D’ici deux ou trois ans, l’Algérie pourrait diminuer de près de 70% ses importations de blé. C’est ce que prévoit l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) à condition d’augmenter la surface agricole, irriguée, à 1 million d’hectares comme prévu dans le programme quinquennal 2014-2019. En fait, il faut dire que la facture d’importations de blé ne cesse d’augmenter d’année en année, et ce, devant la faiblesse de la production locale qui dépend des aléas climatiques et de la surface cultivée, jugée très faible. Autre information qui vient confirmer cette situation, celle de FranceAgriMer qui vient de publier sur son site les dernières statistiques concernant les exportations françaises de blé et leurs destinations. Celles-ci indiquent qui ne fait que près de 852 kt (kilotonne) de blés meuniers ont été embarqués au 3 octobre, de France vers l’Algérie. Toutefois, les prévisions des experts se situent entre 1,8 et 3,5 mt (millions de tonnes) d’export de blé sur la campagne. Autre constat relevé sur le site, l’Algérie, très exigeante sur la qualité du blé, s’est détournée de la récolte française, jugée de qualité médiocre. Conséquence, les exportations françaises de blé vers l’Algérie ont baissé de 41% en une année. Il faut dire qu’en raison de la mauvaise qualité de la récolte de blé de cette année, l’Algérie s’est montrée réticente au début de la récolte avant d’afficher un refus catégorique pour le blé français. L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) s’est montré très exigent pour ce qui est du respect des cahiers des charges. Ce dernier a rejeté l’offre française arguant que ses appels d’offres interdisent tout approvisionnement en blé d’origine mixte. Le ministre de l’Agriculture, Abdelouahab Nouri, a cautionné la position de l’Office en déclarant à ce sujet, (début septembre) : «Il y a des règles, des cahiers des charges à respecter et des organes chargés du contrôle des produits que nous importons (…) Ne croyez pas que notre pays importe du n’importe quoi». La France a ainsi perdu durant cette saison l’un de ses importants clients. L’Algérie, un des plus grands importateurs mondiaux de céréales avec 10 millions de tonnes par an, doit importer plus cette année en raison de sa mauvaise récolte. Donc, l’Algérie s’est tournée vers d’autres pays européens a priori de l’Europe du Nord et des pays de la mer Baltique, précisément de l’Allemagne, la Pologne, la Suède, la Finlande ou la Grande-Bretagne, rapporte AgriGate Media qui cite ses spécialistes. Les experts du site européen se référent toutefois aux prix affichés, qui constituent une indication parlante de la qualité et de l’origine du blé. Cette importation accrue est due à la baisse de 30% de la production céréalière de l’Algérie durant la campagne 2013-2014, où s’est établie à 3,4 millions de tonnes, contre 4,91 millions de tonnes l’année précédente. Les conditions climatiques défavorables sont également à l’origine du recul constant de la production céréalière de l’Algérie. À titre de comparaison, la France, confrontée à une baisse de qualité importante, a acheté près de 100 000 tonnes au cours des huit dernières semaines, selon The Wall Street Journal, qui cite le P-DG du marchand agricole allemand BayWa AG, Klaus Lutz. L’Hexagone était d’ailleurs le principal fournisseur du marché algérien l’année précédente avec 5,7 millions de tonnes.
Ines B.