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Essais nucléaires de Reggane : la France appelée à prendre en charge les victimes

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« Avant d’aller vers l’indemnisation, la France devrait construire des hôpitaux, faire des diagnostics, et prendre en charge les victimes du plus grand et des plus dangereux des essais nucléaires qu’elle avait mené un certain 13 février 1960 à Reggane dans la wilaya d’Adrar ». C’est ainsi que les choses devrait être traitées, a estimé, hier, Semahi Azzedine, avocat et membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), s’exprimant à l’occasion de la commémoration du 56eme anniversaire de l’explosion du 13 février 1960 au siège de la fondation de Laarbi-Tebessi à Alger. Pour cet avocat, la France étant responsable et consciente des dégâts que ces essais allaient occasionner dans la région de Reggan mais aussi dans les alentours, elle devrait assumer aujourd’hui les conséquences de ses actes. Avant de revendiquer les indemnisations, la France est appelée à prendre en charge les malades et les victimes des essais nucléaires à travers la construction d’hôpitaux et la mobilisation de personnel apte et formé, suggère-t-il. Semahi, s’est interrogé, d’autre part, sur les raisons qui ont conduit la France coloniale à pratiquer ces crimes contre l’humanité en Algérie et pas dans les autres pays colonisés. C’est un crime avec préméditation, s’est il indigné, sachant, poursuit-il, que la France savait ce qui allait se passer par la suite. Pour ce qui est des dégâts, que nul n’ignore, l’intervenant a souligné que l’opération a causé une destruction massive que ce soit à l’échelle humaine ou environnementale. Ces dégâts se sont étendus jusqu’au Niger et à la Côte d’Ivoire, lance-t-il. Et d’ajouter, la region de Reggane était connue, auparavant, pour sa fertilité, mais après les essais c’est devenue une terre aride. Les effets dévastateurs de ces essais consistent dans la radioactivité et la pollution qui a ravagé tout l’écosystème de la région. Les habitants continuent de leur côté de souffrir et de subir les conséquences du désastre, regrette encore, l’avocat. Des maladies cancéreuses, des malformations et d’autres maladies encore plus graves sont diagnostiquées constamment, dit-il dans le même cadre d’idées, suite aux radiations qui sévissent durant plusieurs siècles. à cet effet, l’avocat propose que des plaintes individuelles soient déposées par les victimes de ces crimes contre l’humanité qu’un collectif des défenseurs des droits de l’Homme défendra. Il a proposé également, que le ministère des Moudjahidines fasse une demande de la cartographie pour identifier l’endroit exact où ces expériences dévastatrices ont exactement eu lieu. Le représentant de la LADDH, Djamel Lalileche, a relevé, de son côté, que les explosions effectuées le 13 février 1960 ont provoqué des dégâts plus graves que ça. Il a indiqué dans ce sens que dans certaines régions du sahara, le taux de fertilité à été évalué à 0% dans les années 70. Par exemple à El Ménéa, il a été constaté que le taux de fertilité est très bas et les raisons sont directement liées aux essais nucléaires. Lalileche, estime, à cet effet, que ces événements devraient être marqués à jamais dans la mémoire des Algériens compte tenue de la gravité du crime commis contre la population du sahara qui continue jusqu’à ce jour d’en subir les répercussions.

« La France a commis des crimes contre l’humanité et elle doit aujourd’hui assumer ses actes », soutient-il. La LADDH dénonce, notamment, l’inconscience de la puissance française qui poussée à utiliser comme cobayes des milliers d’Algériens qui étaient sur place (des nomades, prisonniers et même quelques recrus de l’armée française, et ce afin de mesurer la puissance de ces essais et en étudier les effets destructeurs.
Ania Nait Chalal

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