Le groupe pharmaceutique public Saïdal et la joint-venture Corée-Indonésie, CKD-OTTO Pharma, ont signé, jeudi à Alger, un protocole d’accord de partenariat et de coopération dans le domaine de la fabrication de produits oncologiques pour chimiothérapie conventionnelle.
Cet accord de partenariat contribuera à la relance du groupe et encouragera la production locale et, par la même, la réduction de la facture d’importation. À cet effet, Saïdal commencera par le conditionnement de 6 produits très utilisés dans le traitement de différents types de cancer, avant de passer, dans un deuxième temps, à la fabrication complète de ces molécules en Algérie, ce qui permettra d’économiser 8 millions de dollars au Trésor public. La cérémonie de signature a eu lieu en présence du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, ainsi que l’ambassadeur de la République de Corée du Sud, Lee Eunyong. Cet accord a été paraphé par la P-DG de Saïdal Fatoum Akacem du côté algérien et par la directrice générale de KOTRA, Kim Heekyung, représentant CKD OTTO Pharma. Benbahmed a déclaré à cette occasion que cet accord permet de concrétiser notre plan d’action qui vise à la relance du Groupe Saïdal et à la reconquête de son leadership dans la production pharmaceutique et sa part prépondérante sur le marché du médicament à travers la diversification de son offre et en se dirigeant vers la production de médicaments à grande valeur ajoutée. Il a estimé que « La pandémie du Covid-19 a fait prendre conscience au monde entier que le seul moyen d’assurer la souveraineté sanitaire est d’avoir une production pharmaceutique locale forte. L’objectif des pouvoirs publics, à travers cet accord, est d’amener Saïdal à devenir un pôle public garant de la souveraineté sanitaire». Pour sa part, la PDG de Saïdal Akacem a expliqué que la stratégie de son groupe vise à fabriquer localement des médicaments qu’on ne produisait pas auparavant en Algérie, et d’ajouter que Saïdal bénéficie de capacités de production importantes qui lui permettent de produire des médicaments innovants qui pourraient intéresser de nombreux partenaires désireux d’investir dans le marché local.
Cet accord aura, aussi, des retombées économiques puisqu’il permettra à Saidal d’augmenter sensiblement son chiffre d’affaires tout en approvisionnant la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) en lui proposant nos produits (ceux de Saidal, ndlr) à des prix concurrentiels.
« Pas de pénurie de médicaments »
Par ailleurs, et en marge de la cérémonie de signature de cet accord, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a démenti l’existence de toute pénurie de médicaments, accusant des parties, dont des sociétés de production, de créer la pénurie en recourant au stockage de ces produits pharmaceutique.
À ce propos, il a ajouté qu’il est normal de ne pas importer des médicaments qui sont produits localement (génériques), et ceux qui avancent l’existance de pénurie sont « des irresponsables » et « veulent entrainer le flou ». Il a même accusé « certains d’avoir des intérêts colossaux avec les importateurs de médicaments ».
Ania Nait Chalal