Dans son discours sur l’état de l’Union, le président américain a détaillé les principaux dossiers diplomatiques des États-Unis pour l’année à venir. Le président Barack Obama a prononcé mardi devant le Congrès américain le discours annuel sur l’état de l’Union, l’occasion de passer en revue les principaux enjeux pour l’année à venir. Au programme, l’Iran, Cuba, le terrorisme, les relations entre la Russie et l’Ukraine, et Guantánamo.
Économie
Le président Obama a vanté l’entrée des États-Unis dans une nouvelle ère économique. «Ce soir, nous tournons la page» d’une «violente récession». Il a proposé d’augmenter la pression fiscale sur les foyers les plus aisés, précisant qu’il donnerait des détails au Congrès dans deux semaines. «Accepterons-nous une économie où seuls quelques-uns s’en sortent de manière spectaculaire ?» Il a ensuite appelé à faire avancer les accords de libre-échange avec l’Union européenne et la région Asie-Pacifique en sollicitant auprès du Congrès l’adoption d’une «procédure accélérée» de négociation.
Iran
De nouvelles sanctions contre l’Iran «signifieraient l’échec de la diplomatie». «Notre diplomatie est à l’œuvre avec du respect pour l’Iran, où, pour la première fois depuis une décennie, nous avons stoppé l’avancée du programme nucléaire et réduit le stock de matériel nucléaire. Jusqu’au printemps, nous avons la chance de pouvoir négocier un accord complet qui empêche que l’Iran ait une arme nucléaire, qui sécurise l’Amérique et ses alliés, y compris Israël, tout en évitant un nouveau conflit au Moyen-Orient. Il n’y a aucune assurance que les négociations seront couronnées de succès, mais de nouvelles sanctions vont à coup sûr saper les efforts diplomatiques. Cela n’a pas de sens, c’est pourquoi j’y opposerai mon veto.»
Cuba
«Cette année, le Congrès devrait commencer le travail pour mettre fin à l’embargo» que Washington impose à La Havane depuis plus d’un demi-siècle. «À Cuba, nous mettons fin à une politique qui a depuis longtemps cessé de fonctionner. Quand ce qu’on fait ne marche pas depuis cinquante ans, il est temps d’essayer autre chose. La main de l’amitié tendue au peuple cubain peut permettre de tourner la page d’un héritage de défiance.»
Terrorisme
Les États-Unis et leurs partenaires vaincront l’organisation État islamique (EI), mais «cet effort prendra du temps, il faudra se fixer sur ce point de mire. Mais nous réussirons». Il s’est également dit solidaire de toutes les victimes du terrorisme «d’une école du Pakistan aux rues de Paris». «Nous allons continuer à chasser les terroristes et à détruire leurs réseaux, et nous nous réservons le droit d’agir unilatéralement, comme nous n’avons jamais cessé de le faire depuis que j’ai été élu pour éliminer des terroristes qui représentent une menace directe pour nous et nos alliés», a dit le président devant le Congrès.
Russie-Ukraine
«Nous défendons le principe selon lequel les grandes puissances ne peuvent malmener les petites en nous opposant à l’agression russe, en soutenant la démocratie en Ukraine et en rassurant nos alliés de l’Otan. L’an dernier, alors que nous effectuions le travail difficile d’imposer des sanctions avec nos alliés, certains ont suggéré que l’agression (du président russe) Vladimir Poutine constituait une magistrale démonstration de stratégie et de force», a poursuivi Barack Obama. «Eh bien, aujourd’hui, ce sont les États-Unis qui se tiennent forts et unis avec leurs alliés, tandis que la Russie est isolée et que son économie est en lambeaux.»
Guantánamo
Barack Obama a promis de ne pas relâcher ses efforts pour fermer la prison située sur la base américaine de Guantánamo à Cuba, ajoutant qu’il «est temps de finir le travail». «En tant qu’Américains, nous sommes profondément engagés envers la justice – donc ça ne fait pas sens de dépenser trois millions de dollars par prisonnier pour conserver une prison que le monde condamne et que les terroristes utilisent pour recruter.»
Antisémitisme
«Nous respectons la dignité humaine. C’est pour cela que nous nous exprimons contre la résurgence déplorable de l’antisémitisme dans certaines parties du monde. C’est pourquoi nous continuons de rejeter les stéréotypes insultants contre des musulmans, dont la grande majorité partage notre engagement pour la paix.»