Le secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a averti mardi que les élections au Soudan du Sud comportaient des risques de violence aux conséquences potentiellement désastreuses.
Les élections doivent absolument être considérées comme crédibles par la population du Soudan du Sud, et ne doivent pas devenir un facteur de division. Une combinaison de volonté politique, de planification méthodique et d’allocation adéquate des ressources est en conséquence nécessaire pour répondre aux attentes du peuple sud-soudanais en matière d’élections, a-t-il déclaré au Conseil de sécurité. Non seulement il existe des divergences entre factions politiques rivales quant à l’organisation des élections de décembre 2024, mais une myriade de facteurs peuvent en outre affecter le scrutin au Soudan du Sud, a-t-il souligné. La situation économique encore fragile a intensifié la lutte pour les ressources, et a entraîné un chômage élevé parmi les jeunes. La concurrence politique entre les élites dirigeantes, l’augmentation des affrontements intercommunautaires et les tensions causées par l’afflux de réfugiés fuyant le conflit au Soudan voisin se conjuguent en outre pour créer un environnement caractérisé par des tensions élevées et un espace politique limité dans le pays, a-t-il affirmé. « Si ces facteurs ne sont pas gérés avec soin, ils comportent un risque de violence aux conséquences potentiellement désastreuses », a noté le responsable. Les Nations Unies doivent harmoniser leur position avec celles de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et de l’Union africaine (UA) sur les questions politiques clé au Soudan du Sud, a-t-il déclaré. Dans l’état actuel des choses, le Soudan du Sud n’est pas prêt pour les élections. Mais si les parties en présence font preuve d’une véritable volonté politique et débloquent rapidement les ressources nécessaires, des élections crédibles peuvent encore avoir lieu avant la fin de la période de transition, a affirmé M. Lacroix. L’accord de paix reste le seul cadre viable pour parvenir à la paix et à la stabilité dans le pays. Malgré des lacunes dans sa mise en œuvre, il a amené une période de stabilité, et a permis à des rivaux qui s’étaient affrontés dans deux guerres civiles de gouverner ensemble dans un gouvernement d’union nationale, a-t-il ajouté.
R. I./Agences