Le ministre danois des Affaires étrangères effectuera une visite à Alger, ce mois d’octobre, dans le cadre d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays nordiques et africains. C’est la nouvelle ambassadrice du Royaume du Danemark en Algérie, Mme Katrine From Hoyer, qui l’a annoncé mercredi après avoir remis ses lettres de créances au président Abdelmadjid Tebboune.
Prévue initialement en mai 2023, la 20e réunion des ministres des Affaires étrangères africains et leurs homologues des pays nordiques aura lieu en Algérie en octobre. Il s’agit d’une décision « consensuelle » qui a été prise à l’occasion de sa 19e édition, tenue en juin 2022 à Helsinki (Finlande), au terme d’une séance à huis clos durant laquelle plusieurs ministres africains, notamment du Niger, de l’Afrique du Sud, du Nigeria et de la Tanzanie ont proposé, dans le cadre de la pratique de rotation gouvernant le fonctionnement de ce Groupe, que l’Algérie abrite et dirige les travaux de la 20e édition prévue en 2023. À ce propos, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, avait alors précisé que cette proposition, « qui a suscité le désistement de trois pays africains ayant envisagé de soumettre leurs candidatures pour accueillir cet évènement, a été vite appuyée par la Finlande et applaudie par les participants qui se sont félicités de l’émergence d’un consensus aussi rapidement et aussi facilement sur un sujet qui nécessite d’habitude de larges et longues consultations ». Le chef de la diplomatie algérienne avait exprimé ses « vifs remerciements » à ses homologues des pays africains et nordiques pour cette marque de confiance « qui témoigne de la crédibilité dont jouit l’Algérie aux niveaux continental et global au regard de ses contributions dans la promotion de la paix et ses efforts visant à porter la voix de l’Afrique au sein de toutes les instances internationales ». Il avait promis que l’Algérie « ne ménagera aucun effort pour assurer le succès de cet important rendez-vous dans le prolongement des conclusions positives de la réunion d’Helsinki ». Ce forum a été mis en place en 2001 et tient depuis des réunions annuelles consacrées aux questions d’actualité dans la perspective de renforcer le dialogue et la coopération face aux défis contemporains. Depuis juin 2022, le contexte en Afrique a enregistré une recrudescence des tensions dues au terrorisme, à l’extrémisme violent, à la criminalité transnationale, et à différents types de conflits, y compris ceux induits par les changements climatiques. Les changements opérés au Mali, au Burkina Faso et au Niger, annonciateurs de bouleversements stratégiques plus profonds en Afrique, ont confirmé que la conception « occidentale » des partenariats établis avec l’Afrique par les pays développés n’a plus cours. L’opinion publique africaine et de plus en plus de dirigeants africains exigent que les relations internationales soient établies sur la base du traitement d’égal à égal. La vision selon laquelle il y a des donateurs (qui décident où ira l’argent de l’aide) et des récipiendaires qui exécutent et se taisent est rejetée. La plupart des pays africains sont partisans du renforcement des institutions multilatérales, à leur tête l’Organisation des Nations unies, de la promotion du multilatéralisme plus égalitaire fondé sur les normes et les principes du droit international. Ils appellent à mettre impérativement un terme à l’injustice historique de la marginalisation de l’Afrique sur la scène internationale et dans les cadres de la gouvernance mondiale. Au plan bilatéral, entre l’Algérie et le Danemark, les deux pays désirent renforcer davantage leurs relations, qui sont déjà « solides et fondées sur le respect mutuel », a déclaré la nouvelle ambassadrice du Danemark en Algérie. Elle a souligné également que les deux pays entretiennent « une collaboration solide dans plusieurs domaines notamment la santé, le commerce et l’énergie ». Pour rappel, en août dernier, un appel téléphonique au ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a permis à son homologue danois, Lars Lokke Rasmussen, d’exprimer ses « regrets et excuses » pour la vague criminelle d’autodafé du Coran devant les ambassades de pays musulmans, y compris l’ambassade d’Algérie à Copenhague.
M. R.