La mesure que l’Algérie n’a eu de cesse de réclamer par la voix du président Abdelmadjid Tebboune- selon les termes d’un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines- est enfin prise en compte : des mandats d’arrêt ont été émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre deux responsables de l’entité sioniste pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la bande de Ghaza.
Il s’agit du « chef du gouvernement » d’occupation sioniste, le dénommé Benjamin Netanyahou, et son ancien « ministre » de la Défense, Yoav Gallant. L’Algérie s’est félicitée « vivement » de cette mesure, a indiqué jeudi le communiqué du ministère. Elle « constitue un pas important et une avancée concrète vers la fin de décennies d’immunité et d’impunité dont a bénéficié l’occupant israélien alors qu’il se livrait à des crimes contre le peuple palestinien et dans l’ensemble des pays de la région », lit-on dans le communiqué. Afin de rendre justice au peuple palestinien et de le protéger, « l’Algérie exhorte les membres de la communauté internationale, notamment les États membres de la CPI, à prendre les mesures requises et nécessaires à l’exécution de ces mandats d’arrêt et à laisser la justice internationale suivre son cours », ajoute la même source. La décision de la CPI contre Netanyahou et Gallant s’est heurtée à une condamnation officielle américaine et à une menace de réponse à la Cour, tandis que les pays européens ont exprimé leur soutien à la Cour, appelant à respecter son indépendance. Jeudi, la Maison Blanche a annoncé son rejet « catégorique » de la décision de la CPI d’émettre un mandat d’arrêt contre le Premier ministre de l’occupation, Benjamin Netanyahu, et l’ancien ministre sioniste de la Sécurité, Yoav Galant, au motif de crimes de guerre à Ghaza. Au contraire, les pays européens ont appelé à respecter la décision de la CPI. A titre d’exemple, la décision a été soutenue par l’Irlande, dont le Premier ministre, Leo Varadkar, a confirmé que « les ordres de la Cour pénale internationale d’arrêter des responsables israéliens constituent une étape très importante, et les accusations portées sont les plus graves », tandis que le ministre irlandais des Affaires étrangères, Michael Martin, a appelé à « respecter l’indépendance et l’intégrité de la Cour pénale internationale et à ne pas tenter de les affaiblir ». De son côté, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a exhorté vendredi les États parties au Statut de Rome à adhérer et à mettre en œuvre les mandats d’arrêt émis par la CPI. Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Jeremy Laurence, a souligné « le respect de l’ONU pour l’indépendance de la CPI et sa compétence telle que définie dans le Statut de Rome, qui a établi la Cour et régit toutes ses affaires ». Netanyahou ne risquera pas une seule visite dans plus de 120 pays signataires du Traité de Rome, de peur d’être arrêté Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, a déclaré qu’il applaudissait les deux mandats d’arrêt de la CPI contre Benjamin Netanyahou et Yoav Galant. Il a ajouté : « L’accueil international suscité par cette mesure reflète un fort rejet international des crimes de guerre israéliens en cours et un désir d’y mettre un terme par tous les moyens. La justice est la véritable voie vers la paix, sans laquelle elle ne sera pas réalisée ». Les médias sionistes ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité que ces mandats d’arrêt puissent se transformer en d’autres plaintes contre des responsables sionistes et en une large interdiction des armes fournies à l’entité sioniste et qu’ils pourraient provoquer un effondrement politique, ainsi que des sanctions économiques. C’est ce que confirme un spécialiste du droit international pénal, professeur à l’université Panthéon-Assas à Paris, Julian Fernandez qui estime que la décision de la CPI aura un « coût sévère pour Israël sur les plans diplomatique et politique, mais aussi économique et militaire ».
M’hamed Rebah