Les écoles de la localité de Cherarba, dans la commune des Eucalyptus, ont accueilli la semaine passée les personnes démunies pour la distribution du couffin du Ramadhan. Des scènes qui ont étonné plus d’un, puisque le mois sacré était à sa troisième semaine. «Le Ramadhan touche à sa fin, pourquoi a-t-on laissé jusqu’à ce moment-là pour distribuer le couffin aux démunis, alors que logiquement il fallait le faire au moins une semaine avant le début du mois de Ramadhan». Ce commentaire, la majorité des riverains l’ont fait. Ce genre de retard nous le connaissons presque chaque année. Mais nous n’avons pas le choix et nous ne savons pas où aller se plaindre», lancent pour leur part les bénéficiaires de ce couffin. Les démunis se sont à maintes reprises révoltés contre les dépassements et irrégularités qui ont, jusque-là, émaillé cette action de solidarité annoncée comme chaque année en grande pompe par les pouvoirs publics. Pourtant, à plus d’une dizaine de jours de l’avènement du mois sacré, des responsables, aussi bien au niveau central que local, affichaient la disponibilité des services concernés à effectuer l’opération dans un climat d’organisation et de sérénité. On déclarait même que les listes des bénéficiaires ont été assainies et que seuls les vrais nécessiteux auront accès à cette aide circonstancielle de l’État. Toutefois, la réalité sur le terrain est tout autre. Tout indique que les discours ne sont plus que des mots creux et que les promesses ne sont nullement traduites en faits concrets. En cette période de grande canicule, des familles entières attendaient pendant de longues heures dans les établissements scolaires la distribution du couffin, car cette année, contrairement aux années précédentes où elle se faisait devant les sièges des APC, des DAS ou même devant les bureaux de poste, la distribution s’est faite dans les écoles.
Certains parlent de la mauvaise gestion, les blocages bureaucratiques et l’indécision dans certaines municipalités qui sont à l’origine de cette situation. Mais, compte tenu du nombre important de familles nécessiteuses, ce sont des milliers de foyers qui sont dans l’embarras en raison de l’incapacité de certains responsables locaux à mener à terme une opération de solidarité, pourtant simple et accomplie chaque année. Il y a lieu de noter que 12 produits alimentaires de base composent le couffin : semoule, farine, pois chiche, riz, orge, huile et autres aliments bien connus des foyers. Pour en bénéficier, chaque famille avait le temps de s’inscrire jusqu’au 20 juin dans la mairie de résidence. Elles devaient fournir également des documents tels qu’une fiche familiale et une attestation de chômage entre autres documents d’état-civil.
Les denrées sont censées être distribuées localement par les mairies sur ordre du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. L’opération de solidarité est également censée être bien encadrée pour éviter les vols et les détournements de la part de certains responsables de mairies corrompus, comme ce fut parfois le cas les années précédentes. C’est la mission du ministère de la Solidarité de la famille et de la condition de la femme. Si de telles pratiques sont déplorées, des poursuites seront engagées contre leurs auteurs, a averti le ministère.
I. B.