Une vingtaine de créateurs algériens participent à une exposition collective d’art contemporain algérien à New York, la première du genre aux Etats-Unis, indiquent les organisateurs Intitulée «Waiting for Omar Gatlato» (En attendant Omar Gatlato), l’exposition se poursuit jusqu’au 15 mars à l’université new yorkaise «Columbia» et regroupe les œuvres d’artistes algériens établis en Algérie et ceux issus de la diaspora. Des installations, photographies et vidéos évoquant des thématiques aussi variées que le vécu de la jeunesse algérienne, l’exil ou la mémoire, comptent parmi les œuvres de ces artistes ayant, pour certains, vécu la période postindépendance des années 1960 et le terrorisme des années 1990, pour d’autres. Mounir Gouri, présente «Naufrage» (2016), une illustration vidéo de 9 mn qui aborde le quotidien de la jeunesse algérienne et ses aspirations. De son côté, Amina Minia présente «Chrysanthème» (2010), une collection de photographies consacrées au thème de la démocratie, à travers des clichés de monuments mémoriels et de cimetières. Les organisateurs considèrent que l’Algérie œuvre à se reconstruire une «identité post-coloniale (…) avec une esthétique artistique singulière, soustraite à l’ influence de la culture française et à l’extrémisme religieux» qui a marqué les années 1990.
L’exposition tire son nom d’un livre de l’écrivaine et militante féministe Wassyla Tamzali, « En attendant Gatlato, regards sur le cinéma algérien» (1979) dans lequel elle établit un état des lieux du 7e art algérien des années 60 et 70. Les organisateurs déplorent la «rareté des expositions collectives» d’artistes algériens à l’étranger notamment dans des établissements américains, jugeant «faibles» les relations culturelles et académiques entre l’Algérie et les Etats-Unis.