Des organisations étudiantes et des associations sahraouies de défense des droits humains ont dénoncé de graves violations commises par les autorités d’occupation marocaines à l’encontre des étudiants sahraouis, en particulier les deux étudiants détenus Mohamed Ibrahim Babit et Salah Eddine Essabar, actuellement incarcérés dans les prisons marocaines.
Elles appellent la communauté internationale à intervenir de toute urgence afin d’exercer des pressions pour leur libération et mettre un terme à ce qu’elles qualifient de ciblage systématique des étudiants sahraouis. Dans un communiqué rendu public, l’Union des étudiants de Saguia el-Hamra et Oued Eddahab a condamné avec fermeté l’arrestation arbitraire visant les deux étudiants, dénonçant l’ensemble des formes de harcèlement et de persécutions auxquelles sont confrontés les étudiants sahraouis au sein des campus universitaires marocains. L’organisation a rappelé que, le 12 décembre, la justice marocaine a décidé de reporter le procès de Mohamed Ibrahim Babit et de Salah Eddine Essabar au 17 décembre 2025, une décision interprétée comme une mesure de représailles en raison de leurs positions politiques. Les deux étudiants font par ailleurs toujours l’objet de poursuites en appel dans d’anciennes affaires qualifiées de montées de toutes pièces, en violation flagrante du principe de la présomption d’innocence et des garanties d’un procès équitable. Selon l’Union des étudiants, le régime marocain poursuit une politique répressive systématique à l’encontre de tout ce qui est sahraoui. Les militants du site universitaire Chahid Abdelrahim Badri à Agadir seraient soumis, selon la même source, à de graves formes de pression et de harcèlement en raison de leurs engagements politiques et de l’exercice de leur droit légitime à l’expression et à l’organisation. L’organisation considère que l’arrestation de Mohamed Ibrahim Babit et de Salah Eddine Essabar constitue une tentative désespérée visant à briser la volonté des étudiants sahraouis et à les dissuader de poursuivre leur lutte pacifique. Elle souligne que le report répété de leur procès s’inscrit dans une stratégie bien connue des autorités marocaines, qui misent sur l’usure psychologique pour étouffer la mobilisation étudiante sahraouie. L’Union des étudiants tient les autorités d’occupation marocaines pour entièrement responsables de l’intégrité physique et psychologique des deux détenus et exige qu’ils bénéficient de l’ensemble de leurs droits fondamentaux garantis par les conventions internationales. Elle appelle également les instances internationales, les organisations de défense des droits humains, les structures politiques ainsi que les organisations étudiantes et de jeunesse à intervenir sans délai pour obtenir leur libération et mettre fin au ciblage systématique des étudiants sahraouis. Dans son communiqué, l’Union conclut en réaffirmant que l’emprisonnement ne fera que renforcer la détermination des étudiants sahraouis, soulignant que la répression ne réduira pas leur engagement en faveur du droit de leur peuple à la liberté et à l’indépendance. De son côté, l’Association sahraouie des victimes de graves violations des droits humains commises par l’État marocain a exprimé sa vive indignation face aux violations graves et répétées subies par les deux prisonniers civils sahraouis depuis leur transfert vers la prison d’Aït Melloul 2. Selon l’association, Mohamed Ibrahim Babit et Salah Eddine Essabar ont été soumis, dès leur arrivée, à des traitements humiliants et dégradants, notamment leur placement avec des détenus de droit commun réputés dangereux, dans des cellules surpeuplées et dans des conditions inhumaines. Elle dénonce également le harcèlement quotidien, l’incitation systématique à leur encontre par certains agents pénitentiaires, ainsi que la privation de leur droit de communiquer avec leurs familles, en violation manifeste des règles minimales pour le traitement des détenus. L’association estime que ces pratiques s’inscrivent dans une politique de représailles délibérée visant les prisonniers civils sahraouis, dans le but de briser leur résistance, de punir leurs positions militantes en détention et de faire taire leurs revendications en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Condamnant avec la plus grande fermeté les actes de torture, de mauvais traitements et de traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux deux détenus, l’association appelle la communauté internationale et les organisations internationales de défense des droits humains à intervenir en urgence et à dépêcher des missions d’enquête indépendantes afin d’évaluer la situation des prisonniers civils sahraouis dans les prisons marocaines.
M. Seghilani















































