Le Courrier d’Algérie : -l’Union que vous dirigez semble optimiste pour ce qui est de l’autosuffisance dans la production céréalière, mais pose en même temps des conditions dans ce sens, pouvez-vous nous en dire plus ?
Mohamed Alioui : -II faut être optimiste, sinon, on ne pourra pas avoir les résultats dans le développement agricole en général. Pour ce qui est du développement de la production céréalière qui demeure le cheval de bataille du ministère de l’Agriculture, je dois rappeler les grands projets puisés du programme du président de la République, notamment celui visant la création d’une superficie irriguée d’un (1) million d’hectares. Pour nous, cette superficie permettra en cas de disponibilité de moyens d’éviter au pays de payer des factures couteuses de blé importé (6 milliards de dollars) et de lait (1,2 milliard de dollars). D’autres conditions doivent être également réunies, comme le renforcement de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) pour en faire une institution financière au service des agriculteurs, en plus de la création d’un fonds de garantie des crédits agricoles, pour soutenir l’agriculture et les travailleurs de la terre, face aux catastrophes naturelles (sécheresse, inondations, …). Nous insistons en outre sur l’importance des études prospectives (composantes, contenus, opérateurs) afin de permettre au secteur de jouer convenablement son rôle et d’apporter des solutions, sans oublier que la revendication principale reste la création d’un haut conseil national de l’agriculture.
-Malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics, il faut reconnaître que la production céréalière est faible, poussant, ainsi, à une importation massive surtout du blé tendre. Comment expliquez-vous cette situation ?
-C’est simple, l’Algérie est un pays semi-aride, donc une faible pluviométrie qui affecte généralement la récolte des céréales, sachant que ce produit dépend de la pluie et de la surface irriguée. Il faut reconnaître également que des efforts ne sont pas consentis pour ce qui est de l’augmentation de la surface irriguée. Cette année, nous n’avons pas pu dépasser les 15 millions de tonnes pour la production de blé, et les 10 millions de tonnes d’orge.
Nous avons, à maintes reprises, tiré la sonnette d’alarme contre le détournement des terres agricoles de leur vocation qui a atteint un seuil critique. Il affecte 6 hectares par jour. Nous préconisons, pour arrêter l’invasion du béton, de constitutionnaliser la protection des terres agricoles, «garant de la sécurité alimentaire de l’Algérie. Annuellement, plus de 2 000 hectares de terres agricoles sont affectés à d’autres usages, notamment la construction de logements. Je rappelle qu’en Algérie la superficie agricole utile, comprenant les terres arables, les surfaces toujours en herbe (prairies permanentes) et les «cultures pérennes» (vergers, etc.) est évaluée à 8,4 millions d’hectares et que 30% des terres agricoles en Algérie sont inexploitées, dont certaines ont été concédées pour être exploitées à d’autres fins, tandis que d’autres ont été laissées en jachère sans que personne n’en tire profit.
-La France, qui était le premier fournisseur de blé tendre de l’Algérie, trouve des difficultés à exporter son produit à cause de la mauvaise qualité. Chose qui a poussé l’Algérie, étant exigeante sur la qualité du blé importé, à se tourner vers d’autres fournisseurs. Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?
-Je ne peux pas faire de commentaire sur le sujet, et j’ignore si le blé français est de mauvaise qualité. Mais ce qui est important, qu’elle importe de France, de Canada ou d’un autre pays, le plus important c’est d’avoir un blé de bonne qualité, et l’OAIC joue un grand rôle dans le contrôle de la qualité.
Entretien réalisé par I. B.
honteux le pays de blé importe le blé c’est du à la mauvaise gestion