Le président américain Donald Trump a signé vendredi un décret portant à 100.000 dollars les frais que les entreprises doivent payer pour parrainer les candidats au visa de travail H-1B, affirmant que cette mesure visait à garantir que les Etats-Unis attirent des talents hautement qualifiés que les travailleurs américains ne peuvent pas remplacer.
« Le remplacement à grande échelle des travailleurs américains par le biais d’abus systémiques du programme a porté atteinte à la fois à notre économie et à notre sécurité nationale », indique le décret. Selon celui-ci, l’entrée des ressortissants étrangers titulaires d’un visa H-1B pour travailler dans des professions spécialisées aux Etats-Unis sera restreinte, sauf pour les demandeurs dont l’employeur promet de payer cette somme à six chiffres. La restriction d’entrée s’appliquera aux ressortissants étrangers entrant ou tentant d’entrer aux Etats-Unis après le 21 septembre. Les entreprises paient généralement quelques milliers de dollars pour obtenir un visa H-1B. Cette nouvelle politique augmentera donc considérablement leur coût d’embauche de talents étrangers. Le plafond annuel pour les nouveaux visas H-1B est de 85.000, selon les données du Service américain de la citoyenneté et de l’immigration. Lors de la signature de son décret vendredi après-midi à la Maison Blanche, M. Trump a prédit que les entreprises préféreront ne pas payer la nouvelle taxe et que l’embauche d’Américains permettrait d’atteindre cet objectif. « Il y a donc une incitation à embaucher des Américains », a-t-il dit. « L’entreprise doit décider si cette personne a suffisamment de valeur pour qu’elle verse 100.000 dollars au gouvernement par an ? Ou si elle doit revenir au pays et embaucher un Américain ? », a déclaré à ses côtés Howard Lutnick, le ministre du Commerce. Des médias américains ont estimé que cette taxe élevée affectera les géants de la technologie tels qu’Amazon, Microsoft et Google, qui s’appuient depuis longtemps sur les visas H-1B pour embaucher des employés étrangers, notamment des développeurs de logiciels. Selon la chaîne CBS, ce plan pourrait se retourner contre la Maison Blanche en encourageant les entreprises américaines à transférer des emplois à l’étranger, en particulier dans des domaines spécialisés tels que la R&D. Il pourrait également dissuader les étudiants étrangers de venir étudier aux Etats-Unis.
Agences/R. I.
