Bien que la quatrième vague de la pandémie du Covid-19 est en train de s’installer progressivement en Algérie, la population persiste à mener une vie normale dans le déni le plus total des risques de contamination. Les mesures de prévention et de protection ne sont plus respectées notamment dans les espaces les plus fréquentés.
À l’exception de quelques secteurs qui ont décidé de certaines mesures dont l’Éducation nationale, le reste de l’Algérie continue de vivre au rythme de l’avant Covid-19.
Alors que les cas de contamination au virus corona frôlent la barre de 300 impliquant une hausse des hospitalisations et de patients en réanimation et aussi le nombre de décès, le relâchement et l’abandon des gestes barrières caractérisent la scène publique. Que ce soit dans les transports en commun, les marchés, les commerces, les administrations, les espaces de loisir, ou dans les rues, le constat est le même : le port du masque et la distanciation physique ne font plus partie des habitudes quotidiennes qui se sont imposés depuis bientôt deux ans notamment durant les premiers mois après l’avènement de la pandémie du covid. Il faut souligner que les célébrations de la victoire de l’équipe nationale B de football en coupe d’arabe n’arrangent pas les choses. Alors que les alertes sont quotidiennement émises par les experts pour le maintien de la vigilance, la situation épidémiologique risque de se dégrader davantage dans quelques jours suite à ces défilés de victoire enregistrés partout en Algérie notamment dans la nuit du samedi à dimanche dans l’ignorance la plus totale du protocole sanitaire. À noter, d’autre part, qu’à l’exception du secteur de l’Éducation nationale qui a décidé de fermer les écoles et d’avancer la date des vacances pour faire face à l’arrivée de la quatrième vague, la majorité des autres secteurs sont aux abonnés absents et semblent ne pas être concernés par cette situation sanitaire pourtant inquiétante notamment après la détection du premier cas du variant Omicron qui risque de compliquer la situation surtout que le taux national de vaccination a complètement stagné. En effet, avec un taux de vaccination de 27%, l’Algérie est classée parmi les derniers pays en termes de nombre de personnes vaccinées. Par catégorie, ce taux est insignifiant par exemple chez les étudiants car estimé à 2% et très faible parmi les soignants à 31% alors qu’ils sont en première ligne dans la lutte anti-Covid. Chose ayant engendré des craintes d’une répétition du scénario de la troisième vague avec saturation des hôpitaux. Le Professeur Mehyaoui, membre du Comité national de suivi de l’évolution de la pandémie du Covid-19, avait fait savoir la semaine dernière dans ce contexte que jusqu’à présent 13 millions de vaccinations ont été enregistrées, dont 6,5 millions en une seule dose, tandis que le nombre de ceux qui ont pris une troisième dose a atteint 33 000, et qu’il y a actuellement 13 millions de doses stockées. Il faudra relever qu’en plus des craintes de la quatrième vague, des spécialistes de la santé redoutent une cinquième vague causée par le variant Omicron et qui devra intervenir vers la fin du mois de janvier prochain. C’est le cas du Pr kamel Djenouhat, président de la société algérienne d’immunologie et chef de service du laboratoire central EPH Rouiba, qui avait souligné que le variant Delta restait pour le moment le plus dangereux, ce qui nécessite, selon lui, de rester très vigilant notamment par le respect des mesures de prévention dont le port du masque et la distanciation physique.
Ania Nch