Les partis de l’opposition ont fini par peaufiner leur feuille de route de sortie de crise et l’ont proposée sur la table des débats sur la scène nationale, notamment au mouvement populaire pacifique, dans laquelle il est question de la formation d’une instance présidentielle, composée de personnalités nationales.
Réunis au siège du Front pour la justice et le développement (FJD), d’Abdellah Djaballah, c’est en fin de journée, samedi dernier, que les partis de l’opposition ont annoncé leur feuille de route pour la sortie de la crise, notamment après leur refus de celle proposée, par le chef de l’État. Même si leur plan porte sur les étapes et les mécanismes à promouvoir, comme c’est le cas dans d’autres propositions, les membres de l’opposition n’ont pas donné plus de propositions, notamment sur l’identité des personnalités nationales devant composer l’Instance présidentielle.
Leur feuille de route, qui sera soumise au peuple, laisse des zones d’ombres outre qu’elle soulève des interrogations sur la composante de l’Instance en question. Les membres des partis et personnalités réunis chez Abdellah Djaballah, ont précisé qu’il sera question de personnes « crédibles » en ajoutant, dans leur communiqué, qu’il s’agira « de personnalités honnêtes et compétentes » qui « adoptent les revendications du peuple ». L’opposition s’est limitée, au terme de six rencontres, à soumettre au peuple, une feuille de route, sans y apporter des propositions, sur les membres devant composer l’Instance présidentielle, alors que nul n’ignore que le mouvement populaire est exigeant, en matière d’acteurs politiques.
Pour avoir de plus amples informations, et joint hier, par téléphone, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a refusé de s’exprimer sur la feuille de route en question. Rappelons que le parti de Belabbas figure parmi les formations politiques composant l’opposition, qui s’est réunie, samedi dernier, et à laquelle a pris part le RCD. Belabbas nous a invité à s’adresser au chargé de communication de son parti, en nous déclarant « je ne fais pas de déclarations, c’est monsieur Aïssioune qui pourra vous répondre ». Nos tentatives de joindre Yacine Aïssioune par téléphone, ont été vaines, puisque le téléphone portable de notre correspondant était éteint, ou tout au moins la ligne était occupée. Peine perdue !
Rappelons que l’opposition a avancé un plan portant une courte période de transition au cours de laquelle le mandat du Président sortant serait transféré à l’Instance présidentiel le, qui aura à assumer les attributions du chef de l’État et se charger de nommer un gouvernement de compétences nationales pour la conduite des affaires et la création d’ un organe national indépendant chargé de l’organisation des élections. Les membres de l’opposition limitent, dans leur proposition, en outre, la période de transition, à six mois, sans manquer de souligner« la nécessité de poursuivre les discussions sur les problèmes et les mesures qui doivent être prises pour satisfaire les revendications de la population ».
Dans ce même contexte, les acteurs politiques, réunis samedi dernier, au siège du parti d’Abdellah Djabalah, ont lancé « un appel au peuple algérien » dans lequel, il l’invite à «maintenir leur mouvement de protestation pacifique » et « de faire preuve, lit-on, « de vigilance face à toute tentative d’infiltration, de dispersion, ou contournement des revendications du peuple » selon le communiqué des partis de l’opposition.
Sarah Oubraham