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EN MISSIONS EXPLORATOIRES EN CHINE, EN CORÉE DU SUD ET AUX ÉTATS-UNIS :Nos start-up se frottent aux pionnières mondiales    

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Le programme de missions exploratoires des écosystèmes les plus avancés des États-Unis, de la Chine et de la Corée du Sud, organisées cet été d’une durée de deux semaines, a donné l’occasion aux jeunes entrepreneurs algériens de «renforcer leurs expertises», «d’élargir leurs perspectives» , de «s’enquérir d’expériences internationales réussies et de modèles avancés en matière de développement de projets», mais aussi «d’interagir directement avec des pays leaders de l’innovation».

Supervisé par le ministère de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, ce programme connaîtra ultérieurement une quatrième destination, en  Slovénie, qui a été intégré sur instruction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune». La mission, qui s’est déplacée en Chine le 27 juillet dernier, regroupait,  25 start-up qui ont eu l’opportunité de s’immerger, au fil des étapes, dans l’un des écosystèmes des plus prestigieux de l’innovation et de l’entrepreneuriat, intégrant les principaux incubateurs et centres technologiques les plus en vue. Celle qui a fait le déplacement le 11 juillet dernier, aux États-Unis d’Amérique comptait 24 représentants de start-up algériennes et celle partie, deux jours après, en Corée du Sud, le 13 juillet, réunissait le même  nombre soit 24 responsables de start-up. Encadrés par l’accélérateur public «Algeria Venture», ces voyages ont permis aux participants d’être en contact direct avec les chefs de file de l’innovation, de partager les expériences avec leurs homologues de ces pays et d’explorer les perspectives de la coopération stratégique avec des institutions locales et internationales. S’exprimant à l’APS, les participants à ces missions, organisées pour la deuxième année consécutive, ont unanimement mis l’accent sur «l’importance de cette initiative au regard de la densité de son programme et de la richesse des expériences et enseignements qu’elle propose, particulièrement pour ce qui est des clés de réussite du système d’innovation et d’entrepreneuriat dans ces pays pionniers et de leur applicabilité en Algérie», a-t-on fait savoir.

« La clé du succès réside dans la persévérance, la flexibilité et l’esprit d’apprentissage »

 Dans ce cadre, Abdelhamid Guendouz, directeur et fondateur de la société «Ammanatech», spécialisée dans la technologie financière, a estimé que «son voyage en Chine lui a permis d’arriver à la conclusion que la réussite de tout système d’innovation repose sur la coopération de l’ensemble des acteurs, gouvernement, universités et start-up». Le même responsable a également souligné que «la Chine se distinguait par la rapidité d’exécution et la capacité de transformer, en peu de temps, les idées en projets, des caractéristiques qu’on pourrait adapter au marché algérien». Selon lui, «l’Algérie dispose d’un potentiel humain énorme et avec le soutien accru de l’État aux start-up, l’audace de notre jeunesse et l’essor de la numérisation, peuvent être transformés en solutions locales qui profiteront à l’économie nationale». Bien que la mission eût pour principale vocation de permettre aux start-up algériennes de s’imprégner de l’expérience chinoise, les participants ont affirmé que «la partie chinoise avait, elle aussi, exprimé un intérêt manifeste pour établir des partenariats avec l’Algérie». À ce propos, M. Guendouz a expliqué que «les rencontres et les entretiens téléphoniques avec de potentiels investisseurs chinois reflétaient un véritable intérêt pour le marché algérien, considéré comme une porte stratégique vers l’Afrique». Ajoutant que sa société œuvrait «à établir des partenariats avec des entreprises chinoises afin de développer des solutions innovantes au service de la société, et de renforcer l’inclusion financière», d’autant plus que l’Algérie est capable, a-t-il poursuivi, «de transformer cet intérêt en opportunités d’investissement concrètes notamment en matière de technologie financière». De son côté, Amine Magra, représentant de la société «TM Solutions», et développeur de la plateforme «BENIANE» spécialisée dans les matériaux de construction et les transactions immobilières, a expliqué que «même si les discussions tenues avec la partie chinoise, lors des rencontres bilatérales, ne sont qu’à un stade précoce, elles ont ouvert la voie à une potentielle coopération dans de nombreux domaines, dont les technologies vertes» a-t-il indiqué. Ajoutant que «le climat des affaires chinois se caractérise par l’intégration de solutions innovantes à tous les niveaux, y compris la gestion de projet, le marketing et les mécanismes de prise de décision». M. Magra, a exprimé «l’espoir de voir ces pratiques adaptées à la réalité algérienne pour accroître le niveau de compétitivité». Il a, à cet égard, cité un projet sur lequel travaille sa société, portant sur l’intégration des technologies de l’intelligence artificielle à grande échelle, notamment la relation avec les clients, le service après-vente, la gestion des ressources et la prévision des besoins futurs du marché.

