Depuis la mi-2014, les prix du pétrole n’ont cessé de chuter, tendance qui s’est maintenue, depuis, à cause notamment de l’impossibilité de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de s’entendre sur un quota de production à même de stabiliser les prix à un niveau acceptable et raisonnable.
Les pays membres et non membres de l’OPEP vont se rencontrer une seconde fois, le 17 avril prochain, à Doha, pour se prononcer sur l’idée retenue, 17 février dernier, lors de la réunion de Doha I, portant sur le gel de la production du pétrole à son niveau de janvier dernier. À moins d’une semaine du conclave Doha II, les cours du pétrole ont bondi, atteignant 42 dollars pour le Brent, et le brut léger américain 39,72 dollars. Une hausse qui intervient, faut-il le noter, à une semaine avant le conclave Doha II, du 17 avril prochain, des pays membres de l’OPEP et hors de ce cartel. Même si la rencontre verra la participation «d’environ de 15 pays», selon le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, celui-ci a toutefois, indiqué que le nombre des présents «pourrait être plus important» a-t-il déclaré. Si au terme de la réunion Doha I, Moscou et Riyad ont convenu du gel de la production de l’or noir, à son niveau de janvier dernier, seule voie à même de stabiliser le marché pétrolier et mettre un terme outre à la baisse du prix du baril du pétrole, mais aussi à sa volatilité, d’autres pays absents, au premier rendezvous de Doha, ont exprimé leur adhésion à la démarche et leur participation à Doha II. À l’exemple de l’Algérie. l’Équateur, le Nigeria, Oman et le Koweït, pour ne citer que ces pays. De son côté, la Libye, dont son gouvernement d’union nationale s’est installé à Tripoli, a fait savoir qu’elle n’entendait pas geler sa production de pétrole et, par conséquent, elle ne sera pas présente au conclave de Doha II. De son côté, Riyad, qui sera présente à la réunion de Qatar sur l’or noir, a fait savoir que, si l’Iran ne s’y inscrit pas, le pétrole saoudien continuera à inonder le marché pétrolier, et ne s’engagera pas à respecter ce qui découlera de Doha II, notamment son point essentiel à l’ordre du jour, le gel de la production de l’or noir à son niveau, de janvier dernier. Selon le prince saoudien, Mohammed Ben Salmane, «si tous les pays, y compris l’Iran, la Russie, le Venezuela, les pays de l’OPEP et tous les principaux fournisseurs décident de geler leur production, nous nous joindrons à eux», a-t-il indiqué, cité par l’agence Bloomberg. Estimant plus loin que les cours du pétrole repartiront prochainement à la hausse, en raison de la demande croissante, selon lui, faisant fi des conséquences, notamment sur le prix du baril du pétrole, par la surabondance de l’or noir, sur le marché international. «Pas un seul pays producteur de pétrole n’est à même de supporter les prix actuels», a déclaré, sur Twitter, le ministre équatorien des Hydrocarbures, Carlos Pareja Yannuzzelli, ajoutant qu’il était «optimiste» quant aux résultats de la rencontre Doha. Celle-ci réussira-t-elle à converger les présents pour influer sur la stabilisation de la production à même de soutenir le prix du baril du pétrole, lequel enregistre une tendance baissière, depuis la mi-mai 2014 ? Difficile de répondre affirmativement, au regard de la rivalité entre Riyad et Téhéran, et les tensions marquant leurs relations bilatérales, dont la question du pétrole n’est qu’une question parmi d’autres sur lesquelles ces deux pays divergent profondément. Le pétrole a été brusquement vendu, à la baisse, à 2% en moins d’une demi-heure, après les déclarations de Riyad, la semaine dernière, indiquant qu’il n’y aurait aucun accord à Doha II, si l’Iran ne s’y inscrit pas. Tendance baissière qui n’a pas duré, enregistrant un rebond, après la déclaration de la représentante du Koweït à l’Opep, Nawal Al-Fuzaia, qui a laissé entendre qu’un accord sur un gel de la production lors de la réunion Doha II, «même si l’Iran n’est pas partie prenante», a-t-elle déclaré. Par ailleurs, L’Iran, qui a annoncé qu’elle ne sera pas présente à Doha II, a fait savoir qu’elle envisage de porter sa production de pétrole brut à 4 millions de barils par jour, précisant qu’elle vendra son hydrocarbure moins cher que ses concurrents régionaux, notamment l’Arabie saoudite. Pour mai prochain, la société publique iranienne National Iranian Oil Co. (NIOC) a fait savoir qu’elle vendra le pétrole Forozan Blend aux consommateurs asiatiques à moins de 2,43 dollars du prix moyen du pétrole provenant d’Oman et des Emirats arabes unis, selon l’agence Bloomberg, citant un représentant de NIOC. Le baril d’Iranian Light coûtera aux consommateurs asiatiques, moins de 60 cents du similaire du baril produit au Proche-Orient et le baril d’Iranian Heavy coûtera 2,60 dollars moins cher que le baril de brut produit à Oman ou à Dubai. Après l’accord des 5+1 avec l’Iran et son entrée en vigueur, Téhéran vise outre à réoccuper sa place dans les activités économiques mondiales en général, mais sur le marché pétrolier, après des années du blocus occidental sur ce pays. Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, a déclaré que d’ici mars 2017, son pays produirait 4 millions de barils par jour, soit autant qu’il produisait en 2008.
Karima Bennour