Accueil ACTUALITÉ Djamel Belmadi : « Je veux redonner la joie au peuple »

Djamel Belmadi : « Je veux redonner la joie au peuple »

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Pour sa première conférence de presse de l’année 2023, l’entraîneur national, Djamel Belmadi, n’a pas caché ses ambitions de réussir son deuxième mandat en offrant des titres à l’Algérie pour redonner la joie au peuple. C’est surtout sur l’arrivée de nouveaux jeunes binationaux pétris de qualités qu’ont tourné la plupart des questions.

S’exprimant justement sur les changements sensibles apportés à la liste concernée par la double confrontation contre le Niger, le 23 et 27 en cours, dans le cadre des éliminatoires de la CAN-2024 en Côte d’Ivoire, Belmadi a déclaré :
«Je ne calcule pas trop la durée de présence d’un joueur en EN, ni voir s’il était présent ou non à la CAN 2019. Je cherche bien sûr l’homogénéité, ne pas perdre la recherche d’automatismes, surtout pour une Équipe nationale et surtout quand on a des résultats. Cela dit, la porte de l’EN a toujours été ouverte à partir du moment où l’on mérite la sélection, que j’estime qu’on peut apporter un souffle nouveau, de la qualité dans certaines lignes’’.
Et de poursuivre : ‘’Mon idée d’avoir un certain jeu n’est peut-être pas totalement aboutie et certains joueurs pourraient nous aider en ce sens. Nous sommes d’éternels insatisfaits, nous voulons toujours progresser. Certains arrivent, d’autres partent, momentanément ou pas, l’avenir nous le dira’’.

‘’Le sujet des binationaux est sensible’’
Evoquant les binationaux qui font le choix de l’Algérie jeunes, à l’image de quatre des six nouvelles têtes qui viennent renforcer les rangs des Verts, Belmadi a estimé que le sujet des binationaux ‘’est sensible ».
‘’J’ai souvent clamé la difficulté que nous avions à emmener en EN des joueurs qui peuvent avoir un réel impact sur celle-ci. Pour Houssem Aouar, par exemple, nous sommes pratiquement à 4 années de discussions ininterrompues. Je connais un peu la situation qu’il vivait, j’ai opté pour l’accalmie et la tranquillité là où certains préféraient mettre à nu le contenu de nos échanges’’, a-t-il expliqué.

Le coach national n’a d’ailleurs pas tari d’éloges sur le joueur de 24 ans : ‘’Aouar va nous apporter beaucoup. Il a une envie farouche de venir jouer. Si Aouar a été sélectionné en France, c’est parce qu’il a un très gros niveau, un très gros talent. Ces deux dernières années, il l’expliquera, il a vu, pour plusieurs raisons, son niveau diminuer. Il a des qualités bien au-dessus de la moyenne. Il peut devenir un élément très important de notre équipe. Ce joueur sera aussi capable de faire tout ce qu’il sait faire le jour où, physiquement, il aura repris. On veut tous le voir bien faire, lui aussi, il sent qu’il doit démontrer beaucoup, peut-être encore plus que les autres. Il vaut mieux, pour toutes ces raisons, voir Aouar venir en pleine forme physique. Je pense qu’il peut nous faire arriver à une autre étape, à un niveau supérieur’’.
Les mêmes espoirs sont placés aussi sur Chaïbi, que l’entraineur national a notamment vanté sa polyvalence. ‘’ Il peut jouer partout devant. Tout ça, c’est très intéressant », s’est-il réjoui.

