Accueil À LA UNE ÉCONOMIE ALGÉRIENNE : Les preuves de la résilience

ÉCONOMIE ALGÉRIENNE : Les preuves de la résilience

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L’Algérie tient les facteurs de sa résilience économique de la croissance soutenue notamment hors hydrocarbures, du niveau confortable des réserves de change, du désendettement extérieur, de l’inflation en net recul …
La forte résilience dont a fait preuve l’économie algérienne dans des conditions absolument défavorables, le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, en a cité les preuves  dans un entretien accordé à l’APS en marge de sa participation aux assemblées annuelles du Fonds monétaire Internationale (FMI) et de la Banque mondiale, tenues du 13 au 18 octobre, à Washington. Il s’agit de la croissance économique soutenue notamment hors hydrocarbures, du niveau des réserves de change plus que confortable, de l’endettement extérieur quasi inexistant, de l’inflation en net recul et de la place bancaire robuste qui, comme le signale Salah Eddine Taleb, a résisté aux chocs qui se sont succédé ces dernières années. Il a rappelé les caractéristiques de l’économie mondiale qui a connu une succession de crises durant ces dernières années, notamment: la pandémie covid-19, les tensions géopolitiques croissantes, la volatilité des prix des matières premières, particulièrement énergétiques et alimentaires, les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et le resserrement des politiques monétaires dans les économies avancées. Le Gouverneur de la Banque d’Algérie reste prudent pour l’avenir: les perspectives économiques mondiales demeurent incertaines, avec des risques baissiers sur la croissance mondiale, souligne-t-il. Dans cette situation, « la Banque d’Algérie, attentive aux évolutions économiques nationales et internationales, a ajusté l’orientation de sa politique monétaire en fonction de l’évolution de l’inflation dans le but d’assurer la stabilité des prix ». Salah Eddine Taleb a rappelé les interventions opportunes de la Banque d’Algérie dans la crise de la covid-19, en particulier la période post pandémique, avec épisode d’inflation mondiale, qui a été marquée par une augmentation du rythme de l’inflation en Algérie, dont 70 % était importé (inflation par les coûts) selon les conclusions d’une étude menée par la Banque d’Algérie sur les déterminants de l’inflation.

Gafi : la mise à niveau
Le Gouverneur de la Banque d’Algérie a également abordé le dossier du Groupe d’action financière (GAFI) qui est une organisation mondiale de surveillance du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Il s’agit, en la matière, a-t-il expliqué, de la mise en conformité de notre dispositif législatif et réglementaire avec les normes et standards internationaux, l’Algérie s’est attelée à mettre en œuvre le plan d’action établi par cet organisme à l’attention de notre pays, en octobre 2024, en vue de la levée des réserves du 2ème rapport d’évaluation mutuelle de l’Algérie. Un comité de coordination nationale en est chargé, et ses actions sont suivies par un comité national d’évaluation institué auprès de la Banque d’Algérie. Le but est de mettre à niveau le dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LBC/FT) en  opérant une profonde refonte du cadre de conformité, légal et réglementaire et des procédures opérationnelles et organisationnelles pour sa mise en œuvre, a indiqué le gouverneur de la Banque d’Algérie. Il a rappelé les efforts déployés par l’Algérie qui ont été, a-t-il ajouté, salués par les évaluateurs du joint group (ICRG), une reconnaissance des progrès réalisés qui constitue un bon présage pour une sortie rapide de notre pays de la liste des pays sous surveillance renforcée du GAFI. Le gouverneur de la Banque d’Algérie a tenu à rappeler, en conclusion, que « le secteur bancaire constitue le segment d’activité le plus réglementé de la sphère économique. Il obéit à des règles normatives strictes et évolutives, couvrant aussi bien les volets prudentiels, de contrôle interne, comptable et de contrôle des changes, qui constituent la base raisonnable à même de le prémunir contre les risques notamment, de contrepartie, opérationnels et de change ». Cela, explique-t-il, « permet une gestion prudente de ces risques et assoit la stabilité et la sécurité financière de la place, ainsi que la protection des intérêts des déposants ». C’est le cas de l’Algérie.
M’hamed Rebah

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