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Estimée à 100 milliards DA par an : accidents de la route une facture salée

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Le Département de l’Intérieur et des Collectivités locales a mené une étude sur le coût des accidents de la route. Blessures, frais d’assurance, frais de justice… la facture est salée.

Voulant connaître l’impact socio-économique des accidents de la route, et conscient de l’ampleur du phénomène, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a procédé, en collaboration avec l’Université de Batna, à la réalisation d’une étude qui confirme que les accidents coûteraient plus de 100 milliards de dinars à l’Algérie. Intervenant lors d’une journée d’étude organisée par le Centre national de prévention et de sécurité routière sur «L’analyse et l’évaluation économique du coût des accidents de la circulation», le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a affirmé qu’en «dépit des efforts consentis par tous les acteurs activant dans la protection et la sécurité routière, l’Algérie était le théâtre en 2015 de plus de 35 000 accidents ayant causé 4 610 morts et 55 994 blessés». Par ailleurs, le ministre a fait savoir que selon l’étude réalisée par l’Université de Batna « les accidents de la route auraient, rien qu’en 2014, causé des pertes atteignant plus de 108 milliards de dinars». «Le secteur des assurances a lui seul déboursé plus de 45 milliards de dinars pour le remboursement des véhicules», a encore précisé Bedoui. Cependant, s’étalant sur les données internationales, le ministre a rappelé que selon les normes établies par les organisations mondiales, le terrorisme routier coûterait entre 1% et 3% du PIB de chaque pays, «soit l’équivalant de 200 milliards de dinars (2 milliards de dollars) pour l’Algérie». Devant cette situation, le ministre se dit conscient de la nécessité de multiplier les efforts de lutte en mettant en place une stratégie globale en adoptant «une nouvelle approche de lutte». En se sens, il dira que son département a recouru une grande mobilisation autour de la lutte contre les accidents de la route. Bedoui veut gagner ce pari en présentant une nouvelle vision de lutte qui repose sur une «approche plus globale et objective». Ainsi, Bedoui a reconnu la nécessité de recourir aux nouvelles technologies dans la lutte, tout en réitérant la nécessité d’«unir les forces entre les différents acteurs dans un cadre organisationnel global et efficace». Dans ce sillage, le ministre a rappelé que la mise en place de la délégation nationale de prévention et de sécurité permettra de mener une lutte efficace contre les accidents de la circulation routière. Dans la perspective de la mise en place d’une stratégie coordonnée de lutte contre le «terrorisme routier», le ministre a affirmé que l’une des priorités de son administration va consister à mettre en place un système de collecte de données sur les sinistres routiers, parmi lesquelles il cite celles relatives aux défaillances des systèmes de signalisation, l’état des infrastructures routières et celui des véhicules impliqués dans des accidents.

La numérisation des documents contribuerait à baisser les accidents
En sus, le premier responsable du département de l’Intérieur a souligner le rôle que joueront le permis de conduire biométrique (à points) et la carte d’immatriculation pour réduire l’hécatombe. «Le permis de conduire biométrique et la carte d’immatriculation, qui seront opérationnels avant la fin 2016, s’inscrivent dans la nouvelle stratégie de lutte contre les accidents mise en place par le gouvernement», a-t-il déclaré en ce sens. Estimant, ainsi, que la numérisation de ces documents contribuerait significativement à la baisse du fléau. Pour sa part, Farès Boubaker, enseignant à la Faculté des sciences économiques et gestion de Batna, professeur associé à l’école nationale du transport terrestre a affirmé, en s’étalant sur les résultats de l’étude que les accidents coûtent au pays une centaine de milliards de dinars par an. Étant plus explicite, le Pr Boubaker, a précisé que le chiffre de 100 milliards DA concernait l’année 2015, mais qui pourrait être considéré comme une moyenne pour les années précédentes. Pour le professeur, un accident routier coûte 2,2 millions DA en moyenne, tandis que le coût engendré par le décès d’une personne suite à un accident routier est de l’ordre de 11 millions de dinars.
Le calcul du coût des accidents se base sur de nombreux paramètres, dont le coût de prise en charge des blessés et de réparation des véhicules, le coût des embouteillages engendrés par un accident, ainsi que le gain qu’aurait pu apporter à l’économie de son vivant une personne décédée suite à un accident routier. De l’avis des spécialistes, présents; hier, à la journée d’étude, il est regrettable qu’au moment où les coûts des accidents de voitures sont stupéfiants, l’étude montre très clairement qu’il faut encore faire des investissements dans la sécurité routière pour réduire la fréquence et la violence de ces accidents.
Lamia Boufassa

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