« Aujourd’hui, pour un homme politique, c’est celui qui a le courage de dire : “je me suis trompé en prenant cette voie, et donc je dois m’arrêter.” Je le dis publiquement, parce que, lorsque une météorite sort de la galaxie elle explose». C’est, en substance, la réplique de Seddik Chihab, donnée, hier au Forum du Courrier d’Algérie, à une question sur le virage qu’il a pris à 360 degrés au sein d’un parti auquel il se vouait pourtant corps et âme et auquel il appartenait depuis une longue date. Contrairement à ces positions, qui s’alignaient avec une discipline scolaire, sur le fil conducteur du RND, Chihab a mené un mouvement de fronde contre le SG Ahmed Ouyahia, dont il demande le départ. « Il n’est pas évident pour un parti politique, pris dans une organisation aussi lourde que l’Alliance présidentielle, avec toutes ses ramifications politiques et sociales, d’en sortir comme ça. Là je parle sans la possibilité de me tromper que la majorité des militants et cadres du parti pensent de la même manière que moi », a-t-il estimé. « Dans chaque démarche, il y a des moments et des temps forts, et malin qui peut te dire que ma position aurait était telle ou telle s’il n’avait pas vu arriver cet évènement. Il y a toujours un élément déclencheur. Et la vie politique est faite ainsi d’amalgames », a-t-il répondu à une question sur ce que serait sa position si le mouvement populaire n’avait pas eu lieu.
«SI LE PEUPLE N’ÉTAIT PAS SORTI, JE SERAIS RESTÉ SUR MES POSITIONS…»
«Ah bah non ! Je dis non ! Si le peuple n’était pas sorti, je serais resté sur mes positions à l’intérieur de mon parti (…) C’est un parti politique qui vit parmi le peuple et pour le peuple », s’est-il défendu. «Hier j’ai lu un commentaire sur Facebook, sous forme d’anecdote, qui dit que le procureur de la République a décidé de convoquer les 40 millions d’Algériens pour les accuser de n’avoir rien dit pendant 20 ans. La vie est ainsi faite (…). Les gens fondent leurs positions en fonction de la situation qui est présente», a-t-il indiqué comme pour se défendre d’avoir changé de position radicalement. Et d’ajouter encore qu’«il faut que vous sachiez que l’opportunisme est une qualité dans l’être humain, comme ses défauts et autres qualités. Il n’est pas interdit d’être opportuniste (…). Celui qui a le droit de nous accuser d’opportunisme, c’est le peuple, lorsque on se présente aux urnes. Les accusations sont fallacieuses si elles ne sont pas outillées par le verdict populaire », a-t-il résumé et assumé sa position.
Hamid Mecheri