargir le flux d’aide humanitaire aux civils à Ghaza ». Elle a tenu ces propos après des consultations tenues au sein de l’organe onusien, où Sigrid Kaag a présenté un exposé sur la situation humanitaire à Ghaza.
Selon Euro-Med Monitor, l’entité sioniste bloque toujours délibérément l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza, en général et dans le nord en particulier, où la famine s’aggrave, dénonçant la politique de l’entité sioniste et la poursuite de son agression contre la population palestinienne.
À rappeler que le Conseil de sécurité a tenu, hier une session d’urgence demandée par l’Algérie pour débattre de la situation à Ghaza, dans le cadre des décisions prises vendredi dernier par la Cour Internationale de justice sommant l’entité sioniste de prendre des mesures contre des actes de génocide contre les Palestiniens .
La situation au Darfour
Lors d’une réunion du CS sur le rapport périodique de la Cour pénale internationale (CPI) concernant la situation au Darfour, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a interpellé le procureur de cette dernière sur la nécessité d’observer la même diligence sur l’ensemble des dossiers au sujet desquels elle est saisie, notamment la question palestinienne.
L’ambassadeur Bendjama a rappelé que la Palestine avait saisi la CPI en 2018 sur les violations commises par l’occupant sioniste, en regrettant que cette institution ait été incapable de présenter, jusqu’à présent, un rapport concret sur les progrès réalisés depuis cette saisine.
« À l’heure où nous examinons la situation douloureuse au Darfour et les investigations de la CPI sur ce dossier, il est impossible de ne pas penser qu’une réaction prompte de la CPI à la saisine déposée par la Palestine, depuis plusieurs années, sur les crimes commis dans les territoires palestiniens par l’occupant sioniste, aurait pu sauver la vie des (plus de) 26 000 Palestiniens innocents (tombés en martyrs lors de l’agression contre Ghaza) et atténuer la souffrance de la population assiégée » dans l’enclave palestinienne, a martelé le diplomate algérien, assurant qu’il ne devrait pas y avoir de place pour le deux poids deux mesures et que la vie des Palestiniens est aussi importante.
Les ONG se révoltent contre la suspension des financements de l’UNRWA
Après l’annonce par plusieurs pays (États-Unis, le Canada, l’Australie, l’Italie, la Grande-Bretagne, la Finlande, l’Allemagne, les Pays-Bas, la France, la Suisse, le Japon et l’Autriche) de la suspension de leurs financements à l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, les organisations qui forment le Comité permanent inter-organisations de l’ONU ont affirmé, dans une déclaration commune, que cette décision aura des « conséquences catastrophiques » pour la bande de Ghaza, soulignant la « nécessité urgente d’élargir le flux d’aide humanitaire » vers l’enclave palestinienne.
« Le retrait des fonds à l’UNRWA est périlleux et entraînerait l’effondrement du système humanitaire à Ghaza, ce qui aurait des conséquences considérables sur le plan humanitaire et des droits humains dans le territoire palestinien occupé et dans l’ensemble de la région », indique la même source. Dans un autre communiqué, Amnesty International a appelé les pays qui ont suspendu leur financement à l’UNRWA à revenir sur leur décision qualifiée d’injuste et serait, dit-elle, un « coup dévastateur » pour plus de deux millions de réfugiés dans la bande de Ghaza occupée, demandant à ces pays d’annuler leur décision et de continuer à fournir un soutien financier à l’agence, d’autant plus que la situation s’aggrave dans la bande de Ghaza, soumise à l’agression sioniste qui a plongé la région dans une situation humanitaire sans précédent.
« Il est extrêmement choquant que certains gouvernements aient pris cette décision quelques jours après que la Cour internationale de Justice a conclu que la vie des Palestiniens à Ghaza était en danger », a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, regrettant que cette décision intervient au moment où plus de deux millions de Palestiniens sont confrontés à la menace d’un génocide et d’une famine planifiée, est surprenante et inhumaine.
À noter qu’une vingtaine d’ONG internationales se sont dites « révoltées » par cette annonce alors que Ghaza vit une situation de « catastrophe humanitaire ».
En réaction, des dizaines de Palestiniens se sont rassemblés mardi devant le siège de l’Unrwa à Beyrouth pour protester contre la décision. L’UNRWA a été créé par une décision de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1949 et a été autorisé à fournir assistance et protection aux réfugiés dans ses cinq zones d’opérations : Jordanie, Syrie, Liban, Cisjordanie et bande de Ghaza.
Les annonces occidentales sont intervenues quelques heures après que la Cour internationale de Justice de La Haye a annoncé son rejet des demandes de l’entité sioniste d’abandonner le procès pour « génocide » à Ghaza intenté contre elle par l’Afrique du Sud et a décidé de l’obliger temporairement à « prendre des mesures pour arrêter le génocide et apporter de l’aide humanitaire.
Le Qatar plaide pour une solution juste et durable
Dans une réunion, tenue hier, à Washington avec le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, a souligné, selon un communiqué du ministère, la nécessité de trouver une solution juste et durable à la cause palestinienne et d’acheminer les aides humanitaires vers la bande de Ghaza. « Au cours d’une réunion à Washington, les deux parties ont passé en revue les relations stratégiques bilatérales, les moyens de les renforcer et de les développer. Elles ont également discuté des derniers développements de la situation dans la bande de Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés », a indiqué la même source.
Le ministère a souligné que la réunion a porté sur « la nécessité de trouver une solution juste et durable à la cause palestinienne et de la poursuite de l’entrée de l’aide humanitaire de manière durable dans la bande de Ghaza. Le bilan de l’agression sioniste, lancée le 7 octobre dernier contre la bande de Ghaza, s’élève à 26 900 martyrs et 65 949 blessés, ont indiqué, mercredi, des sources sanitaires palestiniennes citées par l’agence de presse Wafa.
Brahim 0.