Le docteur Elias Akhamouk, membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de Coronavirus, a qualifié la situation sanitaire de d’ « inquiétante », s’attendant même à ce que le pic de la troisième vague soit atteint d’ici une semaine.
En effet, lors de son passage sur les ondes de la radio régionale de Sétif, le Dr Akhamouk a déclaré que la proportion d’infections au Covid-19 est supérieure à ce qui a été signalé, car les statistiques ne concernent que les personnes qui ont passé un test PCR et ont été transférées dans des hôpitaux, précisant, dans ce cadre, que les mutants
« Corona » répandus en Algérie sont inquiétants, d’autant plus qu’ils se propagent rapidement et touchent fortement les jeunes et les adolescents. « Des infections ont été enregistrées chez des adolescents de moins de 12 ans » signale-t-il, ajoutant que « les symptômes du Covid-19 muté sont différents de ceux enregistrés lors de la première et de la deuxième vague du virus, qui affecte le système respiratoire de la personne contaminée en moins de trois jours après avoir été porteur de l’épidémie ». Cependant il dira que la propagation du mutant delta a provoqué une forte demande en oxygène, ce qui a provoqué une pression sur les hôpitaux, considérant qu’il y a un défaut de répartition d’oxygène plus qu’un manque de cette matière. Regrettant en outre la cupidité de certains commerçants qui ont doublé les prix des appareils respirateurs, révélant que la tutelle négocie avec le partenaire chinois pour importer de grandes quantités de ces appareils en quelques jours. Quant à la saturation des hôpitaux, le médecin a affirmé que la situation est plus contrôlée par rapport à la semaine passée, malgré l’augmentation des cas de contaminés, et ce grâce à la mobilisation d’autres lieux d’accueil des patients tels que des hôtels, et l’augmentation du nombre des lits. Révélant dans ce sillage que le président de la République avait proposé la possibilité de mobiliser des navires sur la bande côtière pour recevoir des malades du Covid en cas de dégradation de la situation sanitaire.
Sinovac protège à 90% contre les complications
Quant à la vaccination, le membre du comité scientifique de suivi du covid, a révélé que le nombre de personnes vaccinées ce mois-ci a doublé, passant de quatre à cinq fois par rapport à juin dernier, expliquant qu’avec la propagation des variants, il est tout à fait possible de revacciner les personnes déjà vaccinées avec une troisième dose l’année prochaine. Cependant et pour inciter sur la vaccination qui est, selon lui, le seul moyen pour endiguer le virus, l’intervenant a appelé les professionnels de la santé à se faire vacciner pour les protéger et à donner l’exemple à suivre au citoyen, précisant que l’augmentation des cas n’a rien à voir avec l’ouverture de l’espace aérien, puisque 7 cas positifs ont été enregistrés sur 15 500 passagers qui sont rentrés au pays. Dans le même registre, le Dr a fait savoir, concernant le vaccin chinois qu’ « il protège à 67% contre l’infection et à 90% contre les complications, il empêche l’hospitalisation à 80% », soulignant, par ailleurs, que 95% des patients actuellement hospitalisés ne sont pas vaccinés.
Le retour au confinement sans respect des gestes barrière n’est pas utile
En ce qui concerne les demandes de retour au confinement, Akhamouk a indiqué qu’imposer le confinement sanitaire sur les citoyens sans appliquer et respecter les restrictions n’a pas de sens, tout en conservant la possibilité de revenir au confinement dans les communes ou wilayas qui connaissent une dégradation de la situation sanitaire.
L’inconscience est la cause de la dégradation de la situation
En outre, et au moment où tout le monde tire la sonnette d’alarme et met en garde contre le relâchement dans les mesures barrière, les citoyens continuent d’organiser les fêtes de mariages, assister aux enterrements, à se rassembler dans les occasions et les cérémonies, ce qui a engendré cette augmentation des cas de contamination et de décès par le virus. Selon Pr Nekkaâ Toufik, médecin spécialiste en épidémiologie et médecine préventive, de l’hôpital Saroub Khathir d’El-Eulma à Sétif, « on s’attend à une augmentation du nombre de contaminés en l’absence de prise de conscience du danger des rassemblements et des visites », indiquant à la radio de Sétif que presque tous les services sont mobilisés aux patients Covid. La capacité de l’hôpital Saroub Khathir reste limitée par rapport au nombre élevé de patients. Le professeur Nekkaâ a ajouté que la seule solution pour stopper cette vague réside dans des mesures préventives et une forte demande de vaccination. Car, ajoute-t-il, tous les lits sont occupés par les patients de la Covid-19. « Nous ne trouvons pas assez de lits pour les patients Covid qui sont aux urgences », précise-t-il. Il a souligné que les différents services sont saturés et à capacité maximale, puisque tous les lits hospitaliers ont été mis à la disposition des 130 malades du Covid, soulignant que le nombre de lits et la quantité d’oxygène ne suffisent pas. D’où l’utilisation de contenants d’oxygène et de certains appareils qui produisent cette substance vitale.
Sarah Oubraham