Accueil À LA UNE DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES EN ALGÉRIE  : Pour une transition patriotique !

DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES EN ALGÉRIE  : Pour une transition patriotique !

0

On comprend mieux l’insistance du président Abdelmadjid Tebboune, sur, d’une part la production industrielle locale et d’autre part les exportations hors hydrocarbures. Son objectif est de faire au plus vite de l’Algérie un pays émergent.

est d’accord pour sauver la planète. Tout le monde est d’accord pour réduire les gaz à effet de serre. Sauf qu’il faut être juste et équitable dans le niveau d’effort attendu de chaque pays. Depuis 2012, année du sommet de Rio ou furent adoptées 3 conventions, celle sur les changements climatiques, celle sur la diversité biologique et celle sur la lutte contre la diversification, les rencontres au sommet de ce type se suivent chaque année avec le même mot d’ordre : réduire les gaz à effet de serre. Il faut préciser que ce sont les changements climatiques qui forment le sujet principal des inquiétudes de l’humanité sur le futur de notre planète. La raison majeure à cela est que les gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, proviennent de plusieurs facteurs liés au développement et au progrès enregistrés par l’homme. Notamment depuis l’ère de l’industrialisation commencée à la fin du 18ème siècle et qui s’est largement répandue au cours du 19ème siècle. Les premiers pays à s’être industrialisés sont la Grande Bretagne, la Belgique et la Suisse. Les ont rejoints ensuite l’Allemagne, les États-Unis et le japon. Ce sont les deux premières vagues. Par la suite le phénomène s’est propagé à la vitesse de la lumière dans tous les pays à l’exception des pays pauvres et sous-développés. Ces derniers ne peuvent pas être tenus pour responsables du réchauffement climatique. Par contre les pays industrialisés que nous avons cités plus haut sont les premiers à porter l’entière responsabilité de cette menace qui pèse sur l’humanité. Chaque année se tiennent des réunions au sommet sur ce sujet. Nous en sommes à la 28ème conférence des parties sur les changements climatiques (COP28) qui s’est tenue à Dubaï à la fin de l’année dernière. La prochaine, la 29ème aura lieu à Bakou en Azerbaïdjan en novembre prochain. Le mot d’ordre qui se dégage de toutes ces réunions au sommet est « aligné sur l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C ». Comment y parvenir ? Bien que les causes du réchauffement soient plurielles, ce sont les énergies fossiles qui sont principalement montrées du doigt. D’où le concept de « transition énergétique » qui permet de passer du « fossile » au « renouvelable ». Dans cette transition il faut classer les pays. Il y a ceux qui sont les premiers responsables de la dégradation du climat, ceux qui n’ont pas les moyens financiers nécessaires à la reconversion et ceux qui sont producteurs des énergies fossiles. Notre pays, l’Algérie se trouve dans la 3ème catégorie. À moins de nous pousser à nous faire hara-kiri, nous sommes un pays producteur d’hydrocarbures dont dépendent tous nos programmes de développement. On comprend mieux l’insistance du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sur, d’une part la production industrielle locale et d’autre part les exportations hors hydrocarbures. Son objectif est de faire au plus vite de l’Algérie un pays émergent. Le sortir de la catégorie des pays en voie de développement. C’est au cours de son discours à la nation, le 26 décembre dernier qu’il s’est exprimé à ce sujet.   « Les résultats obtenus en matière de couverture de la production pharmaceutique et de relance de l’industrie automobile, ainsi que les différentes opportunités offertes par la politique de renforcement de la sécurité alimentaire, notamment dans le domaine de l’agriculture stratégique et saharienne, constituent un début prometteur pour que l’économie nationale soit au rang des économies émergentes dans le monde » a-t-il notamment déclaré. Plus précis lors de sa rencontre avec les journalistes algériens, le mois dernier, il a déclaré « fin 2025, nous serons fiers d’être un pays émergent avec 400 millions de dollars de PIB. ». Ceci dit et si nous sommes producteurs d’énergie fossile (en précisant à toute fin utile, que le gaz est une énergie propre), nous sommes dans le même temps un immense réservoir des énergies renouvelables (solaire, éolienne, etc.). Quand on a dit cela, on comprend mieux l’instruction donnée au cours du dernier Conseil des ministres par le président de la République lorsqu’il a « souligné l’importance du développement des énergies renouvelables, en tenant compte des mécanismes et moyens techniques pour réaliser une transition énergétique étudiée dans ses moindres détails qui tienne compte des intérêts supérieurs de l’État et des énergies disponibles actuellement ». Quels sont les « intérêts supérieurs de l’État » ? Précisément nos ressources financières tirées des hydrocarbures et sans lesquels point de développement. C’est pourquoi, dit-il à ses ministres, il faut «une transition énergétique étudiée dans ses moindres détails». Pas comme cela a été présenté jusque-là. Pas celle qui serait plagiée sur le modèle des pays développés. Il nous faut une transition spécifique à notre pays. À nos intérêts. En un mot, une transition patriotique !

Zouhir Mebarki 

Article précédentBELABED À PROPOS DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE : « Les inscriptions en ligne dès la prochaine rentrée » 
Article suivantBARRAGE VERT : Des enjeux écologiques et socio-économiques