Les saisons se suivent et se ressemblent pour un football, non seulement incapable de répondre aux normes internationalement admises en matière de formation et de «production» de talents exportables, mais alignant, avant tout, surtout, les scandales. à l’instar des précédents exercices où les différents acteurs ont mis un point d’honneur (déshonneur serait plus indiqué) à s’échanger les politesses et jouer, médiatiquement, du muscle sur un sujet récurrent rendant impossible toute lecture objective sur les forces en présence, beaucoup de formations s’adonnant, bon an mal an, à la spécialité en vogue qui est celle d’acheter et de vendre les matches dans un drôle de souk à ciel ouvert où l’acheteur d’hier se transforme en vendeur de … points dans une bourse des valeurs à faire pâlir d’envie «Wall Street» et autres prestigieuses places mondiales condamnées à faire le détour d’Alger et autres escales du pays pour se mettre à jour.
Parti-pris ?
On reprend les mêmes travers et on recommence. La preuve par une contestation quasi-quotidienne que le pire est peut-être devant. Un dossier difficile (impossible ?) à traiter et tendant à s’internationaliser, le dernier documentaire de la BBC, s’il a été diversement commenté, a eu cet effet (bénéfique ?) de faire sortir les plus hautes instances dirigeantes de notre sport (la tutelle, par la voix autorisée de son 1er responsable, le ministre Hattab, s’étant emmêlé les pinceaux avec une réaction maintenant le statuquo plus qu’autre chose) et de cette discipline causant bien des soucis, le président de la Faf qui a promis (sans conviction ou presque), dans la foulée que la structure qu’il dirige «ne restera pas les bras croisés» face à un phénomène prenant de l’ampleur et face auquel on n’y peut pratiquement rien à lire les accusations pleuvant à n’en plus finir sur un corps (l’arbitrage) dans l’œil du cyclone depuis maintenant plusieurs saisons ternies par les rumeurs insistantes de corruption et de combine, les deux «arguments» faisant office de «réalités» à l’heure des grandes cérémonies de remise des «prix» et de «sanctions» toujours contestables et contestées. Tout récemment encore (lors de la précédente étape de Ligue 2 «Mobilis» justement), le patron de l’USM Annaba, digérant mal (alors là très mal) la défaite de son team, sortira à son tour de son mutisme avec des déclarations fracassantes. Et cette sentence (rien de ce qu’on savait déjà) qu’il assènera sans sourciller, sûr de ce qu’il avancera, que «le football algérien est pourri.» Merci M. Zaim (c’est le nom de celui qui dirige actuellement le onze phare du Seybouse) de nous le rappeler aussi crûment en inventant néanmoins, ni plus ni moins, le fil à couper le beurre. Du réchauffé et donc point de scoop. Un air connu dans une sorte de litanie qui a le don de fatiguer une opinion loin d’être dupe. Il soulignera, un peu plus loin (sa manière à lui, peut-être, de commenter la fameuse liste des 23 «Verts» concernés par la double confrontation contre le Benin en moins d’une semaine, puisque personne ne le lui a demandé et il vient de trouver le bon moment et une occasion inespérée de dire ce qu’il pense en enfonçant un peu plus le clou) que le sélectionneur national, Belmadi (il lui tire même chapeau bas), mérite même les «félicitations» pour n’avoir convoqué «aucun joueur local» non sans s’expliquer, à l’arrivée de la petite défaite concédée samedi à El Eulma face au MCEE local, le geste de ses joueurs qui ne se sont pas privé d’applaudir, au coup de sifflet final, l’homme en noir de la rencontre dont ils estiment (à l’unisson) l’arbitrage plus que partial après avoir accordé à la demi-heure de jeu un penalty longtemps contesté par les Bônois et qui scellera à l’arrivée l’issue de la partie. Non content de dénoncer le parti-pris du directeur de jeu, Zaim aura des mots durs quant au respect des règles du jeu et de l’éthique dans des compétitions nationales chaque jour un peu plus discréditées et placées (on ne cessera jamais de le répéter et ça fait partie des décors) sous le sceau de la suspicion généralisée. On cite en ouvrant bien sûr les guillemets : «Je voudrais juste savoir si le football se joue avec l’argent. Dans ce cas, on n’a qu’à sortir nos chéquiers. Sur le terrain, on est largement supérieurs à l’adversaire et si j’étais joueur je demanderai à mon président de corrompre l’arbitre pour gagner.»
