Les étudiants de troisième et quatrième année (LMD), postulant pour l’obtention de titre de doctorant, notamment ceux de la filière des sciences humaines, ont adressé une lettre, la semaine passée, à la tutelle, dans laquelle ils lui demandent de procéder à l’annulation de la décision n°762/DGRSD T/2014, du 17 novembre dernier. Document dans lequel le département ministériel de Mebarki définit les conditions exigées et les modalités à appliquer pour tout étudiant, doctorant dans le système LMD, de publier dans «des revues scientifiques étrangères», sélectionnées par la tutelle, des articles de recherche, avant de soutenir sa thèse de doctorat. Pour les signataires de la missive adressée au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dont nous détenons une copie, cette décision «ne répond pas à la réalité» du monde universitaire. La Commission nationale de validation des Revues scientifiques, dépendant de la tutelle, a sélectionné huit dans lesquelles les étudiants appelés à soutenir une thèse de doctorat, doivent préalablement publier un article de recherche dans une des Revues reconnues par le ministère de Mebarki. Ce qui pose problème pour les signataires de la lettre en question, la liste précitée retenue par la Commission susmentionnée dans laquelle figure uniquement les Revues publiées dans l’Union européenne et aux États-Unis. À cela, ajoutent les signataires, dont une délégation s’est présentée à notre rédaction, mardi dernier, des filières et des spécialités sont, ainsi, pénalisées, citant l’exemple des sciences humaines. Enseignées (les sciences humaines) en langue arabe, nos interlocuteurs affirment : «Nous sommes pénalisés, de fait, de ne pas pouvoir soutenir notre thèse pour le doctorat, car ne pouvant publier un de nos travaux dans la liste des Revues scientifiques sélectionnées par la tutelle». Précisant que pour leurs collègues, notamment ceux des filières scientifiques ou des langues étrangères, «le handicap de la langue ne se pose pas», indiquant toutefois que le «parcours pour y parvenir pour publier n’est pas tâche facile». En l’absence, dans la liste sélectionnée par la Commission nationale de validation des Revues scientifiques, de titre en arabe de Revues de renom, éditées dans des pays arabes, dont le Liban qui demeure une référence dans le domaine, nos interlocuteurs relèvent l’impact de l’absence de ce genre de Revues dans notre pays. Outre qu’ils sont pénalisés par l’impossibilité de publier dans la liste des Revues, répertoriées et reconnues par la tutelle et la Commission précitée, les signataires relèvent que le peu de Revues éditées sur le plan national «ne sont pas reconnues par la tutelle», et de s’interroger : «Où devrions-nous publier pour qu’après nous puissions soutenir notre thèse pour l’obtention du titre de doctorant?» Interrogation qui, selon les rédacteurs de la lettre adressée à la tutelle, et selon nos interlocuteurs, doit trouver sa réponse en premier lieu «par l’annulation de la circulaire en question» et, précisent-ils, «en débattre sur cette problématique». Les signataires avertissent à ce propos qu’en «l’absence de réponse de la tutelle», au courant de cette semaine, ils entameront un «mouvement de grève». Nos interlocuteurs nous ont déclaré, mardi dernier, qu’au terme de leur rencontre (mardi, ndlr) avec le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, celui-ci leur a signifié «qu’il n’aura pas d’annulation de la circulaire n° 762/DGRSD T/2014», ont-ils affirmé.
Karima B.