Au troisième jour du cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, après 735 jours d’une guerre d’extermination contre le peuple palestinien, l’Égypte s’apprête à redevenir le cœur battant de la paix dans la région.
Aujourd’hui lundi, la station balnéaire de Charm el-Cheikh accueillera un sommet international réunissant une vingtaine de dirigeants, parmi lesquels le président américain Donald Trump, pour discuter d’un accord global visant à consolider la paix et à mettre un terme définitif à la guerre.
Selon un communiqué de la présidence égyptienne, le sommet aura pour objectif de « consolider le cessez-le-feu, ouvrir la voie à une paix durable et organiser le suivi de l’accord de fin de guerre à Ghaza ». Présenté comme un rendez-vous historique, l’événement rassemblera des chefs d’État et de gouvernement issus de régions aux intérêts souvent divergents : le monde arabe, l’Europe, l’Asie et l’Amérique latine seront représentés autour de la même table. Le site d’information américain Axios rapporte que le ministère égyptien des Affaires étrangères a envoyé, dimanche, des invitations officielles à de nombreux pays, confirmant la volonté du Caire d’inclure un maximum d’acteurs dans la recherche d’une solution durable. Fait marquant : une note diplomatique américaine, citée par la même source, révèle que les États-Unis ont soutenu la participation conjointe de l’Espagne et de l’Iran — une rare convergence diplomatique entre deux nations aux positions souvent opposées sur le dossier palestinien. Charm el-Cheikh, devenue depuis des années un haut lieu des grandes négociations internationales, a déjà servi de décor à des discussions cruciales. La semaine précédente, la ville avait accueilli des pourparlers indirects entre la résistance palestinienne et Israël, menés sous médiation égyptienne, avec la participation de délégations qatarie, turque et américaine. Ces discussions avaient permis d’aboutir à un cessez-le-feu et à un accord de principe sur un échange de prisonniers, ouvrant la voie à ce sommet d’envergure. L’Égypte, fidèle à son rôle de médiateur historique dans le conflit israélo-palestinien, entend capitaliser sur cette dynamique pour transformer la trêve fragile en un cadre politique durable. Les préparatifs logistiques s’intensifient à Charm el-Cheikh, où la sécurité a été renforcée de manière exceptionnelle afin d’assurer le bon déroulement de cette rencontre de haut niveau. Ce sommet international représente un test majeur pour la diplomatie régionale et mondiale. La présence de Donald Trump, dont le retour sur la scène internationale attire autant l’attention que la controverse, pourrait relancer le débat sur la politique américaine au Proche-Orient. Washington semble vouloir se repositionner dans les efforts de stabilisation, après deux années d’une guerre qui ont fait des dizaines de milliers de morts et provoqué une crise humanitaire d’ampleur historique à Ghaza. Pour Le Caire, ce sommet est à la fois un défi et une opportunité : celle de prouver que la paix peut émerger, même sur les ruines, par la volonté concertée des nations. Le lieu et le moment ajoutent à la portée symbolique de l’événement : après 735 jours d’horreur et de résistance, la communauté internationale se retrouve face à une alternative claire — poursuivre l’indifférence, ou enfin reconnaître pleinement le droit du peuple palestinien à vivre libre sur sa terre.
M. Seghilani
