La Banque mondiale s’intéresse à l’énergie éolienne en Algérie. Elle propose la mise en place d’une équipe de travail pour étudier les possibilités de développement de cette filière. C’est ce qui ressort des propos du vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Ousmane Dione, qui a été reçu, mardi, ainsi que la délégation qui l’accompagne, par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab.
Le communiqué du ministère de l’Energie et des Mines qui donne l’information précise que lors de cette rencontre, qui s’est déroulée au siège du ministère, en présence de ses cadres, les deux parties ont discuté des « possibilités de coopération entre l’Algérie et la Banque mondiale, notamment en ce qui a trait à l’échange d’expertises et à l’appui technique dans les projets en cours et à venir, en particulier dans le domaine du développement des énergies renouvelables, dans le cadre des efforts de l’Algérie en matière de réduction de ses émissions et dans le secteur de l’énergie et des mines en général ». En matière d’énergie éolienne, l’expérience de l’Algérie se limite à la réalisation par la Sonelgaz d’une ferme éolienne à Adrar, implantée dans la zone de Kabertène, à 80 km au nord de la wilaya, d’une capacité 10,2 MWc. Il s’agit d’une station expérimentale qui représente, selon les responsables concernés, un modèle réussi en matière d’exploitation de l’énergie éolienne pour la production de l’électricité dans un environnement à très haute température et sablonneux. Les spécialistes algériens expliquent que la ferme éolienne d’Adrar vise à tester la technologie de production d’électricité à partir de l’énergie tirée du vent et à vérifier le comportement des équipements dans les conditions climatiques du Sud, notamment face aux vents de sable. En fonction des résultats de cette expérience, d’autres centrales éoliennes (il en est prévu sept, selon eux) seront installées dans des sites à fort potentiel éolien déterminés par une carte établie par le CDER (Centre de développement des énergies renouvelables). L’expérience du parc éolien terrestre de Kabertène est-elle concluante ? Faut-il se lancer dans l’éolien offshore? Ces questions restent posées. Selon un expert international dans l’industrie des énergies marines, Mohamed-Rassim Hariz, qui intervenait il y a quelques mois, dans une conférence organisée par l’Ecole nationale supérieure des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral (ENSSMAL) sur ce type d’énergie renouvelable, « l’exploitation du gisement éolien offshore estimé à 18 GW est une opportunité qui permettrait de doter l’Algérie d’une filière industrielle génératrice d’emplois hautement qualifiés et s’inscrirait dans ses efforts de diversification de l’économie nationale ». D’après un rapport établi par le CEREFE en 2020, déploiement éventuel de l’éolien en mer, Algérie, reste peu probable vu les coûts élevés d’investissement et d’exploitation qui sont à mobiliser, alors qu’aucune étude du potentiel exploitable en la matière, n’a été menée à ce jour. Par ailleurs, le Dr. Rabah Sellami, directeur de l’hydrogène et des énergies alternatives au CEREFE (Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique), a récemment parlé du déploiement progressif, à terme, de 40 Térawatts/heures en installations d’énergies renouvelables (2/3 solaire ; 1/3 éolien), La feuille de route « transition énergétique » en Algérie s’appuie sur «l’évaluation fine et cartographiée des potentiels réalisables au titre de chaque filière: solaire, éolien, géothermie, valorisation énergétique des déchets». D’autres axes de la politique énergétique algérienne et des différents programmes de développement du secteur ont été présentés par Mohamed Arkab au V.P. de la BM pour la région MENA : les hydrocarbures et leurs infrastructures, l’électricité, les énergies nouvelles et renouvelables et le développement de l’hydrogène. Le ministre a également évoqué le programme national de dessalement de l’eau de mer ainsi que les plans de développement du secteur minier et de transformation des ressources minières localement via les projets structurants déjà lancés.
M’hamed Rebah