Initialement prévue le 26 novembre à Vienne, la réunion de niveau ministériel de l’Opep+ qui se tiendra par visioconférence jeudi prochain, a eu pour effet de faire replier les prix du pétrole. La réunion devait permettre de discuter des niveaux de production des pays membres.
En effet, les prix du pétrole ont commencé la semaine en baisse lundi, avec un baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, qui perdait 1,58% à 79,31 dollars. En fin d’après-midi, le baril de brent était à 80,75 dollars. Les spécialistes ont évoqué les deux facteurs baissiers : « l’accord sur les otages entre Israël et le Hamas ainsi que le report de la réunion de l’Opep+ ». Les investisseurs sont, ajoutent-ils, dans l’attente de la réunion de l’Opep+ reprogrammée jeudi. Ils estiment que le marché s’attend à une prolongation de la politique actuelle de l’Opep sans réduction plus importante du groupe, de sorte qu’une réduction surprise modeste, expliquent-ils, ferait temporairement grimper les prix. Les experts avancent que la forte volatilité du brut ces derniers jours pourrait se poursuivre à l’approche de la réunion. Le marché, expliquent les experts, interprètent le report de la réunion de l’OPEP+, comme un signe de discorde entre les membres du groupe, notamment des divergences au sein de l’OPEP sur le niveau des quotas » de production. Ces désaccords, ont précisé trois sources, concernent des pays africains, alors que l’Opep+ avait indiqué à l’issue de sa dernière réunion, en juin, que les quotas de production 2024 pour l’Angola, le Nigeria et le Congo dépendraient d’examens effectués par des analystes externes. Une source interne à l’organisation, citée par les médias spécialisés, a déclaré que le report de la réunion pourrait permettre aux pays de disposer de davantage de temps pour discuter à la fois du respect des seuils de production actuels et de potentielles baisses supplémentaires. Ce jeudi, les treize membres de l’Opep, menés par l’Arabie saoudite, et leurs dix partenaires non-OPEP conduits par la Russie doivent décider de leur prochain objectif de production face à des prix du brut en baisse. Pour le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak, au contraire, « les prix actuels du pétrole reflètent objectivement la situation actuelle ». « Ils se situent à un niveau suffisant et, par conséquent, le marché est équilibré. Mais nous discuterons de ces questions en détail lors de la prochaine réunion », a-t-il ajouté, cité par les agences de presse russes. En octobre dernier, l’Opep+ disait être prête à prendre des « mesures supplémentaires à tout moment » face aux évolutions du marché pétrolier, selon le Comité ministériel conjoint de suivi Opep et non-Opep (JMMC). Dans un communiqué publié à l’issue de sa 50ème réunion tenue par visioconférence, le JMMC assurait « continuer d’évaluer de près les conditions du marché, en notant la volonté des pays signataires de la Déclaration de Coopération (DoC) de faire face aux évolutions du marché et de se tenir prêts à prendre des mesures supplémentaires à tout moment, en s’appuyant sur la forte cohésion des pays de l’Opep et non-Opep ». Le JMMC avait exprimé, dans un document, « sa pleine reconnaissance et son soutien aux efforts de l’Arabie saoudite visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier et a réitéré son appréciation pour la réduction volontaire supplémentaire d’un million de barils par jour du Royaume et pour sa prolongation jusqu’à la fin de l’année 2023. Dans le même sillage, il a remercié la Russie pour avoir aussi annoncé prolonger sa réduction volontaire supplémentaire des exportations de 300.000 barils/j jusqu’à fin décembre prochain. Le Comité avait noté aussi, sur la base des données de production de pétrole brut pour les mois de juillet et août 2023, la conformité globale pour les pays signataires de la Déclaration de coopération (DoC) aux quotas fixés dans le cadre de l’accord de réduction.
M. R.