Lors d’un discours adressé au peuple marocain à l’occasion du 24e anniversaire de son accession au trône, le Roi du Maroc, Mohamed VI, a déclaré que « servir son peuple ne se limite pas aux seules questions intérieures ». Car, selon lui, sa mission est aussi d’ « établir des relations solides avec les pays frères, en particulier les pays voisins ». Un appel par lequel, M6 a tenté pour la énième fois, en vain, de convaincre que sa politique, celles de ses conseillers et de ses sujets et responsables du gouvernement et du Makzen n’est pas hostile à l’Algérie.
Or, aucun citoyen marocain, depuis notamment la consolidation des relations entre le Royaume de M 6 et l’entité sioniste ne peut être leurré, par les propos du Roi, ni ses sujets, conseillers, membres du gouvernement, quant à l’absence de toute hostilité contre l’Algérie. Les Marocains en particulier et l’opinion locale en général qui n’ont cessé, à ce jour, d’alerter sur les menaces et les dangers qui pèsent sur leur pays, en raison du retour officiel des relations maroco-sionistes avec notamment une coopération sécuritaire et militaire avec les assassins des Palestiniens, à qui le makhzen leur déroule le tapis rouge, dès qu’ils foulent le sol marocain, n’ont cessé, aussi, d’avertir que cette normalisation, avec l’entité sioniste, est une menace pour l’ensemble de la région nord-africaine, comme ils le soulignent, dans leurs mobilisation contre la normalisation, qui a été « un coup de couteau dans le dos des Palestiniens » selon l’expression du front marocain de soutien à la lutte du peuple palestinien. Alors qu’il appelle les citoyens marocains, dont les enseignants ont été jusqu’à adopter l’action de la grève de la faim pour faire entendre leurs doléances et avoir un emploi, que sa mission à la tête du trône marocain ne se limite pas aux seules questions intérieurs, alors que celles-ci, est en tête du casse-tête de la majorité des marocains qui peinent à sortir des conditions de pauvreté, dans les grandes villes comme dans les campagnes, il leur annonce qu’il focalise sur son rôle à la tête de la politique étrangère de son royaume, qui se veut, si on se laisse berner ou frapper par l’oubli, « amicale » avec son voisin de l’Est.
Si, aux premières années de l’Indépendance de l’Algérie, son défunt père Hassan II a donné l’ordre à ses sujets militaires de s’attaquer à l’Algérie, en 1963, une opération vite mise en échec par une Algérie à ses premiers jours d’Indépendance, l’héritier de Hassan II , a dans sa politique qui a été toujours hostile contre son voisin de l’Est osé l’impardonnable. En permettant au chef de la diplomatie sioniste de tenir des propos, à partir du sol marocain et lors d’une rencontre officielle, contre l’Algérie, le roi marocain, a permis une violation et une attaque contre ce qu’il qualifie « de pays voisin et frère » mais annonce qu’il fait sienne la politique étrangère de l’entité sioniste, contre un pays qui inscrit en priorité dans la politique officielle de son Etat et son peuple, son soutien inconditionnel à la lutte légitime du peuple palestinien contre la colonisation israélienne en Palestine. Dans son message lassant et récurrent, à l’adresse de l’Algérie, après les incessantes campagnes, manœuvres mensongères, de ses sujets dans l’appareil diplomatique, à sa tête son ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita, et avant lui ses prédécesseurs et les réseaux du Makhzen, dans les médias marocains comme dans des institutions régionales et internationales, UA et Onu, qui se heurtent au mur de la crédibilité de l’Algérie, le Roi se cache derrière sa prière pour tenter de convaincre de sa bonne volonté à retrouver des relations « normales » avec l’Algérie. Il est à craindre pour les marocains qui attendent de voir des réponses à leur situation socio-économique de plus en plus difficile, à travers l’adoption et la promotion effective d’une politique par le Roi, et non de le voir seulement prier pour que la pauvreté, la privation des soins, la cherté de la vie, le chômage, la secheresse, la soif, etc.. ne soient plus le quotidien des millions de marocains. Ne dit-on pas que le pire aveugle est celui qui ne veut pas voir ? il semble que cet adage s’applique non seulement au Roi Mohamed VI, mais aussi à ses conseillers, dont le plus privilégié et en vue, est le sioniste Andrey Azoulay, qui sont décidés, à ne pas non seulement vouloir voir la réalité d’une situation explosive, au Maroc mais aussi celle qui s’opère dans le monde, sur notre continent africain, dant sa région nord-africaine, notamment par le retour en force de l’impératif du respect des principes et des bases sur lesquelles se nouent les relations entre les États souverains, dont l’Algérie, qui ne cesse d’affirmer que les liens entre les peuples sont sacrés , dont ceux entre Marocains et Algériens.
Quant aux relations officielles, dans l’ensemble des domaines avec le royaume de Mohamed VI, « elles ont atteint un point de non-retour » comme l’a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Des relations interrompues dès l’annonce, le 24 août 2021, par notre ministère des Affaires étrangères, indiquant que cela survient après que l’histoire a prouvé que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de commettre « des actes ignobles contre notre pays depuis l’Indépendance (….). L’hostilité du Maroc est systématique et délibérée, depuis la guerre de 1963 contre l’Algérie ». Une annonce que le Roi du Maroc doit se souvenir qu’elle est intervenue plus d’une vingtaine d’année après la fermeture des frontières terrestres, décidée par l’Algérie en réaction à la décision unilatérale du Maroc, dans les années 90, d’imposer des visas aux Algériens.
Karima Bennour