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ESSAIS NUCLÉAIRES DANS LE SUD ALGÉRIEN : Le Sénat français verrouille les archives

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Ainsi, cette fin du mois de juin aura été une confirmation des appréhensions des Algériens, mais aussi celles des historiens, des spécialistes et des universitaires, qui butent sur la récente loi adoptée par le sénat français, laquelle, cousue sur mesure, impose un nouveau blocus à l’accès aux archives militaires, notamment celles se rapportant aux essais nucléaires français opérés dans le sud algérien entre 1960 et 1966. Pourtant, le président Macron en a décidé autrement …

En effet, le 9 mars dernier, lorsque l’Elysée avait annoncé la décision de déclassifier les archives coloniales « secret défense » de plus de 50 ans concernant la Guerre de libération nationale, comme recommandation contenue dans le rapport Stora, l’opinion publique nationale était réticente à l’idée de croire à une bonne volonté allant réellement dans le sens d’apaiser la mémoire algéro-française. Pour preuve, le Sénat français a récemment introduit un amendement dans le projet loi relatif à la Prévention des actes terroristes et au renseignement (PATR) qui remet en cause la décision du président Macron, laquelle prévoyait la levée de l’embargo sur les archives classées « secret défense » jusqu’à l’année 70.
Et dire que l’Algérie s’est attelée à un travail de fourmi concernant les sites des essais nucléaires français, à Reggane et In Ecker, qu’il est question de nettoyer des effets radioactifs et de réhabiliter en conséquence. Pour preuve, la mise en place de l’Agence nationale de réhabilitation des anciens sites d’essais et d’explosions nucléaires français dans le Sud algérien, en vigueur depuis juin dernier. Début juin, le président Tebboune avait affirmé au magazine Le Point que l’Algérie a demandé à la France de venir nettoyer les sites des essais nucléaires, estimant que l’opération était « en bonne voie ».
Adopté le 30 juin dernier par une majorité du Sénat acquise au parti Les Républicains, dont l’hostilité à l’égard de l’Algérie n’est plus à démontrer, cet amendement de la loi, introduit sous l’article 19, établit « quatre nouvelles catégories pour lesquelles il n’est pas possible de fixer par avance un délai au-delà duquel toute sensibilité aurait disparu ». Ceci se rapporte notamment aux archives de l’armée coloniale française. Quant aux dites catégories, elles concernent les documents relatifs à certaines infrastructures militaires ou civiles.
Plus précisément « la diffusion des plans, tant qu’ils sont en service, affecterait significativement la sécurité nationale ; ceux sur l’emploi des matériels de guerre, jusqu’à la fin de leur usage ; ceux concernant les procédures opérationnelles et les capacités techniques des services de renseignement, tant qu’elles sont en vigueur, et ceux sur la mise en œuvre et les moyens de la dissuasion nucléaire », pouvait-on lire dans le texte qui a suscité une levée de boucliers parmi les chercheurs et historiens, soucieux de lever le voile sur la vérité de ce que la France appelle la Guerre d’Algérie.
À commencer par les essais nucléaires français opérés dans le sud algérien entre 60 et 66 dont les dommages causés sur les vies humaines et l’environnement sont visibles plus de 55 ans après.
C’est dire toute l’influence des lobbies anti-Algériens qui semblent avoir le bras long dans le Palais du Luxembourg pour faire tomber dans l’eau une décision qui aurait un tant soit peu ouvert les perspectives d’un apaisement qui a, au demeurant, long cours entre les deux pays.
Farid Guellil

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