‘‘Fier des jeunes binationaux qui ont vite opté pour l’Algérie’’
Et si les choses ont pris du temps avec Aouar et Aït Nouri pour les convaincre de venir défendre les couleurs de leur pays d’origine, ce ne fut pas le cas avec Bouanani, Hadjam, et Chaibi, avec lesquels les discussions sont allées très vite’’.
‘’Contrairement à Aouar et Aït Nouri qui ont d’autres raisons. Quand nous gagnions la CAN, ces jeunes avaient 15-16 ans. Il y a un joueur parmi ces jeunes (allusion faite à Hadjam) qui a reçu deux convocations en même temps, des U20 et U23 de la France mais lui a choisi l’Algérie. J’en suis témoin, ça dépasse tout, ça n’est jamais arrivé ».
Belmadi compte évidemment donner tout le temps à ces jeunes joueurs pour s’intégrer au sein de la sélection. « Il ne faut pas oublier que les nouveaux sont très jeunes, ce ne sont pas des super héros, ils ont encore tout à démontrer. Certains n’ont que 4 ou 5 matchs de Ligue 1 Uber Eats. Nous avions un manque de concurrence au niveau du poste de latéral gauche, nous en avons deux, qui ont joué dans deux systèmes différents’’, a-t-il encore souligné.
L’avènement des nouveaux a relégué au second plan la double confrontation face au Niger. Mais Belmadi, lui, a insisté sur l’importance de ces rendez-vous.
‘’Il faut nous qualifier pour la CAN, a-t-il enchainé, nous n’avons pas joué à toutes les CAN ni à toutes les Coupes du Monde (2006, 2008, 2012). On a placé la barre à un certain niveau mais ce n’est pas une formalité. Nous avons deux matchs importants face au Niger, d’un point de vue mathématique on doit et on veut sur cette date nous qualifier’’.
Le coach national a mis en garde contre tout excès de confiance avant d’affronter le  »Mena » du Niger.  »Il y a un seul joueur du Niger à avoir joué le CHAN et qui fait partie des A. C’est une toute autre équipe, ils jouent tous à l’étranger. Je peux vous donner l’équipe du Niger, qui travaille depuis 2 ans avec Cavalli’’.

«Avec Aouar, Chaïbi, Bouanani… on peut passer à une étape supérieure»
En outre, Belmadi a commenté le style de jeu qu’il veut imprégner à la sélection après les renforts de choix qu’elle vient d’enregistrer : ‘’Concernant le style de jeu de l’équipe nationale, on visera toujours un jeu offensif attrayant. On peut avoir des résultats en bétonnant derrière, mais ce n’est pas ma philosophie. Ça ne veut pas dire que je ne le ferai jamais mais je préfère le jeu. Il n’y a pas de super-héros mais, à des positions, dans une certaine manière d’imaginer les situations, je pense qu’avec un Aouar, Chaïbi, Bouanani… on peut passer à une étape supérieure », a-t-il insisté.
Invité à commenter aussi les nouvelles installations sportives dont dispose désormais l’Algérie, il n’a pas caché son admiration pour le nouveau stade de Tizi Ouzou qui sera prochainement inauguré : « Le stade de Tizi Ouzou est le meilleur stade d’Algérie. C’est une enceinte de niveau mondial, qui n’a rien à envier aux stades du Qatar. Evidemment, on projette d’y jouer à l’avenir’’, a-t-il assuré.
Sur la présence de seulement un joueur de la Ligue 1 dans sa liste, il a abondé : ‘’La formation est un sujet récurrent. Une fois de plus, je vais répéter qu’il y a trop de bla-bla. On peut s’apitoyer dessus tous les jours, faire semblant d’être offusqué. Certains parlent pendant 4 heures tous les deux jours. Vous nous parlez de l’absence de joueurs du championnat. On en revient toujours à la question de la formation. Comme toujours on parle beaucoup et on agit peu. On parle du manque de formation sur tous les plateaux’’. ‘’Il y a un petit quartier d’Alger (NDLR : le Paradou) qui a créé une formation, s’autofinance, sans subvention de l’État, fournit l’EN, transfère des joueurs. Je parle de Zetchi. C’est un ami ? Oui, mais je ne parle pas d’ami là. J’ai bon espoir avec le nouveau DTN. Nous nous sommes vus rapidement mais nous n’avons pas vraiment discuté. Il n’a pas encore commencé à travailler qu’il a déjà été critiqué ? Vous voyez !’’, a-t-il expliqué. Revenant au Mondial-2022, il dira : ‘’Ce que l’on peut analyser de cette Coupe du Monde, c’est qu’il y a d’abord des équipes inattendues qui ont fait de vraies belles choses, comme l’Arabie face à l’Argentine, le Maroc qui a fait une très belle coupe avec ce jeu-là».
Hakim S.

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