Un «souk» et des sous
Pas grave. Du tout. Encore une fois dans l’air du temps dans un championnat (dans ses deux présumés paliers «pros») qui, plus tôt que d’habitude cette saison, les langues commencent à se délier pour fustiger des pratiques connues de tous. Mais (c’est malheureux) que tout le monde condamne unanimement et à laquelle tout le monde ou presque a recours quand il «faut.» Une foire à laquelle tout le monde participe, nous ajouterions. Le boss annabi (mauvais perdant comme l’écrasante majorité de ses pairs si prompts à monter au créneau pour crier au loup et au «vol» lorsque ça va mal pour leur sigle, la plus belle parade avec le fonctionnement, à fond, du siège éjectable, au passage plus de la moitié des entraîneurs a déjà pris, avant même la fin du 1er tiers de l’exercice, la porte de sortie, pour calmer la rue) s’il dit (peut-être vrai) sans pouvoir fournir les preuves, sans que personne ne s’offusque, sans que la justice ne s’autosaisisse (il est plus qu’urgent que les tribunaux remettent, dans le cadre des lois de la République, tout ce beau monde à sa véritable place), a poussé à son tour un gros coup de gueule dans la continuité d’un débat toujours ouvert et si difficile finalement à refermer. Des coups de colère et des réquisitoires comme s’il en pleuvait. Toujours dans la même direction. Celle de l’homme en noir qui a pourtant pris des couleurs en troquant le légendaire… noir de circonstance contre des couleurs plus gaies. Bonne idée. Peut-être mais dans un autre contexte où les règles du jeu sont respectées. En jaune, en rouge, vert fluo, le 23e homme a toujours (dans notre si agité «jeu à onze» où l’on n’a pas encore assimilé le sens de la dignité dans la défaite) ce poids, cette position de force (à tort ou à raison, que les intentions soient bonnes ou mauvaises) lui conférant le rôle majeur : celui de peser sur le cours ou le résultat d’une rencontre. Comprendra qui voudra? Connus pour ne pas peser lourd devant cette rue bien envahissante mais maniable ou manipulable à souhait, que font nos présidents quand ils n’achètent pas un officier de jeu? Ruer évidemment dans les brancards avec, et plus souvent que toléré, des colonnes de presse complaisantes. «Clubardes» tout simplement. Le loup est dans la bergerie depuis assez longtemps pour ne pas craindre le pire pour une discipline déjà gravement mis à mal par une gestion catastrophique ajoutée au bricolage ambiant dont on mesure, saison après saison lamentablement ratée, les conséquences. Fâcheuses à tous les coups. Dans l’obligation impérieuse de remettre un peu d’ordre dans une maison- Faf mal servie par une instabilité chronique (la dernière sortie en date du DTN Saâdane suivie d’une démission publique rendant compte de graves dissensions du côté de la bâtisse de Dely Brahim où les voix dissonantes ne manquent pas et visant indirectement son N°1 qui, sitôt la période de grâce bouclée (que ce fut fastidieux, pénible même pour la nouveau équipe de faire oublier le règne de Raouraoua) mesurera la difficulté de la mission en s’embourbant, à l’image de nombreux bras de fer (des feuilletons toujours en cours et apparemment destinés à perdurer, les parties en présence, lavant leur linge en public et sans retenue, se promettant les pires révélations) engagés dans des affaires discréditant une structure condamnée à la déstabilisation permanente.
Pattes blanches !
Le week-end footballesque, qui vient de s’écouler, encore une fois et sûrement pas la dernière (une tradition bien ancrée), sur fonds de levée de boucliers visant «celui par qui tous les malheurs arrivent» s’il reste dans les normes (un spectacle à la limite de l’affligeant et une violence en sourdine dont le feu est attisé par des déclarations aussi tendancieuses qu’ouvertes sur le pire), n’en délivre pas moins un message claire que «tout le monde triche, tout le monde dénonce la tricherie.» Conclusion, une confirmation plutôt quand on sait que bien souvent, plutôt aussi souvent que possible, les coulisses restant l’argument massue pour nos formations, «tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.» Le tableau (pas beau à voir), planté depuis déjà assez longtemps pour ne pas étonner grand monde, l’homme en noir (certains nourrissant de noirs desseins et se mouillant jusqu’au coup face au poids du bakchich), en homme «orchestre» volant, plus que de raison, la vedette à des «stars» en carton incapables d’assumer leur statut ou de s’assumer lors de la défaite, estimant, avec fracas, être «volées», du moins «lésées», dans les deux cas le sens demeurant le même. Quel est le président de club, l’entraîneur ou les joueurs à rejoindre les vestiaires sans un mot, sans montrer du pouce, d’un doigt accusateur l’accusé N°1, cet acteur principal et à l’origine de tous les maux? Bien avant d’ouvrir les «hostilités» (c’est le terme qui va le mieux avec les interminables parties de pousse-ballon, une véritable punition pour le public payée au prix fort, entre 300 et 500 da, ce qui n’est pas à la portée de nos jeunes), avec des propos incendiaires, pour ne pas dire des menaces claires relayées par une presse spécialisée appelée urgemment à revoir également sa copie, que nos joueurs, avec la bénédiction de leurs dirigeants, s’en vont hebdomadairement en guerre contre tout le monde, les 1ers visés, dans de sales draps, demeurant ces souffre-douleurs tous désignés dont beaucoup jouent le jeu en participant, contre dinars sonnants et trébuchants, à une mascarade qui n’a que trop duré. Un championnat tenu en otage (en laisse ?) par une mafia de l’arbitrage difficile désormais à débusquer et que la Faf (dans toutes ses versions et cela dure depuis des lustres), n’a pu endiguer. La suite ? On la connaît et on commence, dès à présent, deux tiers avant le baisser de rideau (dans sept mois, fin mai prochain) à sortir l’artillerie lourde (le fameux chéquier au moment où toutes les clubs sont en situation de faillite et sans liquidités pour terminer la saison) en investissant le «souk» à la recherche d’un arbitre à convaincre et se donner les moyens de crier au complot quand la partie d’en face se montre plus «généreuse.» La baisse inexorable du niveau d’ensemble, les déculottées à l’international, la difficulté manifeste à «vendre» le «made in Algéria» sur lequel et à juste titre, les sélectionneurs qui se sont succédé à la tête de la barre technique des «Verts» ont mis une croix ? Merci. C’est même trop demander à de mauvais génies portés sur la magouille et les coups bas. Le résultat immédiat et les gros dégâts portés à un édifice jamais aussi ébranlé. En passe de s’écrouler sur la tête de responsables surpris éternellement en flagrant délit de bricolage. Y’a-t-il vraiment quelqu’un pour remettre un peu d’ordre dans ce m…rdier ? A la Faf, on en fait la promesse. Avec quels outils et quels moyens ? Tournez manège. Rien à voir apparemment…
Azzouaou Aghilas