« Le système algérien offre un grand soutien aux porteurs de projets, et un cadre incitatif prometteur »

S’agissant des perspectives de promouvoir l’écosystème national des start-up au rang des pays leaders comme la Chine, l’intervenant a assuré que «le système algérien offre un grand soutien aux porteurs de projets et un cadre incitatif, ce qui constitue une base prometteuse, nécessitant davantage d’audace et d’initiatives pour répondre aux besoins des citoyens». M. Magra a recommandé aux jeunes entrepreneurs de «s’ouvrir davantage aux expériences internationales, car contribuant fortement à changer la manière de penser et de travailler, d’élargir leurs réseaux professionnels et de tirer le meilleur parti des relations construites lors des différentes expériences», affirmant que «la clé du succès réside dans la persévérance, la flexibilité et l’esprit d’apprentissage». Même avis partagé par Islam Mahi, fondateur de la plateforme «SocialOscope» pour la gestion des comptes de réseaux sociaux, qui a passé deux semaines au cœur de la «Silicon Valley» aux États-Unis d’Amérique, berceau du concept des start-up. Durant ce voyage, M. Mahi a présenté son projet quatre fois devant un public d’investisseurs et d’experts, relevant un intérêt à la fois de ceux qui souhaitent investir et des spécialistes qui lui ont donné de précieux conseils pour le développer, ce qui a renforcé sa confiance en ce projet et incité son équipe à accélérer la cadence en vue de sa concrétisation, tout en restant en contact permanent avec tous les investisseurs et experts qu’il a rencontrés aux États-Unis. Selon lui, ce voyage a suffi à «changer radicalement sa vision quant à la manière de gérer les projets innovants», affirmant que «la mentalité américaine se caractérise par une approche plus indépendante, axée sur l’entrepreneur plus que sur le projet lui-même, surtout dans les premières étapes, en se concentrant sur les réalisations avant les bénéfices, et en organisant des cycles de financement». Pour sa part, Farah Toumi, fondatrice de la société «AgroTech Solutions» pour l’agriculture intelligente, considère que «les start-up algériennes sont capables de réaliser de «grands bonds qualitatifs», à travers la mise à profit réelle des expériences des pays leaders, à l’instar de la Corée du Sud qu’elle a visitée dans le cadre de ce programme, afin d’en tirer des enseignements».

Selon Mme Toumi, «l’écosystème coréen se distingue par l’adoption de la planification stratégique pour les start-up, la construction de modèles d’affaires solides et évolutifs à l’échelle mondiale, ainsi que la mise en place de mécanismes innovants pour attirer les investissements et l’utilisation des données pour la prise de décision, notamment dans les secteurs émergents tels que l’agro-technologie,  a-t-elle fait savoir lors de sa participation durant son voyage à l’exposition «Agro Food Tech» où elle a présenté son projet et exploré des opportunités de coopération avec des partenaires coréens.

À noter que le programme des voyages exploratoires connaîtra ultérieurement une quatrième destination, à savoir la Slovénie, qui a été ajoutée sur instruction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

L.Zeggane 

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