Le Niger abritera demain, vendredi 25 novembre, à Niamey, la capitale, deux sommets des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine: un sommet extraordinaire sur l’industrialisation et la diversification économique en Afrique et un autre consacré à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Une réunion du Conseil exécutif de l’UA préparatoire à ce double sommet s’est tenue hier à Niamey, avec la participation du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Selon les indications données par un communiqué du ministère des Affaires étrangères, les ministres des Etats membres de l’UA devaient examiner les rapports thématiques et les projets de décisions qui seront soumis pour adoption au Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA que la capitale du Niger accueillera ce weekend. L’objectif du double sommet de l’UA est de renouveler l’engagement collectif des dirigeants africains en faveur de la transformation structurelle, de la diversification économique et de l’accélération du processus d’opérationnalisation de la ZLECAf, dans le cadre d’une approche intégrée tendant à promouvoir la réalisation des objectifs de l’Agenda 2063″.
La position de l’Algérie
Pour l’Algérie, dont l’engagement panafricaniste est constant, ce double sommet, qui intervient dans un contexte international marqué par des crises et des tensions géopolitiques croissantes, revêt une importance particulière, précise le communiqué du ministère des Affaires étrangères. Ramtane Lamamra saisira l’occasion de la réunion du Conseil exécutif de l’UA pour « mettre en exergue les progrès réalisés par l’Algérie sur la voie du développement de son économie et de la diversification de ses exportations hors hydrocarbures, tout en plaidant pour le renforcement de l’action africaine commune afin de mettre l’Afrique à l’abri des tensions internationales récurrentes et de la prémunir du climat de polarisation qui en résulte », selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie algérienne prévoit également de s’entretenir avec nombre de ses homologues africains « dans le cadre de la tradition de consultation et de coordination » sur les questions d’actualité aux niveaux international et continental. L’Afrique poursuit ainsi sa démarche vers son émancipation et son émergence en tant qu’acteur majeur au plan commercial et en matière d’industrialisation. Cette démarche se fait dans le contexte de l’évolution vers la multipolarité, inévitable comme l’a souligné le président russe, Vladimir Poutine, le 20 septembre dernier. De nombreux faits montrent que l’Afrique veut se dégager de l’emprise hégémonique des puissances néocoloniales qui ont construit ce monde unipolaire en voie de disparition. L’Afrique veut être l’acteur majeur du règlement de ses problèmes dans la voie de la paix et du développement, lourdement impactés par les effets du changement climatique dont la responsabilité incombe aux pays développés et non pas au continent africain.
Réparer une injustice
Il y a quelques jours, le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Nadir Larbaoui, a souligné devant l’Assemblée générale des Nations unies, la nécessité de remédier à l’injustice historique subie par le continent africain au sein du Conseil de sécurité et dans la prise de décisions internationales, notamment sur les questions liées à la région africaine. L’Algérie, qui est membre du Comité des dix (C10) de l’UA sur la réforme du Conseil de sécurité « attache une grande importance à la question de la réforme et de la représentation équitable au Conseil de sécurité, qui est l’un des principaux piliers du processus de réforme globale des Nations unies ». Le monde occidental doit s’adapter aux nouvelles règles dans les relations internationales fondées sur l’égalité entre les États et la non-ingérence. Il doit admettre qu’il faut en finir avec l’ère coloniale en Afrique en ne s’opposant pas à l’autodétermination du peuple sahraoui pour l’indépendance du Sahara occidental occupé par le Maroc.
M’hamed Rebah