La ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, assure que les portes du dialogue restent ouvertes devant les enseignants contractuels qui revendiquent leur intégration, sans condition et sans concours. La ministre a finalement décidé de faire sortir la carte de l’apaisement après que les contestataires s’étaient révoltés, en organisant une marche nationale appelée «La Marche de la Dignité».
S’exprimant, hier, sur les ondes de la Chaîne 1, Benghebrit a saisi l’occasion, afin de lancer un appel aux contractuels du secteur de revenir à la raison, et de s’inscrire au concours de recrutement de plus de 28 000 enseignants, programmé pour le 30 avril prochain, sachant que ces enseignants avaient menacé de boycotter le concours, mais aussi d’aller vers une démission collective. À cet égard, l’hôte de la Radio a recommandé aux contestataires de participer au concours, et de saisir la chance d’être intégrés, soulignant qu’en tant que ministre c’est de son devoir d’appliquer la réglementation. «Les contractuels sont tout à fait conscients de la nature des contrats qu’ils avaient signés avec les établissements, et sont au courant de la réglementation de la Fonction publique à laquelle sont soumis ces établissements», a déclaré la ministre dans ce sens. Il convient de rappeler, dans ce contexte, que les enseignants contractuels et vacataires ont décidé d’aller vers des actions de contestation à travers l’organisation de sit-in et de rassemblements, mais qu’ils avaient menacé aussi d’organiser une grève de faim afin de revendiquer leur droit à l’intégration sans conditions. Après s’être rassemblés la semaine passée devant le siège de la Présidence à Alger, ces enseignants parvenus de plusieurs wilayas sont, au moment où nous mettons sous presse, en train d’organiser une marche nationale, dont le point de départ était la ville de Béjaïa. Le Comité des contractuels ne compte pas ainsi baisser les bras, et veut aller à tout prix vers la satisfaction de ses doléances. En ce qui concerne, toutefois, le concours de recrutement vers lequel sont attirées toutes les attentions, la ministre estime que c’est une opération très importante compte tenu du nombre important de postes ouverts, mais aussi de la façon avec laquelle ce concours sera organisé. sachant que le ministère prévoit pas moins de 4 millions de postulants. «Toutes les dispositions sont prises avec l’Office national des concours et examens (Onec) pour absorber la charge, et que l’opération se déroule dans de bonnes conditions», a-t-elle assuré. Benghebrit a également souligné, dans le même cadre d’idées, que le concours représente une bonne initiative où la numérisation joue un rôle majeur. En effet, poursuit-elle, les inscriptions se font sur le site internet de l’Onec, du 27 mars au 17 avril, et que les réponses seront données sur le même site concernant le rendez-vous de l’examen, ainsi que le numéro du dossier et l’adresse de l’établissement où le candidat devra passer le concours. Dans ce contexte, la ministre a indiqué que les candidats pourront avoir les convocations le 20 avril, et que les résultats seront affichés sur le même site de l’Onec, le 30 du même mois. Aussi, Benghebrit a rappelé que la nouveauté dans ce concours est l’introduction de l’examen écrit, sachant que les candidats auront toute une période d’un mois pour la préparation, celui-ci, ajoute-t-elle, sera suivi d’un entretien oral dans lequel chaque candidat fera preuve de ses compétences de dialogue et de présentation.
«Les programmes 2G pour l’amélioration du niveau des élèves»
Par ailleurs, s’agissant des programmes de deuxième génération qui seraient en cours d’élaboration, la ministre de l’Éducation explique que les nouveaux livres de 1re année et 2e année primaire, ainsi que ceux de la 1re année moyenne contiennent un programme qui vise, essentiellement, à l’amélioration du niveau des élèves. Aussi, a-t-il été pris en considération, dans ce processus, les nombreuses plaintes des élèves et de leurs parents, quant à la surcharge et la lourdeur du cartable.
À cet effet, précise Benghebrit, il y aura l’élaboration de deux livres pour chacune des deux premières classes du cycle primaire (1re et 2e année), notant que l’opération sera supervisée par des spécialistes dans le secteur, et qui seront soumis à une surveillance périodique. «Ces livres seront prêts à la prochaine rentrée scolaire», dira Benghebrit, tout en soulignant que les enseignants seront d’abord formés avant leur adoption.
Cependant, l’invité de la Radio a démenti l’introduction de matières, scientifique et technique, en langue française. «Il n’y a aucun changement dans le système éducatif, ni dans le volume horaire des matières. Le changement opère dans l’amélioration des techniques pédagogiques et l’évaluation des examens», assure-t-elle.
Ania Nait Chalal