Alors que le monarque alaouite Mohamed VI poursuit contre vents et marées une tournée diplomatique qui essuie échec sur échec, la France vole au secours du Maroc et remet au goût du jour la «viabilité» de la proposition insensée de «l’autonomie» rejetée par les Sahraouis et à laquelle les marocains eux mêmes n’y croient guère.
Pour mieux faire passer la pilule, le Quai D’Orsay enrobe son soutien au Maroc, d’un prétendu soutien pour la recherche d’une solution «juste, durable et mutuellement agréée» au conflit du Sahara occidental. «La position de la France est connue et constante. La France soutient la recherche d’une solution juste, durable et mutuellement agréée, sous l’égide des Nations unies et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité», a indiqué le porte-parole, Romain Nadal. À une question sur l’accueil au ministère français des Affaires étrangères d’une délégation de militants sahraouis des droits de l’Homme, le porte-parole a confirmé que des représentants d’associations se sont entretenus au Quai d’Orsay au sujet du Sahara occidental. «À leur demande, des représentants d’associations se sont entretenus le 23 novembre avec les services compétents du ministère des Affaires étrangères et du Développement international au sujet du Sahara occidental», a-t-il précisé, soulignant que ces échanges «font partie du dialogue que la diplomatie française entretient de manière régulière avec la société civile dans sa diversité».Des sources sahraouies à Paris avaient indiqué que des militants sahraouis ont été reçus par des responsables des services chargés de l’Afrique du Nord, des droits de l’Homme, de la liberté d’expression et de la presse, ainsi que des relations avec l’ONU. Au cours de leurs entretiens au Quai d’Orsay, les militants sahraouis ont évoqué la situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés par le Maroc. L’un des membres de la délégation, Hasna Ba Moulay Eddahi, a fait état aux responsables français des atteintes aux droits de l’Homme contre les manifestants sahraouis dans les territoires occupés, ainsi que de la féroce répression qui s’abat quotidiennement sur les militants des droits de l’Homme. Dans son exposé, le blocus médiatique imposé par les militaires et la police marocains dans les territoires occupés, a été fortement dénoncé.
Pour sa part, la militante Abida Ahmed Bouzid, a souligné la nécessité de maintenir la pression sur le Maroc pour le respect des droits de l’Homme et la mise en œuvre du plan de paix pour le règlement du conflit du Sahara occidental, citant en exemple la pénétration, l’été dernier, des forces marocaines dans une zone tampon dans la région de Guerguerat, (sud du Sahra occidental), avec des équipements de transport et militaires et d’une reconnaissance aérienne. Le soutien diplomatique de Paris devient vital pour Rabat qui connait un isolement diplomatique sans précédent, après le retrait du Maroc du sommet arabo –africain et la participation de la RASD, en sa qualité de membre de plein droit de l’Union africaine. Les revers diplomatiques du Maroc ne se comptent plus et sont aggravés par la perte ou l’éviction de soutiens politiques, financés à coups de millions de dollars par Rabat, à l’exemple de Hillary Clinton battue par Donald Trump, qui ne porte pas dans son cœur la monarchie marocaine. Le Maroc a beaucoup perdu aussi par la mise à la retraite forcée, de Nicolas Sarkozy , qui ne ratait pas une occasion pour chanter les louanges de son « ami » le roi et critiquer gravement l’Algérie.
La victoire de François Fillon aux primaires de la droite républicaine et sa probable élection à la Présidence française, n’arrange pas le Maroc. L’ex-Premier ministre de Sarkozy a écrasé son rival Alain Juppé et se présente désormais comme le favori pour succéder à François Hollande. François Fillon homme de très grande intégrité n’a jamais succombé au tropisme de la Mamounia qui frappe de nombreux politiques français qui n’hésitent pas à faire régulièrement le pèlerinage de Marrakech. Ou encore ces parlementaires à l’image de ce député socialiste européen Gilles Pargnaux , qui défend l’indéfendable bec et ongles le Maroc , sans crainte du ridicule devenant la risée du Parlement européen et des diplomates à Bruxelles.
M. Bendib
