Dans son dernier numéro d’octobre 2024, la revue El Djeich n’a pas manqué d’évoquer, dans les pages 62 et 63, les manifestations du 17 octobre 1961 commémorées le 17 octobre de chaque année. Dans un article de deux pages l’on a évoqué en effet « l’un des plus importants événements historiques qui a marqué la révolution libératrice ». C’est sans doute, poursuit-on, « les manifestations du 17 octobre 1961 qui ont reflété l’unité d’un peuple profondément épris de liberté qui a cru en ses dirigeants, tant à l’intérieur qu’ à l’extérieur du pays, pour le conduire vers la concrétisation de l’idéal pour lequel il a pris les armes, celui du recouvrement de sa chère patrie ». « Un peuple qui a affronté bravement la brutalité inégalée d’un colonisateur qui n’a pas hésité à réprimer sauvagement des manifestants désarmés et à jeter des centaines de victimes dans la Seine à Paris ». La revue rappelle, dans ce contexte, qu’en reconnaissance du rôle joué par la communauté nationale à l’étranger, le président Tebboune, a ordonné en octobre 2021, qu’une minute de silence soit observée sur l’ensemble du territoire national, en hommage aux Chouhada des massacres du 17 octobre 1961. Le Président a également tenu à étendre, rappelle encore la revue, les voies de communication avec la communauté nationale à l’étranger en prenant des mesures importantes qui visent à renforcer son lien avec la mère patrie et à l’impliquer réellement dans le processus de développement engagé par l’Algérie.
« Dernier combat pacifique avant les négociations »
Par ailleurs, le même article souligne que les manifestations pacifiques du 17 octobre 1961 organisées par les Algériens dans les rues de Paris ont eu un très grand impact et sont considérées comme « le dernier combat livré par le Front de libération nationale avant les négociations avec la France ». « Ces manifestations, selon les différentes sources historiques algériennes et étrangères, sont intervenues à la suite de la décision discriminatoire prise par Maurice Papon, préfet de police de Paris et de la Seine, instaurant un couvre-feu destiné exceptionnellement aux Algériens, à partir du 5 octobre 1961, de 20h à 5h du matin ». « En réponse, la fédération FLN a tenu une réunion le 10 octobre 1961 à Cologne, en Allemagne, et décider de l’organisation des manifestations pacifiques le 14 octobre suivant. Mais pour des considérations organisationnelles, l’opération a été reportée au 17 du même mois, avec la participation de différentes catégories ». « Malgré les strictes mesures sécuritaires, environ 80 000 Algériens ont envahi les principales rues de Paris en scandant des slogans patriotiques.
Face à cette situation, les forces de sécurité coloniale, sous ordres du sinistre Maurice Papon, n’ont pas hésité à recourir aux pires méthodes répressives à l’encontre des manifestants sans distinction, en utilisant des balles réelles et des bombes lacrymogènes. Des Algériens ont été battus à mort, d’autres jetés depuis des avions au large de la mer et du haut du pont jouxtant le boulevard Saint Michel, dans le fleuve de la Seine alors qu’ils étaient ligotés par des chaînes métalliques pour ne pas pouvoir nager. Leur nombre a atteint les 300 chahid, en plus de 400 disparus dans des circonstances mystérieuses et dont la plupart ont été enterrés vivants, ainsi que 2400 blessés à des degrés divers et 12 000 arrestations. Malgré la politique du « bâton » adoptée par Maurice Papon pour réprimer les manifestations, la lutte de la communauté algérienne à l’étranger a été suivie, le 19 octobre 1961 par l’organisation de marches pacifiques dans les principales rues de plusieurs villes françaises par des femmes algériennes revendiquant la libération des Algériens détenus dans les commissariats de police et les prisons.
Par ailleurs, à la demande du Gouvernement provisoire de la République algérienne, la Fédération de France du FLN a procédé à l’organisation d’une grève de la faim qui a été suivie par 15 000 prisonniers, le 1er novembre 1961, grève politique revendiquant l’indépendance de l’Algérie …»
Ania N.
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