L’alerte a été donnée hier. La consommation de la poudre de jus de marque «Amila» pourrait être dangereuse pour la santé du citoyen. La cause, ce produit fabriqué par la société algérienne «Sarl Promasidor» est suspecté de contenir à l’excès la substance chimique dite «Pyrazole».
Dès lors, il deviendrait nocif pour le consommateur. En conséquence l’administration du Commerce a instruit le retrait de cette boisson du marché algérien ainsi que la fermeture temporaire de l’unité qui la produit. L’information a vite fait le tour de la Toile et les Algériens appréhendent la menace potentielle de la consommation de cet aliment sur leur santé. Pour parer à toute éventualité, le ministère du Commerce reste a priori sur des mesures préventives, puisque la confirmation ou l’infirmation des doutes sur ce produit dépendra des résultats des analyses en laboratoire. Comme action d’urgence, le département dirigé par Saïd Djellab a instruit les services du Commerce au niveau de toutes les wilayas de retirer cette marque de jus du marché national. Comme il a décidé aussi de geler, jusqu’à nouvel ordre, les activités de la société productrice, basée à Boufarik, dans la wilaya de Blida. C’est ce qu’à confirmé hier à l’APS le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes auprès du ministère du Commerce. Qu’en est-il plus exactement ? Sinon d’où et comment le coup était parti ? Le 11 décembre dernier, la direction de l’éducation d’El-Bayadh a adressé une correspondance à l’ensemble des établissements scolaires de cette wilaya, instruisant les responsables locaux d’interdire aux élèves scolarisés la consommation de la poudre de jus de marque «Amila» par le moyen d’une campagne de sensibilisation. L’administration locale de l’éducation n’a pas agi en conséquence à un doute sur ce produit, puisque cette correspondance dit que les résultats des échantillons analysés par le Laboratoire scientifique et technique de la police de Châteauneuf (Alger) «ont confirmé que ce produit contient une substance dite «Pyrazole» qui est classée parmi les «alcaloïdes», lesquels ont des effets pharmacologiques sur l’être humain», explique cette source.
Quant au ministère, il a été saisi par la direction du commerce de cette même wilaya qui lui a fait état, dans une correspondance, «de l’existence d’une substance prohibée appelée +Pyrazole+ dans la composition de ce produit», à en croire le responsable ministériel. Pour la prochaine action, les services du Commerce ont procédé aux prélèvements des échantillons nécessaires sur la poudre de jus, soupçonnée de contenir une quantité importante en «Pyrazole», d’en effectuer les analyses en laboratoire, pour ensuite décider des mesures à prendre. À ce moment-là, et si les résultats confirment le doute, le ministère du Commerce décidera du retrait définitif de ce produit du marché et prendra les mesures de sanction à l’encontre du producteur.
Farid Guellil
LA VERSION DU PRODUCTEUR
«Il se pourrait qu’un composant imprévisible soit dans la poudre»
Conscient de l’impact des soupçons qui pèsent sur un produit, dont elle est le fabricant, et les conséquences d’un résultat des analyses dans le cas où ils s’avéreront positives, la société «Promasidor Djazaïr» a pondu, hier, un communiqué, dans lequel elle tente de rassurer le consommateur. Elle parle de «spéculations» mai s’en remet à l’enquête devant aboutir à des résultats, soit confirmant les soupçons soit les infirmant. Elle en reconnaît tout de même «l’éventualité de l’existence, dans la poudre de jus «Amila», d’un composant imprévisible dans certains de nos produits». Mais, «nous rassurons tous les consommateurs que l’ensemble des produits de marque «Amila» respecte les normes algériennes et internationales», explique le document, ajoutant que des «contrôles périodiques se font depuis 2003 au niveau des producteurs des matières de base et au niveau des unités de la production». Cette société dit également que les autorités algériennes procèdent à ces mêmes contrôles. D’autre part, ce fabricant s’en lave les mains s’agissant de la façon ou même la manière avec laquelle «certaines personnes» consomment la poudre de jus mise en doute. Ainsi elle déplore le fait que «certains consommateurs, au lieu de dissoudre la poudre dans une quantité d’un litre et demi, l’inhalent par voie nasale», pouvait-on lire sur ce communiqué rédigé en langue arabe. Jusque-là, cette société considère ce qui est dit, à propos de son produit, de «spéculations» mais rassure être à la disposition des autorités et au service des consommateurs et affirme que la santé publique est importante à ses yeux.
F. G.