Tout laisse penser que le Maroc, Israël et les Émirats arabes unis partagent la même essence expansionniste et colonisatrice.
Sinon comment expliquer que ces trois pays se retrouvent à envahir et annexer, au mépris de toutes les lois et toutes les résolutions internationales, des territoires qui ne leur appartiennent pas.
Le Maroc a envahi le Sahara occidental qu’il tente aujourd’hui d’annexer par tous les moyens et Israël est né depuis 1948 sur une terre soutirée de force à ses propriétaires légitimes. Et voilà les Émirats arabes unis qui font une entrée fracassante dans ce club des colonisateurs en décrétant sa souveraineté sur une zone maritime qu’elle partage avec l’Arabie saoudite. Riyad avait conclu avec cet Émirat, en 1974, un accord de bornage de leurs frontières. Mais les choses semblent évoluer au plus mal entre ces deux voisins de la région du Golfe.
Dans une correspondance, adressée le 18 mars dernier, au secrétaire général de l’ONU, l’Arabie saoudite s’insurge contre les tentatives des Émirats arabes unis de définir un nouveau tracé dans la zone maritime entre les deux pays. La représentation permanente de l’Arabie saoudite auprès de l’ONU, a attiré l’attention du secrétaire général, sur le décret princier N° 4 promulgué en 2019 et qui classe la zone maritime d’Al Yassat comme réserve maritime protégée. Or il s’avère que cette zone est sous souveraineté de l’Arabie saoudite conformément à l’accord de 1974.
Dans la correspondance déposée au niveau du secrétariat des Nations unies, « le gouvernement d’Arabie saoudite affirme ne pas reconnaître ce décret et lui nie tout caractère légal. Il se réserve, dans cette région, tous les droits définis par l’accord de bornage des frontières signé entre les deux pays et qui constitue un cadre légal et conforme aux résolutions internationales », note le document dont nous détenons une copie. Le gouvernement d’Arabie saoudite précise qu’il ne reconnaît aucun caractère légal à toute initiative des Émirats arabes dans cette zone et dans la bande de ses eaux territoriales ou dans le périmètre de la souveraineté commune ou encore dans le plateau des îles Qaffay et Makasseb. Riyad affirme par ailleurs rejeter toute initiative pouvant modifier le tracé des frontières entre les deux pays en dehors de l’accord de bornage des frontières et appelle les Émirats arabes unis à mettre en œuvre l’article 5 de cet accord.
Cette réaction de Riyad est somme toutes légitime dans la mesure où les Émirats arabes unis, forts des soutiens qu’ils ont tissés à travers le monde, ont crû le moment opportun d’afficher leur caractère expansionniste et de singer ses acolytes, le Maroc et Israël, qui, eux, ont foulé aux pieds la légalité internationale pour occuper des territoires et spolier des terres qui ne leur appartiennent pas.
Finalement tout laisse penser que le mal que sécrète cet Êmirat n’épargne même pas ses voisins puisque, là où il est cité il ne laisse derrière lui que mort, désolation et instabilité. Cette affaire avec l’Arabie saoudite risque de connaître de nouveaux développements à l’avenir puisque Riyad a affirmé qu’elle ne compte pas céder, ni se taire quand il s’agit de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
Slimane B.