La Chine a annoncé, jeudi, de nouvelles mesures de contrôles et de restrictions sur l’exportation des matériaux et technologies liés aux terres rares, essentielles notamment pour les secteurs du numérique, de l’automobile et de l’énergie.
« A partir du 8 novembre, les articles liés aux matériaux super durs, aux équipements et aux matières premières liés aux terres rares, aux cinq éléments de terres rares moyennes et lourdes, y compris l’holmium, aux batteries au lithium, ainsi qu’aux matériaux d’anode en graphite synthétique, ne seront pas autorisés à être exportés sans approbation », a indiqué le ministère du Commerce chinois dans un communiqué. Premier producteur mondial de ces matériaux, la Chine a instauré un système de licences pour certaines exportations de ces matériaux liés aux terres rares, qui constituent un point de tension et de désaccord notamment avec les Etats-Unis et l’Union européenne. Cette nouvelle réglementation concerne « les technologies utilisées pour l’assemblage, le réglage, la maintenance, la réparation et la mise à niveau des lignes de production », a précisé la même source. Des restrictions extra-territoriales seront également imposées à des entités exportant des articles produits à partir de terres rares chinoises ou de technologies chinoises liées aux terres rares, a précisé le ministère dans un communiqué distinct. La Chine domine l’extraction et le raffinage des terres rares, ce qui lui confère un avantage considérable dans le monde et a également déposé un nombre considérable de brevets liés à la production de terres rares. Selon un bilan de l’agence géologique américaine, les réserves mondiales de terres rares sont évaluées à 110 millions de tonnes, dont plus du tiers, 44 millions de tonnes situées en Chine.
Il est clair que les règles du jeu de domination auquel se livrent la Chine et les Etats-Unis d’Amérique sont bien établies. Les Etats-Unis disposent des puces du géant Nvidia, les plus avancées au monde. La Chine a ses terres rares, composants indispensables à de nombreuses industries, de l’énergie à l’automobile en passant par la défense. Et chacun ouvre et ferme le robinet en fonction de ses intérêts économiques et diplomatiques. Mais quand la Chine, qui détient le tier des réserves mondiales, serre l’étau su ses ressources, c’est le monde entier qui retient son souffle.
R. I.