Il y avait foule hier, au cimetière d’El Alia où a été enterré Boualem Bessaih. Plusieurs membres en exercice du gouvernement, d’anciens ministres et un grand nombre de compagnons du descendant de l’illustre Cheikh Bouamama, y étaient en effet présents pour lui rendre un dernier hommage.
Né en 1930 à El Bayadh, une ville du sud-ouest algérien, Boualem Bessaïh avait rejoint, dès 1957, les rangs de l’ALN. L’indépendance acquise, il avait été tour à tour ambassadeur à Berne, au Vatican, au Caire, au Koweit et à Rabat. Avant d’être nommé, en 1971, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères alors dirigé par le président Abdelaziz Bouteflika ; un poste qu’il quittera en 1979 pour entrer dans l’Exécutif où il occupera, tour à tour, les fonctions de ministre de l’Information (juillet 1980 – janvier 1982), des Postes et Télécommunications (janvier 1982 – janvier 1984), de la Culture (janvier 1984 – février 1986) et, en dernier, des Affaires étrangères (novembre 1988 – septembre 1989). Parmi les principales actions auxquelles il avait eu à prendre part en sa qualité de chef de la diplomatie algérienne, sa participation, dans le cadre de la Commission tripartite (Algérie, Maroc, Arabie saoudite) mise en place, à cet effet, par le Sommet de la Ligue arabe de Casablanca, aux négociations entre les différentes parties impliquées dans la crise libanaise, qui ont abouti aux Accords de Taëf de 1991 qui ont mis fin à la guerre civile qui se déroulait, depuis 1975, au Pays du Cèdre.
Après une éclipse qui avait duré quelques années, durant laquelle il s’était consacré à un autre de ses hobbys, la Culture, il était revenu aux devants de la scène politique nationale en 1997 et ce, après sa désignation par le président Liamine Zeroual, dans le cadre du tiers présidentiel, au Conseil de la nation dont il devint le président de sa Commission des Affaires étrangères. Après un bref retour à la diplomatie en qualité d’ambassadeur d’Algérie au Maroc, il avait été désigné, en 2005, par le président Bouteflika à la présidence du Conseil constitutionnel ; un poste qu’il occupera jusqu’en 2012. Et c’est encore le président Bouteflika qui le fera sortir, une nouvelle fois, de sa « retraite politique».
C’était en janvier dernier quand il l’avait nommé comme son Conseiller spécial et son Représentant personnel avec la fonction de ministre d’État. Sur le plan culturel, Boualem Bessaïh était connu pour être l’auteur du scénario du film historique, L’épopée de Cheikh Bouamama, que le cinéaste Benamar Bakhti avait consacré, en 1984, à son illustre ancêtre. Mais également en tant qu’écrivain prolifique. Il était, en effet, l’auteur de plusieurs ouvrages ; à caractère historique et culturel, essentiellement. Parmi lesquels : « Mohamed Belkheir, étendard interdit» (1976) ; « De l’émir Abdelkader à l’imam Chamyl. Le héros des Tchétchènes et du Caucase» (1997) ; « De Louis-Philippe à Napoléon III. L’émir Abdelkader, vaincu mais triomphant » (2002) ; «Au bout de l’authenticité, la résistance par l’épée ou la plume» (2002) ; et «Abdallah Ben Kerriou, poète de Laghouat et du Sahara» (2002).
Mourad Bendris