Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’envole, aujourd’hui, pour la Tunisie dans le cadre d’une visite d’Etat de deux jours au voisin de l’Est. Annoncée depuis plusieurs semaines, la visite du chef d’État algérien donne suite à l’invitation de son homologue tunisien, le frère Kaïs Saïed.
Au vu des contacts soutenus entretenus, des mois durant, entre les deux hommes d’État, cette visite s’annonce prometteuse tant il sera question de signer plusieurs protocoles d’accord allant dans le sens de porter haut les relations privilégiées entre deux voisins qui partagent tout ou presque. Récemment, le voyage effectué par le Premier ministre, Benabderrahmane, à Tunis à la tête d’une importante délégation de son gouvernement, a consisté à préparer le terrain à la visite présidentielle.
Selon un communiqué de la présidence de la République, posté sur son compte Facebook, « Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens profonds de fraternité unissant les deux peuples frères et de l’élargissement des domaines de coopération à un niveau qualitatif concrétisant la volonté commune des dirigeants des deux pays et de leurs peuples ».
Sur le plan politique, l’évolution des relations entre l’Algérie et la Tunisie a connu une nouvelle dimension depuis l’arrivée du Président Tebboune à la tête de l’État en décembre 2019. Simple hasard de calendrier ou un destin commun, son homologue tunisien est porté au palais de Carthage moins de deux mois plus tôt, soit octobre de la même année. Quelque temps après, Kaïs Saïed avait annoncé avoir choisi l’Algérie comme sa première destination étrangère en tant que Président. Ce qui fut fait, et le chef d’État tunisien effectu une visite à Alger en février 2020.
Bien qu’en interne leurs missions respectives n’a pas été de tout repos qu’elle coïncide avec l’avènement de la pandémie de Covid-19, les deux chefs d’État, au-delà de la logique des protocoles et des relations historiques entre les deux voisins, ont entretenu des contacts soutenus et suivis d’effets immédiats. Peut en témoigner les aides médicales octroyées par l’Algérie à la Tunisie, qui avait subi de plein fouet la pandémie et fait les frais de ses retombées économiques.
Concernant la crise chez notre voisin, marquée surtout par l’opération « main propre » menée contre l’argent sale dans le Parlement tunisien, Kaïs Saied s’est vite fait des ennemis, pas seulement face aux islamistes d’Ennahda, mais d’au-delà des frontières. Devant ces velléités d’ingérence dans les affaires tuniso-tunisiennes, l’Algérie a plusieurs fois exprimé solennellement son rejet à toute immixtion étrangère. Une position de principe qui n’est pas passée inaperçue chez l’homme fort tunisien. Dans la foulée, le chef de la diplomatie nationale, Ramtane Lamamra, a effectué deux missions à Tunis, en tant qu’émissaire d’Abdelmadjid Tebboune, et où il s’était entretenu avec Kaïs Saïed.
À l’aune des relations avancées entre les deux pays, on en est plus donc au stade d’effet d’annonce concernant la visite de Tebboune à Tunis. Une visite au courant de laquelle il aura à aborder avec Kaïs Saïed la coopération bilatérale entre les deux pays. Autrement dit, concrétiser sur le terrain la volonté commune des deux parties de renforcer la coopération bilatérale au mieux des intérêts des deux pays. En ce sens, plusieurs accords seront signés entre les délégations des deux parties comme annoncé précédemment par le Premier ministre Benabderrahmane.
Farid Guellil