Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal a annoncé, que les projets de raccordement des cinq stations de dessalement en cours de réalisation aux réseaux de distribution avaient été lancés et qu’ils seront opérationnels, fin 2024, parallèlement à la mise en service de ces stations.
S’exprimant lors d’une audition sur la sécurité hydrique tenue par la commission de la Défense nationale de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a indiqué que ces grandes stations d’une capacité de production de 300.000 m3/jour en cours de réalisation à Cap-blanc (Oran), Fouka 2 (Tipasa), Cap-Djenat 2 (Boumerdès), Béjaïa et El -Tarf, connaissaient un rythme de réalisation accéléré, ajoutant que ces systèmes seront opérationnels parallèlement à la mise en service, fin 2024, de ces stations. Le lancement de ces stations permettra d’augmenter le taux de recours à l’eau de mer dessalée à 42% du volume total d’eau potable par rapport au taux actuel estimé à 18%, explique le ministre. Après avoir rappelé que l’État avait débloqué une enveloppe importante pour ce programme, le ministre a fait savoir que la réalisation de ces stations visait de garantir l’approvisionnement des wilayas côtières en eau potable ainsi que les wilayas situées à 150 km de ces stations. Outre ces projets en cours de finalisation, Derbal a rappelé le programme de réalisation de sept nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer pour la période 2025/2030 dans les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Tizi-Ouzou (2 stations), Chlef, Jijel et Skikda, soulignant l’importance de réaliser ces stations de manière à assurer l’approvisionnement des habitants de ces wilayas en eau potable, de même que toutes les wilayas situées à 150 km de ces infrastructures. Le ministre a estimé que le dessalement de l’eau de mer pour soutenir l’approvisionnement des citoyens en eau potable, à la lumière de la faible pluviométrie due aux changements climatiques, était le meilleur choix à faire pour atteindre la sécurité hydrique vu qu’il s’agit d’une source durable, contrairement aux ressources conventionnelles, soulignant que la bande côtière du pays favorisait la réalisation de ces projets. Et d’ajouter que l’Algérie était pionnière dans ce domaine, à travers la réalisation de plusieurs stations de dessalement, citant les stations de dessalement de l’eau de mer d’El Mactaa (W. Oran) de Fouka (W. Tipasa) et d’El Hamma (W. Alger).
Le rôle des entreprises nationales salué
Le ministre a salué, en outre, le rôle des entreprises publiques nationales, chargées de la réalisation de ces stations et des systèmes de transfert d’eau, ajoutant que «ces projets sont désormais réalisés par des compétences 100% algériennes, alors que cette technologie était auparavant monopolisée par certaines entreprises étrangères ». Il a estimé, dans ce sens, que la réalisation de ces stations par des entreprises algériennes contribuait à la promotion de l’outil national de réalisation, en sus de renforcer la souveraineté nationale dans son volet relatif à la sécurité hydrique ».
Point sur le plan de réutilisation des eaux usées épurées
En sus du dessalement de l’eau de mer, Derbal a mis en avant l’importance des eaux usées traitées produites par les stations d’épuration à travers le pays, étant classées comme quatrième source d’eau après les eaux de surface, les eaux souterraines et l’eau de mer dessalée.
Le ministre a, en outre souligné la nécessité de réutiliser ces eaux dans les domaines industriel et agricole, d’autant que ce dernier consomme plus de 70% des eaux mobilisées annuellement irriguant 1,5 million d’hectares de terres agricoles. Il a en outre cité un plan national de réutilisation des eaux usées épurées, présenté par son département ministériel lors d’un conseil des ministres, rappelant que le président de la République avait ordonné d’entamer la mise en œuvre de ce plan pour atteindre une réutilisation de 60% des eaux épurées dans l’agriculture et l’industrie.
Sarah O.