Dominatrice mais inefficace, la sélection algérienne des joueurs locaux s’est inclinée face à la Palestine (0-1), lundi soir au stade du 19-Mai-1956 d’Annaba, lors de son deuxième match amical. Une défaite frustrante pour les hommes de Madjid Bougherra, à deux mois de la Coupe Arabe « FIFA-2025 », prévue au Qatar.
La pelouse du stade d’Annaba a été le théâtre d’un duel tactique serré entre deux sélections ambitieuses. Après leur nette victoire (3-0) lors du premier match amical, les Verts ont cette fois été surpris par une équipe palestinienne bien organisée, qui a su exploiter la moindre erreur défensive. L’unique but de la rencontre a été inscrit à la 38e minute par Zaid Qunbar, profitant d’une mésentente entre la défense algérienne et le gardien Rayane Yesli. Seul au second poteau, l’attaquant palestinien n’a eu qu’à placer une tête victorieuse dans le but vide. Les Algériens ont tenté de réagir, mais la finition n’a pas été au rendez-vous. Les offensives menées par Rayan Kolli sur le flanc gauche ont manqué de tranchant, à l’image de sa frappe puissante à la 20e minute, repoussée avec brio par le gardien Abdulhadi Yassine. Le manque d’efficacité offensive a encore une fois coûté cher aux hommes de Bougherra, malgré une possession de balle largement en leur faveur. De retour des vestiaires, Madjid Bougherra a procédé à plusieurs changements pour dynamiser le jeu. L’entrée en jeu d’Amir Sayoud a apporté un souffle nouveau. Par ses dribbles précis et ses passes millimétrées, le meneur de jeu a su créer plusieurs décalages, mais la réussite n’a pas été au rendez-vous. À la 65e minute, la tentative de Kolli s’est écrasée sur la transversale, symbolisant la malchance d’une équipe algérienne pourtant volontaire. Les Palestiniens, solidaires et disciplinés, ont procédé par contres rapides. À la 82e minute, Hamdan Hamed a failli doubler la mise d’une frappe puissante qui heurta le poteau droit du gardien algérien. Le danger a été écarté in extremis par la défense, sous le regard soulagé du public annabi. Dans les dix dernières minutes, les Verts ont tout tenté pour égaliser, mais la muraille défensive palestinienne, bien regroupée autour de son gardien, a résisté jusqu’au coup de sifflet final. Une défaite au goût amer, mais riche en enseignements avant la phase finale de la Coupe Arabe « FIFA-2025 ».
Réactions contrastées après le match
À l’issue de la rencontre, Madjid Bougherra s’est voulu lucide : « Ce match a été l’occasion d’expérimenter un nouveau schéma tactique et d’évaluer le rendement global de l’équipe. Nous avons affronté un adversaire rigoureux et compact. Nous devons désormais améliorer notre efficacité offensive pour bâtir une équipe compétitive et digne de représenter l’Algérie au Qatar. » Même son de cloche du côté du défenseur Hocine Dehiri, pour qui cette défaite reste instructive : « C’est un match formateur. Nous avons commis des erreurs défensives et manqué de lucidité dans la finition, mais nous en tirerons les leçons pour la suite. »
En face, le sélectionneur palestinien Ihab Mahmoud Hamed Abu Jazar s’est réjoui de la performance de ses joueurs : « Nous avons affronté une équipe solide, tenante du titre, et ce duel nous a permis d’acquérir une expérience précieuse. L’accueil chaleureux de l’Algérie nous a donné l’impression d’être dans notre second pays. » Quant au buteur Zaid Qunbar, il a salué l’esprit sportif entre les deux nations : « Il n’y a ni vainqueur ni vaincu entre l’Algérie et la Palestine. Cette victoire est le fruit d’un travail collectif et d’une discipline tactique. Nous avons corrigé nos erreurs du premier match et su appliquer les consignes du coach. »
Cap sur la Coupe Arabe 2025
Cette double confrontation amicale aura permis au staff technique de tester plusieurs combinaisons avant la compétition continentale. L’Algérie, tenante du titre, évoluera dans le groupe D en compagnie de l’Irak et des vainqueurs des barrages Bahreïn-Djibouti et Liban-Soudan. De son côté, la Palestine disputera un barrage face à la Libye en novembre prochain à Doha. Pour Bougherra et ses hommes, cette défaite n’est qu’un rappel de l’exigence du haut niveau. Les automatismes doivent encore se renforcer, mais l’état d’esprit et la volonté affichés laissent entrevoir une équipe en construction, capable de défendre son titre en décembre.
Un revers certes frustrant, mais formateur : la préparation des A’ algériens ne fait que commencer, et chaque erreur d’aujourd’hui pourrait bien devenir la force de demain.
Mohamed Amine Toumiat
