L’Ukraine pourrait adhérer à l’Alliance atlantique si elle renonce à ses territoires perdus, selon le Financial Times. Les Occidentaux en discuteraient depuis un an et demi. Kiev dément de son côté. Moscou estime que l’OTAN peut seulement en discuter sans prendre de mesures concrètes, les hostilités étant toujours en cours en Ukraine.
Des pays occidentaux discutent depuis 18 mois de la division de l’Ukraine sur le modèle de l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, a révélé le quotidien britannique Financial Times. Selon ce plan, l’Ukraine devrait renoncer à ses revendications sur ses territoires perdus en échange de l’adhésion à l’OTAN. «Je ne pense pas que le rétablissement du contrôle sur l’ensemble du territoire [ukrainien] soit une condition préalable. S’il y a une démarcation, même une frontière administrative, nous pouvons la considérer comme temporaire et accepter l’Ukraine au sein de l’OTAN sur le territoire qu’elle contrôlera à ce moment-là», précise Petr Pavel, président tchèque et ancien général de l’OTAN, cité par le quotidien britannique. Selon le Financial Times, l’Ukraine bénéficierait de la protection des pays de l’Alliance au titre de l’article 5 du traité de l’OTAN à l’intérieur des frontière s formées au moment de la conclusion des accords. Pour rappel, cet article prévoit une assistance mutuelle des États membres de l’Alliance en cas d’agression. Les États-Unis s’y opposeraient, craignant que les pays occidentaux ne soient entraînés dans le conflit. Le Financial Times décrit ce modèle comme «ouest-allemand», car avant la réunification allemande, la partie occidentale faisait partie de l’OTAN et la partie orientale de l’Organisation du pacte de Varsovie.
Ce n’est pas la première fois que l’Occident déclare que l’Ukraine ne doit pas revendiquer ses territoires perdus. Ainsi, l’ancien secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a confié au Financial Times que Kiev devrait renoncer aux régions dont la Russie a pris le contrôle. Un sujet sensible pour l’Ukraine qui veut garder ses frontières de 1991 par tous les moyens malgré ses échecs sur le front, les territoires perdus ayant été rattachés à la Fédération de Russie à la suite des référendums. Un rattachement approuvé par une majorité écrasante de la population de ces territoires. L’adminstration Zelensky a catégorique démenti le contenu de l’article du Financial Times sur «l’adhésion à l’OTAN en échange des territoires». «C’est du délire. Cette discussion n’existe pas du tout. Personne en Occident n’a officiellement et explicitement offert à l’Ukraine des garanties de sécurité qui empêcheraient définitivement une expansion ou une répétition de la guerre», a confié une source au sein de l’administration Zelensky au média ukrainien Strana.
R. I.