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DÉSENCLAVEMENT DES ZONES RECULÉES : Le transport ferroviaire à la rescousse

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L’inauguration, hier, de la nouvelle liaison ferroviaire reliant Tissemsilt-Boughezoul-M’sila, d’une longueur de 290 km, par le ministre des Transports, Kamel Beldjoud, accompagné de ceux des Travaux publics, de la Communication et du Commerce, tombe à point nommé pour les gens de ces régions qui souffrent, chaque jour que Dieu fait, le martyr pour vaquer librement à leurs occupations quotidiennes. Les citoyens des régions des Hauts plateaux et du Sud souffrent cruellement du manque de moyens de transport, pour qui, le simple déplacement est souvent partagé entre l’obligation de se dégourdir un peu les jambes en faisant une bonne partie du trajet à pied, souvent dans la boue dans les périodes hivernales ou sous un soleil de plomb en période d’été en soulevant un nuage de poussière qui vous agresse les yeux pour ensuite prendre son mal en patience une fois arrivé à la station. Ou à ce qui s’apparente à une station! Et ce n’est pas encore le bout du tunnel lorsqu’on sait que le transport assurant les liaisons entre les différentes régions locales enclavées est au compte-goutte. Cet état de fait a fait que les voyageurs s’entassent déjà dans la station avant même l’arrivée des transports qui, sont déjà rares. Et ce n’est pas forcément le premier arrivé qui est le premier servi. Car il faut faire les épaules pour s’arracher une place à l’intérieur d’un bus ou un quelconque moyen de transport. Et ce n’est pas toujours évident compte tenu de la loi de la nature. Les faibles ne feront pas de vieux os, comme on dit. Les vulnérables ; hommes, femmes et enfants, moins costauds que les autres, sont confrontés à toutes les peines du monde pour se frayer un chemin dans une bousculade à vous couper le souffle pour monter à bord. Et le voyageur dans ces régions est souvent confronté à un dilemme. Soit retourner tranquillement d’où il vient pour revenir le lendemain avec le même espoir de rejoindre la destination programmée pour la veille ou prendre le « clandestin »-ce transporteur qui travaille au noir- car dans toute anarchie, ici comme ailleurs, le business déloyal, n’est jamais loin. Ces machines à sucer le sang ont une capacité inouïe d’interpréter de loin l’état psychologique de celui qui est obligé de se déplacer même à un prix élevé. Situation parfois obligée sinon c’est le ratage assuré de la journée. Et lui saute sur l’occasion. Pourtant c’est à l’État de réguler le secteur des transports à commencer par la réalisation d’un réseau « connecté » de routes carrossables qui relie les régions les unes aux autres. Ces axes doivent être réalisés dans les normes, car les transporteurs- quand ils existent- justifient souvent les augmentations des prix qu’ils imposent aux voyageurs par l’état déplorables des routes qui sont impraticables, truffées de nids de poules, et dégradées à plusieurs niveaux entre autres qui rendent ainsi le matériel défectueux au bout de quelques temps. Ce qui est en partie vrai. Aussi, par le biais de ces routes, la marchandise arrive également jusqu’aux alentours de ces zones. S’agissant du transport des marchandises, en réduisant la distance à parcourir pour approvisionner son client, le transporteur de marchandise est dans l’obligation de pratiquer des prix plus raisonnables. Il est aussi nécessaire de réaliser plus de lignes ferroviaires qui ont ce double avantage à la fois servir le citoyen et autres pour le transport des marchandises.
Ce raccordement notamment en ligne ferroviaire va se répercuter positivement les prix du transport de marchandises assurés par les autres moyens de transports tels que les camions de différents, tonnages car les zones, une fois reliées entre elles, réduisent la distance à faire pour s’acquérir ce dont on a besoin. De plus que les zones désenclavées attirent, par ailleurs, les investisseurs. Ces derniers sont des hommes d’affaires qui examinent au moindre détail les opportunités offertes par la région et surtout les moyens dont elle dispose notamment les voies de transports existantes pour pouvoir, à la fois, s’approvisionner en matières premières et pouvoir évacuer par la suite sa marchandise pour l’écouler un peu partout. Une opération impossible à réaliser sans les axes routiers et les lignes ferroviaires. D’ailleurs, l’actuel ministre des Transports n’a pas perdu de vue cet avantage, hier, à l’inauguration de la nouvelle liaison ferroviaire reliant Tissemsilt-Boughezoul-M’sila, où il a invité les opérateurs économiques algériens à investir dans les régions des Hauts plateaux et celles du Sud, maintenant qu’elles sont reliées par des voies ferroviaires, alimentées en gaz et électricité, et disposant également d’aéroports régionaux , appelant les investisseurs du pays à sortir des villes du Nord où ils sont souvent cantonnés pour bénéficier des avantages que leur proposent ces régions en matières d’investissements étant donné que les conditions pour un investissement sûr sont désormais assurées. Pour le transport de voyageurs par les voies goudronnées, l’État doit soit ouvrir des lignes pour le privé, soit le confier à des entreprises nationales pour dépénaliser le citoyen et désenclaver les zones rurales et les plus reculées. Certes, les prix des transports en communs sont en général fixés par les directions des transports et par kilométrage, mais leur disponibilité réduit à coup sûr l’intervalle entre les dessertes et par conséquent le déplacement des voyageurs sera encore plus fluide et assuré.
De plus que le transport est assuré tout au long de la journée qui permet ainsi au voyageur d’accomplir ses missions quotidiennes sans trop se soucier de ses allers-retours. Encore dans ce cas de figure, les employeurs n’auront pas de gros soucis avec leurs employés pour gérer les retards et les absences. Le transport étant assuré.
Brahim Oubellil

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