La Cisjordanie occupée a été le théâtre d’une nouvelle vague de violence meurtrière perpétrée par les forces d’occupation sionistes et des colons sionistes. Trois Palestiniens, dont un enfant, ont été tués, plusieurs autres blessés, et de nombreuses arrestations ont eu lieu, touchant notamment un ancien prisonnier.
Selon la Commission générale palestinienne des affaires civiles, le jeune Wadi’ Mohammed Othman Samamra a été abattu par les forces d’occupation près de la ville de Dhahiriya, au sud d’ElKhalil. Les soldats israéliens ont ensuite confisqué sa dépouille. La même journée, le ministère palestinien de la Santé a confirmé la mort d’un autre Palestinien par balles près de la localité de Beit Fajjar, dans le gouvernorat de Bethléem. Là encore, les autorités d’occupation retiennent le corps du défunt, privant sa famille de funérailles. À Naplouse, c’est un enfant, Mohammad Khaled Hassan Mabrouk, qui a succombé à ses blessures après avoir été touché par les tirs de l’armée israélienne lors d’un raid dans le camp de réfugiés d’Al-Ain, à l’ouest de la ville, quelques jours plus tôt. Depuis le début de la guerre d’extermination menée contre la bande de Ghaza le 7 octobre 2023, la Cisjordanie a été prise dans une spirale de violence sanglante. Le Centre d’information palestinien recense, à ce jour, 1 051 Palestiniens tués en Cisjordanie, dans ce qui semble être un pilier parallèle de la politique coloniale sioniste. L’agence de presse officielle Wafa a rapporté que deux Palestiniens ont été blessés par les forces israéliennes lors d’agressions physiques distinctes à Bani Na’im (à l’est d’Hébron) et à Masafer Yatta (au sud). À Masafer Yatta toujours, des colons extrémistes, accompagnés de soldats d’occupation, ont envahi le village de Tuwani. Ils ont violemment agressé trois Palestiniens, dont le président du conseil local, Mohammed Ruba’i. Les victimes ont été blessées par des contusions et des coups. Un autre jeune Palestinien a été blessé par balles à Dar Salah, à l’est de Bethléem, confirmant la stratégie d’attaque généralisée menée contre les populations civiles.
Selon les chiffres de Wafa, les agressions des forces israéliennes en Cisjordanie ont provoqué environ 8 900 blessés depuis octobre dernier. L’occupation poursuit également ses campagnes de détentions arbitraires. À Doha, localité située à l’ouest de Bethléem, trois frères ont été arrêtés alors qu’ils circulaient en voiture près de l’entrée sud d’Al-Khader (carrefour dit de Nashash). D’autres arrestations ont eu lieu à Anabta, où deux jeunes hommes ont été interpellés à leur domicile. Un autre jeune a été arrêté à Dhinnaba, faubourg de Tulkarem, après le saccage de sa maison. Parmi les détenus figure également l’ancien prisonnier politique Aïd Mahmoud Dar Khalil. Ce dernier a été arrêté à nouveau lors d’une incursion de l’armée israélienne à son domicile. Ce nouvel épisode de violences survient alors que la Knesset israélienne a adopté, il y a deux jours, un projet de loi visant à imposer la « souveraineté israélienne » sur la Cisjordanie et la vallée du Jourdain. Ce texte d’annexion de facto a suscité une condamnation unanime des forces politiques palestiniennes, qui y voient une déclaration de guerre contre le droit international et les droits du peuple palestinien. Les factions de la résistance palestinienne ont dénoncé ce projet comme une tentative dangereuse de légaliser l’occupation militaire et de consolider l’apartheid territorial. Elles appellent à une mobilisation générale et à une intensification de la résistance populaire et armée pour faire échec à cette politique coloniale. Depuis plus de neuf mois, la Cisjordanie vit au rythme d’un siège militaire silencieux. Les incursions nocturnes, les assassinats ciblés, la violence des colons, les barrages militaires, les confiscations de terres et la colonisation effrénée témoignent d’une stratégie cohérente d’éradication de la présence palestinienne. Ce vendredi, trois nouvelles familles viennent d’en payer le prix ultime.
M. Seghilani