Soixante-quatorze organisations ont adressé une lettre au Nations unies (ONU) pour dénoncer « les violations des droits », suite à la tragédie ayant conduit à la mort de dizaines de migrants d’origine africaine, « brutalement tués par la police marocaine» au niveau de l’enclave espagnole de Melilla. Dans la lettre destinée aux rapporteurs de l’ONU sur les droits de l’Homme des migrants et sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, les organisations signataires, a rapporté l’agence espagnole, « EuropaPress », parmi lesquelles la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR), Médecins du Monde, demandent que «les faits soient examinés et jugés ». Pour les rédacteurs de la lettre « la réponse disproportionnée à travers l’usage excessif de la force par les forces de sécurité a causé la mort d’au moins 37 personnes, des centaines de blessés, des expulsions sommaires » et aussi « des déportations, des détentions arbitraires ». Ils ont affirmé dans la dite-lettre que « même l’entrée sur le territoire espagnol des agents de l’Etat marocain, pour exécuter les expulsions, a été enregistrée » ont affirmé les signataires du document adressé, à l’ONU. Les ONG assurent que ces événements répondent à « l’externalisation des frontières » qui « met la vie des gens en danger ». C’est pourquoi elles ont demandé « une communication officielle à l’Espagne et au Maroc pour qu’ils enquêtent et engagent des poursuites », tant sur les cas, poursuit-on « de privation de la vie et les blessures infligées aux migrants que sur les pratiques d’extradition, d’expulsion ou de transfert forcé des personnes arrêtées » .En outre, elles ont demandé « une visite conjointe de ces rapporteurs sur les lieux des événements » afin de s’intéresser à ce qui s’est passé et d’encourager un dialogue avec les deux gouvernements pour que « les mesures nécessaires soient prises à même d’éviter une autre tragédie ». Le 24 juin au poste-frontière de Melilla, au moins 37 migrants subsahariens, alors que le Maroc indique, 23 seulement « ont été brutalement tués par la police marocaine », pour les empêcher , dans son rôle de gendarme des frontières espagnoles et donc européennes, « d’entrer dans l’enclave espagnole, Melilla ». De nombreuses vidéos et images continuent de circuler sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants. Des séquences vidéo prises par l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) montrent un agent de sécurité marocain frappant au sol des hommes visiblement blessés et un autre agent jetant un corps inerte sur plusieurs personnes.
L. Zeggane